Publicité
Pour Bussy Saint Georges, c'est du néoclassique/postmoderniste plus ou moins heureux. Le résultat est bien plus intéressant à Val d'Europe !
Je vais avoir un avis très différent de ceux exprimés précédemment, puisque pour moi les exemples présentés ci-dessus constituent une négation des principes fondateurs de l'architecture, On ne peut même pas parler d'une approche formelle de l'architecture, puisque la forme disparaît derrière les boursouflures décoratives et les éléments sursignifiés, qui n'aident pas à alléger la masse déjà conséquente de ces opérations.
Que devient la structure et son expression ? Le rationalisme constructif, la vérité ? Je peux concevoir qu'on ne s'attache pas à un art de l'ossature ou du squelette (de plus en plus difficile à mettre en œuvre au fil des RT successives), mais qu'en est-il de la peau ou de l'épiderme ? Des matériaux fantoches qui ne disent pas comment ça tient. On en profite d'ailleurs pour se gaver allégrement, il n'y a qu'à voir la section délirante du faux pilier de l'immeuble à l'angle de l'avenue Aristide Briand.
Ce n'est même pas du bavardage, c'est la tentative, finalement très classique, d'acquisition au forceps d'une histoire et d'une stature à travers l'emploi sans queue ni tête d'un vocabulaire archéologique : voir la corniche à modillons filant au-dessus des balcons, ou les faux corbeaux en-dessous des mêmes balcons. Et pour bien marquer l'angle, l'architecte de l'élégant ours de l'avenue Léon Blum érige une rotonde qui n'aurait pas dépareillé sur la promenade des Anglais. Passons sur les réinterprétations aux proportions douteuses, qu'on voit dans les oeil-de-boeuf de la rue du Moulin Fidel. Les larges surfaces de balcons montrent quant à elles la tentative des maîtres d'ouvrages de marier la rue de la Pompe avec la Croisette.
Jetons un coup d'oeil aux pieds d'immeuble : pas de troquet ou de commerce, certes, mais peut-être sont-ils ailleurs. Le mur de clôture (et on échappe aux lions coiffant les piliers) est par contre partout présent : pas ici d'espace intermédiaire entre le public et le privé, le maître d'ouvrage vendant la sécurité. Logique. Rue du Moulin Fidel, encore, on voit déjà l'apparition du phénomène du béton vert : la haie impeccable taillée à deux mètres, et doublée d'un barreaudage. Le piéton en sera réduit à se tourner vers la rue. La rue, justement, fait l'objet d'un traitement qualitatif, avec l'abondance de mobilier urbain nécessaire à la segmentation des usages et au contrôle du stationnement automobile. Soit. Les jardinières et les corbeilles de fleurs ont par contre un coût – c'est de l'embellissement rotatif ...- et les palmiers contribuent volontairement ou non à donner un petit côté de Riviera.
Je comprends bien que ces ensembles soient créés et voulus en réaction au Mouvement Moderne et au refus de la rue prévalant dans les années 50-60, mais y a-t-il encore ici un projet ? On ne peut même pas parler ici de régionalisme puisque l'architecture proposée n'a à peu près rien à voir avec celle de l'Ile-de-France, ni avec celle de la Troisième République. On est dans une nouvelle sorte de Style International, très intéressante sur le plan sémiologique, puisqu'on arrive un peu à la déclinaison verticale des gated communites, mais qui n'a plus grand chose à voir avec l'architecture. C'est de la cosmétique appliquée au bâtiment, d'autres maîtres d'oeuvres travaillent sur le même principe en utilisant un vocabulaire contemporain.
Pour ma part donc tout ça me désespère un peu. C'est une architecture reposant uniquement sur le visible et qui n'exprime à mon sens aucune démarche sensible. Et je me dis pourtant que le Plessis-Robinson ne s'en sort pas si mal que ça, grâce à un travail énergique sur le foncier et parce qu'il y a la capacité d'assurer l'entretien de l'espace public. Je n'ai par contre aucun espoir face à des programmes grotesques comme la Villa Elegance (sic) que commercialise actuellement Bouygues au Blanc-Mesnil. Quel avenir dans dix ans, dans trente ans pour ces immeubles coûteux à construire, coûteux à entretenir ? On ne fait pas la ville sans donner les moyens de créer des usages, et j'ai peur que le Plessis-Robinson, avec cette architecture grasse, soit à l'inverse une ville sèche.
Publicité
Yougo a écrit:
Ce n'est même pas du bavardage, c'est la tentative, finalement très classique, d'acquisition au forceps d'une histoire et d'une stature à travers l'emploi sans queue ni tête d'un vocabulaire archéologique : voir la corniche à modillons filant au-dessus des balcons, ou les faux corbeaux en-dessous des mêmes balcons. Et pour bien marquer l'angle, l'architecte de l'élégant ours de l'avenue Léon Blum érige une rotonde qui n'aurait pas dépareillé sur la promenade des Anglais. Passons sur les réinterprétations aux proportions douteuses, qu'on voit dans les oeil-de-boeuf de la rue du Moulin Fidel. ......
Effectivement.
J'ai souvent l'occasion de visiter ce quartier. Passé l'étonnement bienveillant d'une première visite superficielle, je trouve que ce mélange hétéroclite de styles et d'époques devient indigeste à la longue.
Finalement, en voyant certaines des réalisation du Plassis-Robinson, je ne peux pas m'empêcher de penser à naïveté kitch de certaines maisons "construites par leur propriétaire", comme cette merveille :
https://www.google.fr/maps/@48.752278,2 … 6656?hl=fr
(zoomer pour bien apprécier la diversité des matériaux : granite, meulière, brique, parpaing, béton, quoi d'autre? )
Quant à la nouvelle maison de culture, maintenant qu'elle est presque achevée, je la trouve presque effrayante : un monstre de prétention pompière et mégalomane, avec des colonnes bien trop grosses pour les proportions générales du bâtiment. Tant que c'était du pastiche néo-niçois, ça allait, mais maintenant leur politique leur est montée à la tête, et ça va vraiment trop loin. Ca en devient presque ridicule, un tel "panthéon" pour ce qui n'est quand même qu'une ville de banlieue.
