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Les résidences fermées et sécurisées à Montpellier

 
#1
13-06-2011 10:13
K
kalice34
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Date d'inscription: 13-06-2011
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Que penser de la multiplication des ensembles résidentiels fermés et sécurisés sur Montpellier qu'il s'agisse de nouvelles constructions ou de fermeture post-construction? Existe-t-il une véritable tendance à l'entre soi ou la fermeture est-elle tout simplement devenue un standard dans l'aménagement de la ville? Cette forme urbaine représente-t-elle un risque pour la ville (fragmentation spatiale, sociale...)? Qu'en pensez-vous ?

#2
13-06-2011 12:53
Thierry
Ancien modérateur
Lieu: Séoul
Date d'inscription: 09-03-2005
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kalice34 a écrit:

Que penser de la multiplication des ensembles résidentiels fermés et sécurisés sur Montpellier qu'il s'agisse de nouvelles constructions ou de fermeture post-construction? Existe-t-il une véritable tendance à l'entre soi ou la fermeture est-elle tout simplement devenue un standard dans l'aménagement de la ville? Cette forme urbaine représente-t-elle un risque pour la ville (fragmentation spatiale, sociale...)? Qu'en pensez-vous ?

Bonjour kalice34 et bienvenue sur ce forum.

Voilà un sujet intéressant, mais peut-être pourrais-tu toi-même nous dire ce que tu sais de ce phénomène ? Dans quelles parties de la ville se manifeste-t-il ? Quels en sont les effets sur la vie des quartiers ou sur la répartition des classes sociales ?

#3
13-06-2011 13:25
djakk
The Link
Lieu: Rennes
Date d'inscription: 20-08-2007
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kalice34, tu trouveras beaucoup d'exemples sur la Côte d'Azur !
Il serait intéressant de voir si il y a systématiquement des services style piscine, terrain de tennis, gardien,  ainsi qu'une densité importante (maisons mitoyennes, rues étroites).


driving down your freeways …

#4
13-06-2011 13:42
K
kalice34
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Date d'inscription: 13-06-2011
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En réponse à Thierry, ce processus de fermeture se développe de manière assez ubiquiste à Montpellier (les résidences fermées sont partout...), d'où une probable banalisation de cette forme urbaine selon moi. Bien entendu, les espaces les plus propices à leur installation sont les zones moins densément urbanisées, ce qui exclut le centre-ville de Montpellier. Mais pourquoi  serait-il utile d'apposer ces équipements sécuritaires et séparateurs aux résidences car je ne pense pas que l'insécurité règne à Montpellier !

#5
13-06-2011 13:52
K
kalice34
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Date d'inscription: 13-06-2011
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Pour Djakk: Effectivement de nombreux articles et émissions portent sur le sujet et montrent l'importance de ce processus de fermeture sur la Côte d'Azur mais plus généralement sur le sud de la France et notamment Toulouse qui apparaît comme ville pionnière du phénomène (avec Monné-Decroix notamment). Et concernant la multiplication des services et équipements à l'intérieur de ces résidences, c'est un modèle de plus en plus répandu mais qui coûte cher pour les populations résidentes (charges très élevées) et qui se révèle peu économe en espace (zone tampon entre le bâti et l'espace public). Dans le contexte économique actuel, je pense que le succès de ces résidences de "loisirs" risque de retomber...

#6
13-06-2011 16:22
U
urbatoulousain31
Exclu
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Allez faire un tour sur la ZAC toulousaine de Borderouge Sud dont le Boulevard Bourgès-Maunoury est une succession de résidences fermées avec piscines. Quartier complètement déstructuré du point de vue lien social. C'est une contre production de rue.
Pour les communes de la banlieue toulousaine, si ce n'est pas du lotissement pavillonnaire, c'est une résidence fermée. Idem, pour isoler les populations.

#7
13-06-2011 16:32
K
kalice34
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Date d'inscription: 13-06-2011
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Le fait que la fermeture résidentielle touche les ZAC notamment à Toulouse (mais c'est aussi le cas à Montpellier) interroge sur les orientations des pouvoirs publics en matière d'aménagement. Si véritablement ces ensembles fermés poussent à développer les entre soi et donc la fracture sociale, sans parler de l'éclatement spatial des villes, pourquoi prôner ce type de construction? A Montpellier, on privilégie le principe de mixité sociale en appliquant quasi-systématiquement les 20 % de logement sociaux mais comme les résidences HLM comme les résidences "privées" sont encloses, où est la mixité? C'est un ensemble de vases clos...

