Article dans la voix du nord !!!!!!!!
Le SITURV n’est pas content de son délégataire actuel, Transdev. Le Syndicat des transports urbains de la région de Valenciennes a donc décidé de mettre un terme anticipé à la délégation de service public qui les lie. Les candidats avaient jusqu’à lundi pour répondre à la nouvelle DSP lancée. RATP Dev, Kéolis et un groupement espagnol composé de Vectalia et TMB ont répondu à l’offre. Pas Transdev.
Anne-Lise Dufour, la nouvelle présidente du SITURV, l’avoue. Elle a été « étonnée ». « Ils sont les mieux placés pour répondre car ils connaissent le réseau et ils ont une longueur d’avance sur les autres candidats. Ils avaient toutes les cartes en main », constate-t-elle.
Dans un courrier qu’il lui a adressé, le directeur de Transdev explique pourquoi sa société ne participera pas à cette DSP. Le directeur de Transvilles s’est lui fendu d’une lettre ouverte aux salariés et il a donné l’information en comité d’entreprise mardi matin. L’une des raisons qui motive cette non-candidature est le non-respect par le SITURV du protocole transactionnel signé le 20 janvier. Anne-Lise Dufour s’insurge en faux : «Deux recours de la CAPH nous obligent à la plus grande prudence. Nous avons dû attendre deux mois. Nous sommes ensuite arrivés dans la période des municipales puis de la fusion du SITURV avec le SIPES et du changement de présidence. Grâce à une délibération votée lundi, nous allons pouvoir rendre exécutoire le protocole et payer les sommes dues. Les engagements seront tenus. »
Les relations entre le SITURV et son délégataire sont plus que tendues depuis quelque temps déjà et si le syndicat a décidé de mettre fin à la DSP c’est bien parce que les élus n’étaient plus d’accord avec les méthodes de Transdev. Anne-Lise Dufour évoque « un faisceau de dysfonctionnements, des retards importants sur la T2, un vol de billetterie, une rame cassée en deux, des problèmes de régularité et de sécurité à bord des rames. Malgré ça, on leur a laissé le loisir de se positionner lors de la DSP et Transdev ne propose rien ».
Pour la future délégation, la présidente sera attentive à plusieurs choses et notamment à « la capacité à desservir l’ensemble du territoire et notamment l’Amandinois et l’Ostrevent », « articuler le réseau autour des deux lignes de tram », «travailler sur le transport des lycéens », « comment prendre en compte ce qui existe », sans oublier « le personnel ».
Calendrier
Les candidats à la délégation de service public (DSP) avaient jusqu’à lundi 16, 16 heures pour répondre. Trois l’ont donc fait : RATP Dev, Kéolis et un groupement espagnol constitué de Vectalia et TMB (le métro de Barcelone).
La commission DSP a été installée lundi. Elle se réunira une première fois le mercredi 25 juin. Elle ouvrira les plis et elle aura ensuite plusieurs mois de travail. Les différentes offres vont être passées à la loupe. Et dans un deuxième temps, les membres de la commission rencontreront les candidats pour des questions-réponses. La décision devrait être prise pour novembre. La nouvelle DSP sera effective au 1er janvier 2015.
Le directeur de Transvilles «désolé»
Mardi, le directeur de Transvilles a signé une lettre ouverte aux salariés pour leur expliquer pourquoi Transdev n’est pas candidat à la DSP lancée par le SITURV.
« Il nous faut constater que les conditions d’un partenariat renouvelé entre Transdev et le SITURV ne sont pas aujourd’hui réunies », écrit-il. Et de développer : « Pour des raisons qui nous sont inconnues, le SITURV n’a toujours pas, à ce jour, honoré financièrement les engagements pris. Ceci pose à Transdev des problèmes financiers et juridiques importants et induit un contentieux à engager prochainement. Cette situation n’est pas compatible avec le dépôt d’une offre. » Le directeur reproche au syndicat des transports de ne pas avoir versé la somme prévue dans le protocole transactionnel signé en janvier. Sauf que les deux parties ne semblent pas d’accord sur les chiffres. Là où Anne-Lise Dufour évoque 7,5 millions d’euros (5 millions pour le protocole et 2,5 M€ pour l’avenant), il parle lui de 15 millions soit le double.
Désaccord sur les chiffres
Et selon lui, le montant de participation du syndicat « ne correspond pas au service et aux charges ». Jean-Christophe Gehin est « désolé » de cette situation. Surtout qu’une équipe a travaillé sur la DSP. Pour rien du coup. « L’offre était faite mais on a décidé de ne pas la déposer. »
Quand le directeur regarde dans le rétroviseur, il estime qu’il y a eu « beaucoup de bon travail. L’entreprise s’est transformée ». Le parc de bus vieillissant a été renouvelé tel que prévu dans le contrat : achat de vingt bus neufs et de huit d’occasion. Et surtout il estime avoir réussi la mise en service de la T2 même si ça reste « difficile ». Pour preuve ? « L’explosion de la fréquentation depuis début 2014 après une mauvaise année 2013. » Le directeur promet que jusqu’en décembre, date de la fin de la délégation de service public qui le lie au SITURV, le service sera assuré « du mieux possible. Nous avons toujours tenu nos engagements ». Un avis qui, pourtant, ne semble partagé ni par les élus du SITURV, ni par les syndicats.
Les syndicats pas surpris
Sud.- Arnaud Dziedzic, secrétaire général de la section SUD de Transvilles, n’a pas été plus surpris que ça, « ça aurait été prétentieux de se représenter. Depuis que Veolia puis Transdev sont arrivés, rien n’a avancé. Ils ont détruit le service public et les conditions de travail. Ils ne sont pas capables de répondre aux besoins des voyageurs ». Qui plus est, « les salariés sont démotivés ». Finie la grande famille de la Semurval. Pour lui le règlement de compte entre le SITURV et Transdev est une fausse excuse : « Ils ont fait travailler des gens sur la DSP pour au final ne pas y aller. C’est à l’image de leur mode de gestion. De belles promesses mais rien n’est fait. Une fois de plus, ils prouvent leur inefficacité. » À l’avenir, il sera vigilant sur «l’investissement dans un parc de bus vieillissant, le mode de gestion des lignes de tram ou bien encore les conditions de travail. »
La CGT.- Bachir Guefif, patron de la CGT de Transvilles, est « inquiet qu’un grand groupe se retire de la DSP après plusieurs années de présence ». Lui aussi s’interroge sur les vraies raisons : « Le parc de bus est pourri. Les clients n’adhèrent pas. La direction a toujours eu de mauvaises relations avec les politiques. Nous devons revenir à une qualité de service qui était la nôtre. » En juillet, lors du prochain CHSCT, il évoquera « l’exploitation du réseau jusqu’en décembre », date de fin de la DSP actuelle. Il va aussi demandé rendez-vous à la nouvelle présidente du SITURV parce que « les politiques ont un droit de regard sur la gestion. »
La CFDT.- Francisco Garcia n’a pas été surpris de l’annonce de Jean-Christophe Gehin, « avec les casseroles, les erreurs, les imbroglios avec le SITURV, on les voyait mal être reconduits ». Pour lui, ils ont choisi de sortir « la tête haute ». Depuis 2010, la CFDT dit et redit que Transdev « ne sait pas faire. Ce sont des amateurs ». Le prochain délégataire va donc devoir « remettre de l’ordre ». En interne d’abord mais aussi en direction des clients qui selon la CFDT ne sont pas satisfaits du service qui leur est proposé aujourd’hui.
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Il ne faut pas être pressé...
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