Par contre, je ne te suis pas sur ça :
Jetons un coup d'oeil aux pieds d'immeuble : pas de troquet ou de commerce, certes, mais peut-être sont-ils ailleurs. Le mur de clôture (et on échappe aux lions coiffant les piliers) est par contre partout présent : pas ici d'espace intermédiaire entre le public et le privé, le maître d'ouvrage vendant la sécurité.
Il faut savoir d'où on part : avant, c'était des HLM sans âme sur des pelouses décrépites. C'est maintenant un quartier résidentiel "bourgeois", avec quand même quelques commerces au pieds d'immeuble, donc un bilan plus urbain.
Et n'oublions pas qu'ils ont conservé les parties "cité jardin" des 30's.
Par ailleurs, dans les quartiers de barres HLM 60's qui ont été conservés et rénovés (Sud du marché, rue du Loup-Pendu), des espaces publics entre les immeubles, auparavant quelconques (pelouses, parkings) ont été remplacés par des jardins ouvriers. Excellente idée, qui donne de la vie, une âme à ce quartier.
je me rends compte qu'on a démarré ici n nouveau fil de discussion sur le PLessis-Robinson, alors qu'il en existait déjà un :
https://www.pss-archi.eu/forum/viewtopic … 30&p=3
Qu'en pensent nos modérateurs ? Faut-il fusionner ?
A part quelques projets dans les centres des très grandes villes (Lyon Confluence, Quartier de la création à Nantes,Euronantes, Montpellier ZAC port Marianne) , l'immense majorité de ce qui se construit n'a, à mon sens, aucun intérêt, que ce soit sur le plan architectural ou urbain.
C'est drôle, dès qu'il s'agit d'architecture néoclassique/régionaliste, néohaussmannienchezpasquoi, on dénonce en long en large et en travers la négation de l'architecture, l'absence "d’expression" de "structure", d'espace public identifié...
On insistera sur l'absence des commerces au pied des immeubles (ils sont pourtant bien présents, il suffit d'aller sur l'autre topic concernant le Plessis avec des dizaines de commerces aux pied des immeubles) et la "privatisation des espaces publics".
Et dans le même temps, on entendra personne critiquer les 99% de l'architecture contemporaine qui souffrent des mêmes maux et souvent, de façon bien plus importante.
Prenez la Quadrille à Nantes. Un énorme bloc avec un bardage métallique. Une intégration dans le paysage inexistante, un rapport à la rue quasi inexistant, un look déjà vieillissant. A Rennes, il y a de nouveaux quartiers avec de grands immeubles, plus ou moins isolés les un des autres. L'écoquartier de la Courrouze par exemple. Il y a beaucoup d'espace public entre chaque immeuble mais en dehors d'un habitant du quartier, qui ose s'y balader ? L'avantage des rues comme au Plessis, c'est que l'espace public/privé est parfaitement identifié et on a pas l'impression d'être un intru quand on s'y promène. Ce n'est pas le % d'espace public qui en fait sa qualité !
On pourrait aussi parler de l'immense majorité des programmes nantais hors centre ville qui ont un rapport à la rue très limité, une architecture sans aucune spécificité. Juste des grands balcons pour faciliter la commercialisation.
Je me baladais il y a quelques jours dans le centre de Nantes et je suis tombé sur un immeuble contemporain construit en 2009. L'immeuble avait même eu droit à un mur végétalisé. 6 ans plus tard, il fait peine à voir, le petit muret gris bleu est lézardé, les corniches blanches sont devenues noires et le mur végétalisé est tout simplement complètement grillé.
Au contraire, les immeubles du Val d'Europe, qui ont pour certains 10 ans, vieillissent plutôt bien.
J'ai beaucoup de mal avec cette idée qu'il y aurait une architecture de "vérité". C'est quoi d'ailleurs ça ?
Quand je regarde le programme des Docks à Saint Ouen, je ne vois pas grand chose d’intéressant. Il y a un parc et des immeubles en R10 à l'architecture vue et revue dans toutes les ZACs françaises. A se demander si ce n'est pas un générateur automatique qui réalise les façades. Où est la vérité ?
Que l'on reproche le non respect des proportions, du langage vernaculaire dans cette architecture qui veut se faire passer pour du néotradi, néohaussmannien, je suis d'accord. Mais il faudrait arrêter de la critiquer sur des points que partagent 99% de la production architecturale aujourd'hui.
En fait, dans ce débat, il y a des problématiques différentes :
- l'urbanisme : sur ce point, je pense que la rénovation du Plessis-Robinson a amélioré les choses, avec son retour à la rue et sa délimitation claire entre espaces publics et privés, et une bonne transition entre le nouveau centre et les anciennes cité-jardin.
- l'architecture : qu'on fasse du moderne ou du néo-classique, on peut faire de belles choses ou des horreurs. Le Plessis est un exemple d'extrème néo-classique, avec des immeubles élégants, mais aussi des associations de styles hasardeuses et quelques bâtiment franchement trop chargés ;
- la qualité de construction : souvent le moderne vieillit mal, mais pas toujours. Et le néo-classique, mal fait, peut aussi se dégrader. Au Plessis, il est peut-être trop tôt pour juger, mais on a quand même l'impression que tout cela a été construit avec soin, dans des matériaux qui vont durer.
yb a écrit:
En fait, dans ce débat, il y a des problématiques différentes :
- l'urbanisme : sur ce point, je pense que la rénovation du Plessis-Robinson a amélioré les choses, avec son retour à la rue et sa délimitation claire entre espaces publics et privés, et une bonne transition entre le nouveau centre et les anciennes cité-jardin.