#8
15-06-2011 15:48
Chrispic
Modérateur piquant
Lieu: Montpellier
Date d'inscription: 10-03-2006
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Bonjour et bienvenu kalice34!

Tu faisais référence à Toulouse et Monné-Decroix, l'ouverture de ce sujet ne ferait-elle pas suite à un reportage que tu as vu à la télévision? J'ai moi même vu ce reportage il y a quelques jours, je ne sais plus dans quelle émission (peut-être Envoyé Spécial sur France2), ils parlaient de ce phénomène dans la région toulousaine.

Entre le tout-sécurisé et le tout-ouvert, il y a des alternatives, un mix entre les deux. C'est le cas aux ZAC Jacques Coeur et Parc Marianne je trouve: on a une partie des résidences qui sont en pied de rue, avec commerces, c'est ouvert sur la ville ; et une autre partie des résidences qui est close avec grille/portail et qui donne sur un petit parc intérieur. Ces îlots avec un coeur fermé mais dont les immeubles s'ouvre directement sur la rue avec parfois des commerces, c'est à mon avis ce qu'il y a de mieux à faire pour garder un lien avec la ville tout en offrant un petit "havre de paix".
En fait, si on regarde bien, l'ensemble des nouvelles ZAC de la ville fonctionne sur ce principe et il est assez rare de trouver des projets totalement clos, sans lien avec la rue. La ZAC Les Jardins de la Lironde fait quand même exception de par son principe d'aménagement en îlots qui baignent dans la verdure... on se retrouve avec de vraies forteresses modernes: rez-de-chaussée très hauts qui servent de parkings (avec une couleur grise qui renforce l'effet de muraille infranchissable), accès aux entrées d'immeubles par un portail unique qui clos totalement l'îlot...

Après, sur les opérations plus ponctuelles en dehors des ZAC, et de préférence en dehors du centre-ville, on voit effectivement des pratiques de fermeture totale. Au fond, même si je préfère le modèle des ZAC pour apporter un plan urbain plus resserrés et plus ouvert sur la ville, je ne suis pas persuadé que l'arrêt de toute fermeture/sécurisation de résidence apporte un meilleur lien social. Au fond, si les gens préfèrent rester entre soit, pourquoi les forcer à faire le contraire? Je crois qu'on est assez responsable pour sortir dans la rue et créer du lien social. Plus que ces barrières, c'est surtout le manque de mixité fonctionnelle qui est préjudiciable je trouve. Et à Montpellier, on est champion, on continue de parquer les entreprises dans des zones, le résidentiel dans d'autres, le commerce aussi (Odysseum). Il y a des améliorations par endroits, mais globalement c'est encore trop zoné.

#9
15-06-2011 16:22
K
kalice34
Membre
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Date d'inscription: 13-06-2011
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Bonjour et merci de ton accueil Chrispic !
Effectivement j'ai regardé le reportage d'envoyé spécial, mais je m'intéresse tout particulièrement à ce sujet car j'ai réalisé mes deux mémoires de master de géo urbaine sur cette thématique. Dans ce contexte, j'ai trouvé pertinent de venir collecter dans un forum tel que celui-ci l'avis d'internautes intéressés par les questions urbaines.
Je ne suis pas forcement contre le modèle de la fermeture résidentielle, habitant d'ailleurs pour ma part dans un de ces ensembles fermés... Mais via mes entretiens, réalisés dans plusieurs de ces résidences à Montpellier, j'ai pu observé de nombreux décalages entre les différentes attentes des populations résidentes. En effet, et concernant surtout les résidences les plus récentes, j'ai pu constater l'existence de conflits générationnels entre d'une part: des ménages de retraités plutôt aisés ayant choisi d'acheter un appartement à Montpellier et à qui on avait promis la sécurité (caméra, portails, règlements de copropriété très stricts) et surtout un certain entre soi (les promoteurs ont assurer à ces personnes que leurs voisins seraient tous des propriétaires occupant et seraient composés en majorité de retraités...), et d'autre part: Des étudiants ou jeune actifs, qui louent des appartements dans la même résidence faute de logements plus accessibles (pb du manque de logements) à des prix élevés et qui n'ont pas forcement les mêmes attentes que les premiers (plus de laxisme envers les règlements de copropriété, plus bruyants...). Bien-sûr ces conflits s'observent également dans les résidences traditionnelles, mais pour ma part, il me semble que les frictions sont ici accentuées et qu'on passe d'un espace voulu à un espace subi. Qu'en pensez-vous?

 

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