- l'architecture : qu'on fasse du moderne ou du néo-classique, on peut faire de belles choses ou des horreurs. Le Plessis est un exemple d'extrème néo-classique, avec des immeubles élégants, mais aussi des associations de styles hasardeuses et quelques bâtiment franchement trop chargés ;
Je suis d'accord pour prendre séparément ces deux points :
- l'urbanisme au Plessis est très réussi, en particulier dans la "cité jardin du XXIe siècle", où la promenade est très agréable, toujours surprenante, dégageant des points de vus variés sur la ville, où l'espace est très vert, et où l'on peut croiser de grands oiseaux dans les rivières totalement artificielles,
- l'architecture, que je trouve au final plus drôle que repoussante. Quant on compare les merdes absolues construites par Kaufmann & Broad Franco Suisse dans l'essentiel de la banlieue, avec un pastiche hyper mal foutu, disproportionné et qui vieillit très mal (j'en ai une poignée près de chez moi, il faudra que je poste des photos), les bonbons du Plessis sont vraiment réjouissant. Ce n'est vraiment pas mon style, et je me sentirai sans doute assez bête de vivre là-dedans, mais c'est souvent amusant à observer, comme un quiz architectural "combien d'époques/d'influences vois-tu dans ce bâtiment ?"
Ceci dit, le pôle culturel est ignoble et ridiculement prétentieux...
Salut,
yb a écrit:
Par contre, je ne te suis pas sur ça :
yougo a écrit:
Jetons un coup d'oeil aux pieds d'immeuble : pas de troquet ou de commerce, certes, mais peut-être sont-ils ailleurs. Le mur de clôture (et on échappe aux lions coiffant les piliers) est par contre partout présent : pas ici d'espace intermédiaire entre le public et le privé, le maître d'ouvrage vendant la sécurité.
Il faut savoir d'où on part : avant, c'était des HLM sans âme sur des pelouses décrépites. C'est maintenant un quartier résidentiel "bourgeois", avec quand même quelques commerces au pieds d'immeuble, donc un bilan plus urbain.
Et n'oublions pas qu'ils ont conservé les parties "cité jardin" des 30's.
Par ailleurs, dans les quartiers de barres HLM 60's qui ont été conservés et rénovés (Sud du marché, rue du Loup-Pendu), des espaces publics entre les immeubles, auparavant quelconques (pelouses, parkings) ont été remplacés par des jardins ouvriers. Excellente idée, qui donne de la vie, une âme à ce quartier.
Oui da, c'est bien alors que d'avoir qualifié les espaces tampons entre les bâtiments tout en conservant une perméabilité.
Nabu a écrit:
A part quelques projets dans les centres des très grandes villes (Lyon Confluence, Quartier de la création à Nantes,Euronantes, Montpellier ZAC port Marianne) , l'immense majorité de ce qui se construit n'a, à mon sens, aucun intérêt, que ce soit sur le plan architectural ou urbain.
C'est drôle, dès qu'il s'agit d'architecture néoclassique/régionaliste, néohaussmannienchezpasquoi, on dénonce en long en large et en travers la négation de l'architecture, l'absence "d’expression" de "structure", d'espace public identifié...
Je trouve ton jugement un peu fort... L'architecte des ZAC est généralement meilleure que l'ordre dispersé qui règne en dehors, du fait de la présence d'un archi coordonnateur et d'une exigence de qualité architecturale de la part de la puissance publique. Ca n'empêche pas, bien sûr, d'y trouver des ours. La difficulté en architecture, c'est davantage, je trouve, d'arriver à trouver la banalité, la simplicité et l'économie, en particulier sur des opérations périphériques où l'archi est contraint de ne pas dépasser 1000 ou 1200€ m²SP. Je serais curieux de connaître les prix des opérations au Plessis-Robinson, par comparaison. Il faut en tout cas arriver à trouver la modestie.e Le Plessis-Robinson offre une architecture qui prétend qualifier ses habitants par une profusion ornementale. Je me doute bien que l'habitant se fiche de savoir que sa pierre de taille est un placage, que son ardoise est artificielle, que sa colonne ne porte rien ou que sa corniche n'a qu'un lointain rapport avec la fonction qui lui avait été assignée il y a deux millénaires. Mais pour moi on sort de l'architecture : c'est de la production d'emballage. Un peu comme ces répliques de voitures anciennes, où le châssis et le moteur sont modernes, et que l'on recouvre d'une carrosserie sortie d'usine, mais avec des formes anciennes pour satisfaire le fantasme de son propriétaire.
Nabu a écrit:
Et dans le même temps, on entendra personne critiquer les 99% de l'architecture contemporaine qui souffrent des mêmes maux et souvent, de façon bien plus importante.
Je ne suis pas d'accord. La French Touch a ses détracteurs, et si les débats architecturaux sont en France, actuellement, d'une grande pauvreté par rapport aux années 1970-1980, il y a encore des prises de position très tranchées. Idem pour certains quartiers tels que Lyon Confluence, d'ailleurs.
Nabu a écrit:
J'ai beaucoup de mal avec cette idée qu'il y aurait une architecture de "vérité". C'est quoi d'ailleurs ça ?
Une simplification historique amènerait à opposer une architecture de la peau, de l'aplat, à une architecture du squelette et de la structure. On peut aussi parler du combat entre la vision archéologique de l'architecture au début du XXe, et la vision techniciste ... Au-delà de ces débats qui deviennent un peu des clichés, je pense quand même qu'un bâtiment doit montrer comment il tient, quelles sont les forces qui s'exercent, où sont les poussées, qu'est-ce qui différencie le poteau de l'arc, de la dalle, ce qui est porteur de ce qui ne l'est pas, etc. Les RT successives compliquent évidemment très fortement cette approche puisqu'elles tendent à envelopper le bâtiment dans un cocon où le rythme des pleins et des vides peut être en parfaite dissonance avec la conception structurelle. Pour revenir au Plessis-Robinson, ce qui me chagrine, c'est tout ce bavardage gratuit, Jean-François Paul étant le digne héritier de François Spoerry ... Port-Grimaud a eu son heure de gloire après 1975, mais difficile aujourd'hui de lui trouver des défenseurs.
Yougo a écrit:
Mais pour moi on sort de l'architecture : c'est de la production d'emballage. Un peu comme ces répliques de voitures anciennes, où le châssis et le moteur sont modernes, et que l'on recouvre d'une carrosserie sortie d'usine, mais avec des formes anciennes pour satisfaire le fantasme de son propriétaire.
Je me permets de reprendre l'exemple de la réplique d'automobile ancienne, où pour simplifier, on retrouve des formes ancienne sur une mécanique moderne.
En architecture comme en automobile, à partir du moment où l'on ne sait plus, ou plutôt bien souvent l'on ne peut plus (contraintes économique, règlementaires...), faire comme avant, où est le mal à vouloir "faire comme si", et donc pasticher ?
Ne peut-on avoir le "fantasme" de rouler en Ferrari GTO sans vouloir (ou pouvoir) dépenser 30 ou 50 millions d'€ ?
Ne peut-on avoir le "fantasme" d'habiter un immeuble ou un quartier haussmannien sans vouloir (ou pouvoir) dépenser la somme requise pour habiter le centre de Paris ?
Certains avanceront l'argument de l'impureté, de l'imperfection par rapport à l'original mais je n'adhère personnellement pas à cette inclination pour le 100 % ancien, 100% authentique. Une voiture comme un immeuble ont une vie et ne restent pas immuablement dans l'état de leur naissance : ils sont entretenus, on remplace des éléments, on fait des travaux, on répare des défauts d'origine, on améliore des choses, on adapte des imperfections, on modernise des archaïsmes, etc. Le 100 % ancien, 100% authentique, est donc illusoire.
Bref, je clôturerai là ma comparaison " architecture & automobile anciennes" mais je pense que vous avez compris.
takahashi a écrit:
Yougo a écrit:
Mais pour moi on sort de l'architecture : c'est de la production d'emballage. Un peu comme ces répliques de voitures anciennes, où le châssis et le moteur sont modernes, et que l'on recouvre d'une carrosserie sortie d'usine, mais avec des formes anciennes pour satisfaire le fantasme de son propriétaire.
Je me permets de reprendre l'exemple de la réplique d'automobile ancienne, où pour simplifier, on retrouve des formes ancienne sur une mécanique moderne.
En architecture comme en automobile, à partir du moment où l'on ne sait plus, ou plutôt bien souvent l'on ne peut plus (contraintes économique, règlementaires...), faire comme avant, où est le mal à vouloir "faire comme si", et donc pasticher ?
Ne peut-on avoir le "fantasme" de rouler en Ferrari GTO sans vouloir (ou pouvoir) dépenser 30 ou 50 millions d'€ ?
Ne peut-on avoir le "fantasme" d'habiter un immeuble ou un quartier haussmannien sans vouloir (ou pouvoir) dépenser la somme requise pour habiter le centre de Paris ?
Certains avanceront l'argument de l'impureté, de l'imperfection par rapport à l'original mais je n'adhère personnellement pas à cette inclination pour le 100 % ancien, 100% authentique. Une voiture comme un immeuble ont une vie et ne restent pas immuablement dans l'état de leur naissance : ils sont entretenus, on remplace des éléments, on fait des travaux, on répare des défauts d'origine, on améliore des choses, on adapte des imperfections, on modernise des archaïsmes, etc. Le 100 % ancien, 100% authentique, est donc illusoire.
Bref, je clôturerai là ma comparaison " architecture & automobile anciennes" mais je pense que vous avez compris.
Je suis d'accord et pas d'accord.
Je ne crois pas, comme tu le dis, qu'il y ait de sens à rechercher une parfaite authenticité : les bâtiments vivent et se renouvellent, s'adaptent aux nouvelles exigences de confort, à la disponibilité des matériaux et des techniques, etc.
Il est également illusoire d'espérer réaliser ce type d'immeubles suivant des règles de construction traditionnelles. J'ai suivi, en province, le chantier d'un particulier qui voulait du "faux vrai", c'est-à-dire une maison de campagne construite autant que possible selon l'art du XVIIIe siècle. On s'en est sorti à environ 5000€ m²/SP, et en trichant sur les murs pour ne pas avoir à les faire en pleine pierre. Il est évident que ce n'est pas applicable à du logement collectif, ne serait-ce que réglementairement.
Ce que je regrette, c'est que notre époque nous amène à rêver de pastiches (et pas de bons, qui plus est ...). Effet des médias, repli sécuritaire, crise de la modernité, que sais-je, sans doute aussi que les architectes ne parviennent pas à proposer de nouveaux modèles fédérateurs. Mais les politiques n'aident pas toujours, et quant à voir dans le Plessis-Robinson un modèle de "nouvel urbanisme", il y a pour moi clairement maldonne.
Yougo, je suis content qu'on trouve des points d'achoppement.
Yougo a écrit:
quant à voir dans le Plessis-Robinson un modèle de "nouvel urbanisme", il y a pour moi clairement maldonne.
Sans aller jusqu'à un modèle de "nouvel urbanisme", le Plessis-Robinson constitue juste pour moi une piste très intéressante pour réparer les dégâts causés par le non-urbanisme (appelons-le comme ça) qui a guidé la construction de certains quartiers de l'après-guerre à nos jours.
Peut-être va-t-on parfois trop loin dans le maniérisme mais pour en revenir au sujet, je trouve que les images du Plessis-Robinson avant-après parlent d'elles-mêmes et montrent une ville de l'après bien plus belle, vivante et accueillante, en un mot urbaine, que la situation originelle.
Mais je reconnais qu'il y a peut-être d'autres pistes à explorer que ce pastiche néo-haussmannien, qui reproduit à l'excès, engendrerait du dégoût, à coup sûr. De la mesure en toute chose...
takahashi a écrit:
Yougo, je suis content qu'on trouve des points d'achoppement.
![]()
Yougo a écrit:
quant à voir dans le Plessis-Robinson un modèle de "nouvel urbanisme", il y a pour moi clairement maldonne.
Sans aller jusqu'à un modèle de "nouvel urbanisme", le Plessis-Robinson constitue juste pour moi une piste très intéressante pour réparer les dégâts causés par le non-urbanisme (appelons-le comme ça) qui a guidé la construction de certains quartiers de l'après-guerre à nos jours.
Peut-être va-t-on parfois trop loin dans le maniérisme mais pour en revenir au sujet, je trouve que les images du Plessis-Robinson avant-après parlent d'elles-mêmes et montrent une ville de l'après bien plus belle, vivante et accueillante, en un mot urbaine, que la situation originelle.
Mais je reconnais qu'il y a peut-être d'autres pistes à explorer que ce pastiche néo-haussmannien, qui reproduit à l'excès, engendrerait du dégoût, à coup sûr. De la mesure en toute chose...
Au contraire, les images avant-après peinent à me convaincre de la réussite. Amoureux de la banlieue, - dans ce qu'elle peut avoir d'ordinaire, dans sa juxtaposition d'initiatives personnelles plus ou moins naïves sur un fond de paysage plutôt ingrat, dans l'attention qu'a chacun de rendre son carré de béton plus "mignon" que celui du voisin, ou au contraire plus fonctionnel, - les immeubles pris en photo ont plutôt tendance à m'horrifier, dans ce qu'ils ont de "complet" : ils assurent à eux seul le cadre et les modénatures, en saturant l'espace de signes, ils empêchent les habitants de se les approprier.
Je pense que c'est en allant sur place, en riant volontiers des kitscheries inutiles, mais aussi en se laissant prendre par le confort du lieu (ses perspectives, ses surprises) qu'on peut se laisser convaincre que tout n'est pas si nul.
Si je parle d'urbanisme réussi, c'est dans l'agencement des bâtiments, dans la composition générale de leurs volumes. Je pense qu'ils serait sans doute possible (et souhaitable) de créer quelquechose d'aussi réussi avec une architecture contemporaine.
Petite question : yougo, es-tu déjà allé te promener au Plessis ?
takahashi a écrit:
Merci pour cet avant-après fascinant.
Je souscrit à tout ce qui a déjà été dit ci-dessus et j'ajouterai que c'est à se demander :
1) pourquoi aucune autre ville n'a pensé avant le Plessis-Robinson à mettre en œuvre à l'échelle communale ce pastiche néo-haussmanien ?
2) pourquoi aucune autre ville ne copie le modèle du Plessis-Robinson ? J'exagère un peu en disant cela car Bussy Saint-Georges et la zone autour de Disneyland développent également largement ce style mais il gagnerait à être plus répandu, surtout lorsqu'on voit comment il peut changer le ressenti urbain par rapport à ce qui existait avant.
Une expérience quasi similaire est presque achevée sur le nord de la ville de Noisy-le-Grand autour de la Mairie, avec les moyens du 9.3.
Les ornements sont moins prononcés sur les façades, l'époque de référence des constructions va du XVIIIe à la fin des années 90, on se retrouve ainsi avec un mélange qui semble "hasardeux" (fronton et corniche classiques ; balustrades et colonnes modernes), mais ça ne choque pas plus, ça se fond dans la masse.
Sur le cas du Plessis, que je découvre à travers ces photos, en plus du néo-haussmannien, ce sont les codes architecturaux de la villégiature des côtes normandes et picardes qui me sautent aux yeux : les tons, les éléments architecturaux de façades (balcons, colombages,...), le bois, la verdure, les passages vers de petits jardins, et l'époque de référence.
On s'attendrait presque à voir sur les photos un lac, un large fleuve, ou la mer...
On l'observes sur les votes, 70% de gens aimes cette initiative et encore je suis sure que si échantillonnage était plus grand (et composant moins d’architectes et plus de population "normale") nous aurions une plus grand proportion pour.
Alors la question est pourquoi une tel division ? Pourquoi beaucoup d'immeubles modernes sont ils bizarre voir moche ?
Il y a deux explications pouvant donner un début de réponse:
Premièrement: La réponse se trouve dans la perception de sois même dans la société, au temps haussmannien ou dans d'autres pays aujourd'hui, l'architecte travaillais pour un ensemble, pour une population, le travail de l'architecte consistais à insérer un bâtiment dans un ensemble pour que celui-ci plaise a la population. Alors que aujourd'hui dans la majore partie de l’Europe, plus ou moins depuis Le Corbusier, le travail de l'architecte à mutée pour devenir soit égocentrique quand le budget et consistant ou minimaliste quand le budget n'est pas au rendez-vous.
Les architectes ont oublier qu'il ne travaillez pas pour se montrer mais pour la population. La pensée général des étudiant et professionnel architecte aujourd'hui et séparatiste, nous ne vivrons plus ensemble hétéroclite et planifiée mais dans nos propres cases a séparer des autres avec nos propres moyens, il ne fraudais donc plus planifier pour tout le monde mais faire un bâtiment moche est sans âme, non-planifier et laisser les habitant s’approprier chaque morceaux , réclamer leur portion de territoire comme le dit si bien Lupus.
C'est bien la la tristesse de la chose, il faut combattre ce mode de pensée menant à un auto-séparatisme/ségrégationnisme qui proliféré aujourd’hui dans le monde architecturale.
Un quartier est une oeuvre d'art, comme une belle peinture il faut qu'elle soit peinte avec une idée en tête, un style et qu'elle plaise à l'observateur, si une peinture est dessinée par plusieurs peintres avec un morceau classique un autre moderne etc, elle ne sera pas plaisante à voire, la même chose se vérifie dans les quartiers, il faut une planification et surtout que celui-ci soit fait pour le plaisir de la population et non la réputation de l'architecte.
Dans le Plessis-Robinson c'est un style néo-traditionnel qui a été choisie alors il faut continuer avec, et il n'y a pas-photo cette ville est bien plus belle aujourd’hui qu'avec ses cages à poules sans âme, ne suivant pas l'alignement des rue, avec des espaces ouvert inhumain ou les habitants sont obligés des trouver des moyens de s'approprier chaque morceaux !
De tel réussites existes aussi avec le moderne comme le quartier de Paris-Rive-gauche ou Quais de la Gare, un travail planifié qui à donné un très beau résultat Modern, hélas les derniers bâtiment commence à devenir trop extravagant et se centrer sur l’architecte et non-pas la population , mais pour 75% c'est une réussite.
En deuxième partie pour ce qui est des fausses colonnes et décorations ne montrant pas la vraie structure du bâtiment la réponse est simple, aujourd'hui nos matériaux sont bien plus résistant qu'autrefois donc nous n'avons pas besoin de colonnes,de Corbeau est autres, ils nous reste donc trois choix soit nous utilisons les matériaux d’époque avec le coûts que cela implique, comme cela a était fait pour le Château Louis XIV (construction 2011), soit nous ne construisons plus jamais de colonnes, voûtes et autres ornementant ou alors nous décidons de faire dans le néo-traditionnel avec du faux.
Que ce soit moderne ou traditionnel il faut une planification, une dimension humaine et une architecture faite pour plaire a la population et se fondre avec le reste (bien sure l’exception fait la règle un bâtiment exceptionnel au milieux de bâtiments du même style est très beau par exemple la tour Eiffel à Paris qui donne une très belle touche à cette ville haussmannienne, mais si il y en aurais une entre chaque immeuble sa deviendrais moche).
Au final Le plessis-robinson est une vraie réussite (prouvée dans par le prix de l'immobilier en constante augmentation mais aussi ville ayant reçu le Grand Prix Européen de l'Urbanisme) et j'espère que d'autres suivrons cette exemple et que le monde de l'architecture réussira à muter pour revenir aux source de se que l'architecture doit faire: Plaire aux habitants.
takahashi a écrit:
Sans aller jusqu'à un modèle de "nouvel urbanisme", le Plessis-Robinson constitue juste pour moi une piste très intéressante pour réparer les dégâts causés par le non-urbanisme (appelons-le comme ça) qui a guidé la construction de certains quartiers de l'après-guerre à nos jours.
Peut-être va-t-on parfois trop loin dans le maniérisme mais pour en revenir au sujet, je trouve que les images du Plessis-Robinson avant-après parlent d'elles-mêmes et montrent une ville de l'après bien plus belle, vivante et accueillante, en un mot urbaine, que la situation originelle.
Mais je reconnais qu'il y a peut-être d'autres pistes à explorer que ce pastiche néo-haussmannien, qui reproduit à l'excès, engendrerait du dégoût, à coup sûr. De la mesure en toute chose...
Je ne suis pas d'accord lorsque tu dis que l'après-guerre a été marquée par le non-urbanisme, alors même que les années 50 ont vu le début de institutionnalisation de l'urbanisme comme politique d'Etat. Il faut rappeler le magma informe qu'était la banlieue avant les années 1950, sans plan d'urbanisme, sans opérations d'ensemble, sans équipements... les rares exceptions ont été, on le sait, les cités-jardin, dont celle de la Butte-Rouge, précisément à Châtenay-Malabry. Les grands ensembles ont tenté d'opposer à ce désordre des points de fixation qui étaient organisés et qui devaient amener à une recomposition d'ensemble. On sait ce que ça a donné, tant faute de moyens que de volonté politique, et les résultats présentant une certaine cohérence sont malheureusement beaucoup trop rares en Ile-de-France.
Qu'on considère le retour à la rue comme le passage nécessaire pour "soigner" les grands ensembles, je trouve cela discutable, tout comme la politique de la table rase ici exercée. C'est un choix, ceci dit, qui peut être défendable.
Lupus a écrit:
Au contraire, les images avant-après peinent à me convaincre de la réussite. Amoureux de la banlieue, - dans ce qu'elle peut avoir d'ordinaire, dans sa juxtaposition d'initiatives personnelles plus ou moins naïves sur un fond de paysage plutôt ingrat, dans l'attention qu'a chacun de rendre son carré de béton plus "mignon" que celui du voisin, ou au contraire plus fonctionnel, - les immeubles pris en photo ont plutôt tendance à m'horrifier, dans ce qu'ils ont de "complet" : ils assurent à eux seul le cadre et les modénatures, en saturant l'espace de signes, ils empêchent les habitants de se les approprier.
Je pense que c'est en allant sur place, en riant volontiers des kitscheries inutiles, mais aussi en se laissant prendre par le confort du lieu (ses perspectives, ses surprises) qu'on peut se laisser convaincre que tout n'est pas si nul.
Si je parle d'urbanisme réussi, c'est dans l'agencement des bâtiments, dans la composition générale de leurs volumes. Je pense qu'ils serait sans doute possible (et souhaitable) de créer quelquechose d'aussi réussi avec une architecture contemporaine.
Petite question : yougo, es-tu déjà allé te promener au Plessis ?
A voir effectivement quelle peut être l'appropriation par les habitants... Je n'ai effectivement pas mis les pieds là-bas (la commune est étonnamment difficile d'accès, même en 2e couronne), et je serais imprudent d'avoir un jugement trop définitif sur le traitement de l'espace à partir de vues aériennes et de Street View. Je vois néanmoins qu'on monte assez haut. Je retire ce que j'ai dit sur les espaces intermédiaires, puisqu'il y a cet entrelacs de noues et de petits lacs dans les coeurs d'ilots qui crée un paysage qui, je dois le dire, est assez rare. Le stationnement de surface est finalement quasiment absent, ce qui est un effort très méritoire.
Ca me rend d'autant plus circonspect quant à la charge foncière et au coût final des logements, tant en accession que les sociaux vendus en VEFA. De ce que je vois sur des programmes actuellement en vente, on est autour de 5500-6000€ m² ; même pour la 2e couronne, c'est assez cher.
Je ne connais pas le deal foncier, si la mairie exerce son DPU pour ensuite mettre en concurrence les promoteurs en s'octroyant une marge d’intermédiation, ou à l'inverse en revendant à perte. Mais je pense quand même qu'on pourrait vendre moins cher ou construire mieux sans s'octroyer toutes ces fanfreluches. C'est un choix.
Croix-et-épée a écrit:
Alors la question est pourquoi une tel division ? Pourquoi beaucoup d'immeubles modernes sont ils bizarre voir moche ?
Il faudrait déjà dire ce qu'est le bizarre et ce qu'est le moche. Laissons de côté ce dernier terme qui revêt du jugement de valeur, mais si on considère que l'architecture a un vague caractère théorique découlant de la technique de la construction, alors Le Plessis-Robinson est assurément bizarre ...
Croix-et-épée a écrit:
Premièrement: La réponse se trouve dans la perception de sois même dans la société, au temps haussmannien ou dans d'autres pays aujourd'hui, l'architecte travaillais pour un ensemble, pour une population, le travail de l'architecte consistais à insérer un bâtiment dans un ensemble pour que celui-ci plaise a la population. Alors que aujourd'hui dans la majore partie de l’Europe, plus ou moins depuis Le Corbusier, le travail de l'architecte à mutée pour devenir soit égocentrique quand le budget et consistant ou minimaliste quand le budget n'est pas au rendez-vous.
C'est une vision de l'Histoire que je trouve tout à fait faussée. En 1860, le nombre d'architectes exerçant était, comparativement à aujourd'hui, extrêmement faible, et il était surtout tout à fait nouveau qu'il s'occupent de logement. Cette activité était d'ailleurs perçue comme essentiellement alimentaire, tant était forte la contrainte des gabarits et des règlements de voirie (voir les écrits de César Daly, assez éloquents à ce sujet...). On n'imagine aujourd'hui absolument pas la violence qu'a été l'insertion de l'échelle haussmannienne (déjà amorcée, on le sait, par Rambuteau) dans le Paris ancien : dire que les architectes ont travaillé pour plaire à la population relève d'une réécriture complète de l'Histoire. On est à une époque de spéculation considérable, du temps du véritable capitalisme (voir l'entreprise des frères Péreire) : l'offre est pléthorique, la demande très forte, et la différenciation s'exerce sur l'ornement beaucoup plus que sur les volumétries ou les typologies qui sont extrêmement contraintes. En l'espace de 30 ans, Paris a gagné son visage actuel qui est celui d'une ville essentiellement du XIXe siècle. Les changements urbains intervenus au XXe siècle ont, par comparaison été bien inférieurs.
Quant à ce lieu commun qui consiste à faire de Le Corbusier et consorts des artistes lorsqu'ils ont des sous, ou des misérabilistes quand ils ne les ont pas, c'est là aussi extrêmement réducteur.
Je mets le GPEU beaucoup plus sur le compte du plan d'ensemble et du soin réel apporté à la qualité paysagère que sur le compte de l'architecture.
Yougo a écrit:
Je trouve ton jugement un peu fort... L'architecte des ZAC est généralement meilleure que l'ordre dispersé qui règne en dehors, du fait de la présence d'un archi coordonnateur et d'une exigence de qualité architecturale de la part de la puissance publique.
Peut être qu'il y a eu méprise mais les ZAC citées sont des exemples que j'apprécie ;) Il y a d'ailleurs quelques programme sur Nantes (Block avec Ile PAD) que j'aime beaucoup malgré les critiques de certains. Des grandes ouvertures,une sorte de double peau, qui permet d'y installer de grandes baies vitrées ou grands balcons. Sans parler des immeubles de bureaux, quartier de la création qui sont pour la plupart des réussites !
Pour reprendre la comparaison avec l'automobile. Il n'y a pas juste les répliques d'anciennes Jaguar et d'Aston Martin ou Ferrari. Il y aussi les interprétations néorétro comme la Fiat 500 ( qui a sauvé Fiat), VW cox, Mini et ça marche. Les gens aiment même si au lancement des Mini et 500, il y avait beaucoup de critiques de journalistes sur ce mouvement "passéiste"!
S’inspirer du passé, le réinterpréter, le moderniser, le plagier, on ne le voit pas seulement dans l'architecture !
Je suis bien d'accord que certains immeubles du Plessis ne sont pas d'une grande qualité architecturale. On tombe vite dans le kitsch et ça peut piquer les yeux. Sur skyscrapercity, il y a 300 pages de néotradi et les exemples (surtout américains, anglais et allemands) sont souvent de qualité. http://www.skyscrapercity.com/showpost. … count=5654
http://www.skyscrapercity.com/showthread.php?t=1022349
Je ne suis pas là pour dire que le néo c'est bien et le contemporain, c'est moche. Je peux trouver 100 horreurs néotradi et 100 superbes immeubles "contemporains". Simplement, il ne faut pas jeter à la poubelle le mouvement "néotradi" ou ce qui se fait au Plessis au niveau urbain, par principe.
Les habitants du Plessis ont l'air d'aimer leur ville, le Port Grimaud a d’excellentes notes sur Tripadvisor, visiblement, il y a un public pour ça !
Toutefois, le Pôle Culturel du Plessis est pour moi, grotesque. Je n'avais aucun a priori négatif sur l'idée mais la réalisation (petites fenêtres ridicules et énormes modénatures) est très décevante.
Je n'ai rien contre le "façadisme" tant décrié. La forme ne doit pas forcément suivre la fonction. La structure ne doit pas forcément être visible. Quand on achète une voiture, le design de la carrosserie compte autant sinon plus que le châssis ! La grande ville a aussi été un décor de théâtre. On ne vit pas seulement dans un logement, on vit aussi dans un lieu, une ambiance, un environnement. Et l'architecture, la façade participent aussi à cet environnement.
J'habite une maison de style néoclassique dont les dépendances sont de style italien, de la campagne toscane, plus exactement. Mais je suis bien en France et la maison a été construite dans la première moitié du 19ème siècle.
C'est un style qui s'est développé au moment de la reconstruction des zones ravagées par les guerre de Vendée. Architectes et artistes se sont inspiré des paysages d'Italie et leur architecture pour embellir cette région (Clisson et alentours). Aujourd'hui, cette architecture qui n'avait rien à faire là, est partie intégrante du patrimoine local.
Enfin, derrière un immeuble de la fin 19ème, ce n'est pas plus forcément de la la pierre de taille en grand appareil, mais un mur porteur en matériaux plus ou moins nobles sur lequel on a apposé un parement en pierres sculptées. Que le mur porteur soit un mélange de pierre et de terre ou de béton, finalement, ça ne change pas grand chose. En revanche, du "NéoNéohaussmanien" avec de grossiers moulages en béton à la place de pierre de taille pour le parement, forcément, ça le fait moins, je suis tout à fait d'accord.
Que ce soit du contemporain ou de l'architecture "néo", ce qui importe c'est que la ville créé plaise à l'Habitant et que cette "ville" ne soit pas bonne pour la démolition au bout de 20/30 ans . L'habitant est le juge le plus important et c'est pour lui a priori que l'on construit la ville !
Plessis, Val d'Europe, sont des projets urbains intéressants. Ils ont des qualités et des défauts mais je pense que l'on peut en tirer certains enseignements et que cela peut être appliqué sur d'autres ZACs, quelque soit le style architectural.
Nabu a écrit:
Toutefois, le Pôle Culturel du Plessis est pour moi, grotesque. Je n'avais aucun a priori négatif sur l'idée mais la réalisation (petites fenêtres ridicules et énormes modénatures) est très décevante.
Je suis repassé ce matin devant.
Nabu l'a qualifié de "grotesque", moi-même j'avais dit "monstrueux et mégalomane".
En fait, en regardant tous les détails, j'irais encore plus loin : c'est vraiment du grand n'importe quoi.
Et colle avec l'analyse que Yougo a faite de cette façon de faire de l'architecture (ou plutôt de la non-architecture).
Par exemple, je n'avais pas remarqué les fausses colonnes semi-circulaires sur des colonnes carrées !
Dommage que je n'avais pas de quoi faire des photos, mais ce bâtiment mériterait un reportage photo à lui seul.
On peut faire un concours sur comment qualifier ce "truc".
"Néo-tradi sous acid" ?
LA MAISON DES ARTS DU PLESSIS ROBINSON
http://www.plessis-robinson.com/
http://www.wikiwand.com/fr/Maison_des_A … s-Robinson
Le pôle culturel devrait faire 10 328 m2 répartis comme suit :
_Médiathèque : 2325 m2
_Salle de spectacle avec salle de répétition : 2490 m2
_2 salles de cinéma : 896 m2
_Pôle de musiques actuelles : 236 m2
_2 salles d'arts plastiques : 216 m2
_Salle de réception : 854 m2
_Salle d'activités multi-culturelles : 606 m2
_Café restaurant : 143 m3
toutes les images du chantier :
http://www.antunes-facadier.fr/chantier … -robinson/
http://static.pap.fr/photos/A64/A64A2108.jpg
http://www.letroisiemepole.com/images/p … binson.png
http://www.letroisiemepole.com/images/p … 1A6105.jpg
_______
bonjour je ne sais pas ce que vous en pensez, mais ce projet a au moins le mérite de sortir des sentiers battus, des fois j'en ai marre de voir des façades en métal et de verre...
un projet de bonne qualité j'ai l'impression, c'est original et toujours mieux que du contemporain bâclé et cheap...
L' "architecte" est-il chinois ? C'est un pastiche ? Cette ville serait-elle balnéaire ? C'est pour un concours d'humour architectural ? En tout cas c'est plus rigolo que du Bofill ! Est-ce que ça préfigure le style des œuvres qui y seront admises ou des activités qui y seront pratiquées ? L'inscription ne devrait-elle pas être en langue latine ou en alphabet cyrillique ?
Oh, pardon. Je n'avais pas lu que le maire assignait à ce projet des ambitions idéologiques (sécurité, douceur, lutte contre le totalitarisme du modernisme).
Samuel S a écrit:
L' "architecte" est-il chinois ? C'est un pastiche ? C'est pour un concours d'humour architectural ? En tout cas c'est plus rigolo que du Bofill ! Est-ce que ça préfigure le style des œuvres qui y seront admises ou des activités qui y seront pratiquées ? L'inscription ne devrait-elle pas être en langue latine ou en alphabet cyrillique ?
c'est de l'architecture néo.......et personnellement ça nous change un peu des cubes des angles des valode&pistre, nouvel et autres Gehry.
cela a le mérite d'être propre et cette architecture vieillit bien en général....je ne suis pas fan mais pas non plus réfractaire.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_de … s-Robinson
sur wikipedia, ils donnent cela comme renseignements :
Style Neo-palladien et Nouvel urbanisme
Architecte : Jean-Christophe Paul cabinet architecte ARS Aedificandi
adresse : 78 Bis quai Petit Parc, 94100 SAINT MAUR DES FOSSES
______
bon c'est kitsch.....quand on n'en fait pas trop souvent, je n'y suis pas opposé.
J'avais bien vu que c'était "néo"... Près de chez moi, on en trouve en banlieue chic (Cesson-Sévigné) ou au bord de la mer (Dinard, St Malo,...), toujours dans les communes les plus progressistes...
Samuel S a écrit:
J'avais bien vu que c'était "néo"... Près de chez moi, on en trouve en banlieue chic (Cesson-Sévigné) ou au bord de la mer (Dinard, St Malo,...), toujours dans les communes les plus progressistes...
communes progressistes ? c'est-à-dire ? je suis tenté de dire aussi conservatrices opposées au contemporain...
progressiste c'est comme post-moderniste ?
jaimeleraï a écrit:
Samuel S a écrit:
J'avais bien vu que c'était "néo"... Près de chez moi, on en trouve en banlieue chic (Cesson-Sévigné) ou au bord de la mer (Dinard, St Malo,...), toujours dans les communes les plus progressistes...
communes progressistes ? c'est-à-dire ? je suis tenté de dire aussi conservatrices opposées au contemporain...
progressiste c'est comme post-moderniste ?
C'est une antiphrase, bien sûr.
Si l'on se fie à wikipedia (mais c'est très certainement de la propagande...), le maire assume ses tendances réactionnaires et se laisse parfois aller à délinquer.
Après, question architecture comme question politique, il en faut pour tous les goûts... La postérité jugera si ces architectes se sont hissés à la hauteur de leurs inspirateurs... Les châteaux de Louis II attirent bien les touristes. L'hausmannisation de Paris eut aussi son côté monstrueux et anti-architectural. Elle plaît aujourd'hui beaucoup. Peut-être, d'ici peu d'années, ce style deviendra-t-il le style officiel de notre Etat. Alors gardons-nous de le trop critiquer.
Publicité