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L'été dernier, sur le chemin du retour de mon traditionnel voyage estival en Sibérie, j'ai décidé de faire un petit arrêt en Ukraine. J'ai visité Kiev et j'ai aussi fait une excursion de deux jours dans la zone d'exclusion de Tchernobyl.
Malgré mon amour pour les lieux abandonnés et/ou étranges, je dois dire que pendant des années j'ai été plutôt réticent à visiter la zone d'exclusion, non par crainte des radiations, mais parce que j'avais peur que l'endroit soit devenu une sorte de piège à touristes en mal de sensations fortes, et parce que je préfère aussi les endroits un peu moins connus, en dehors des sentiers battus.
Mais bon, puisque j'étais en Ukraine, je ne pouvais pas rater l'occasion.
Le négatif :
L'endroit est en effet en train de devenir une sorte de piège à touristes. Il y a même une boutique de souvenirs à l'entrée de la zone d'exclusion ! Et comme dans tous les pièges à touristes, ils ne sont pas spécialement honnêtes (ils vendaient des cartes postales, et pour un supplément, ils proposaient de l'envoyer pour vous depuis Tchernobyl... J'ai toujours pas reçu la mienne).
De plus, dans les lieux les plus emblématiques (le signe Pripyat à l'entrée de la ville, la grande roue ou la centrale elle-même), il y avait plusieurs petits groupes en même temps... évidemment ce n'est pas aussi bondé que Venise ou Times Square, mais tout de même.
Le positif :
Je n'espérais pas en voir autant en juste deux jours, et avoir une telle liberté dans l'exploration de certains lieux malgré les risques (et je ne parle pas des radiations ici, mais plutôt des dangers liés à l'état général des bâtiments). Bien sûr, pour être capable de voir tant de choses, nous ne restions jamais très longtemps au même endroit. J'aurais parfois aimé rester plus longtemps dans certains lieux.
Enfin, malgré tout le côté "piège à touriste", la zone conserve tout de même toute son étrangeté, en particulier quand le compteur Geiger devient fou avec les bip-bip qui s'accélèrent dans certains endroits (les niveaux de radioactivité ne sont pas partout les mêmes).
Si jamais vous avez envie de visiter la zone, je ne peux que vous conseiller d'opter pour une excursion d'au moins deux jours. Je pense que la plupart des touristes choisissent l'excursion à la journée, ce qui en effet beaucoup moins cher, mais en quelques heures je ne crois pas qu'on ait le temps de voir beaucoup plus que les quelques lieux les plus emblématiques qui sont aussi les plus "bondés" (tout est relatif bien sûr). En deux jours, on a vu ces lieux emblématiques, mais aussi beaucoup d'autres endroits, dans lesquels on était beaucoup plus seuls, et qu'on n'a pas forcément vu et revu partout à la télé et sur internet dans tous les documentaires et reportages qui existent déjà sur la zone de Tchernobyl.
Si jamais je retourne à Tchernobyl, je pense que j'opterais pour une excursion encore plus longue (au moins trois jours, voire une semaine).
Voilà une vidéo que j'ai montée à partir de ce que j'ai filmé là-bas :
Les photos :
1-Un véhicule qui était utilisé par les liquidateurs pour déblayer les déchets radioactifs :
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5- C'était un théâtre :
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11- Devant le signe Tchernobyl :
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13- Les trompettes de l'Apocalypse ?
14- Les noms des localités évacuées à tout jamais en 1986 :
15- De l'autre côté :
16- Pripyat :
17- Tchernobyl :
18- Un mémorial dédié aux autres désastres nucléaires :
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20- C'est probablement la seule statue de Lénine qui reste en Ukraine !
21- Des épaves contaminées :
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23- Un mémorial dédié aux liquidateurs :
24- Des robots contaminés qui ont été utilisés pour déblayer les déchets radioactifs :
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28- Le monument aux morts d'un village :
29- Ici on était à 1,52 microsievert par heure. La radioactivité naturelle de l'Ukraine se situe entre 0,15 et 0,30 microsievert par heure. À 1,52, on est donc bien au-dessus, mais ce n'est pas non plus un niveau dangereux.
30- La radioactivité varie grandement d'un endroit à l'autre. C'est au niveau de certains sols qu'elle est la plus élevée (en particulier les mousses) :
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55- Portraits des premières personnes à être intervenues (des employés de la centrale et des pompiers) au moment de la catastrophe. Ils sont tous morts dans les semaines qui suivirent. Ce sont des héros, ils ont empêché une catastrophe encore plus grave qui aurait affecté le monde entier.
À suivre...
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Au début, je me suis dit, encore un voyage en Russie de GM..
Mais tu as levé la question en signalant que tu y allais chaque année...
Je comprends tes nombreux reportages dans ces contrées maintenant.
Et donc, mille merci. Je rêverais d'y aller aussi.
Les photos avec les panneaux d'entrée de villes sont impressionnantes. C'est une idée originale et très parlante d'avoir ainsi rappelé de cette façon le nombre important de ville impactée.
Question : Est-ce que de fournir un compteur Geiger aux touristes n'est pas devenu du folklore ? Car finalement, les touristes peuvent y rester un ou deux jours quelque soit le bilan des radiations reçues ?
Dernière modification par postage (07-01-2019 11:45:22)
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Non, ce n'est pas qu'un gadget, je dirais que le compteur Geiger est nécessaire pour "voir" ce qui est naturellement invisible : les radiations. Et même si on peut rester plusieurs jours dans la zone de Tchernobyl sans dommage sur la santé, on ne se rendrait pas forcément compte des niveaux de radiations bien plus élevés dans la zone sans utiliser de compteur, et surtout de leur variation d'un endroit à l'autre.
En fait la contamination radioactive n'a pas du tout été uniforme : il y a plein d'endroits dans la zone d'exclusion où le niveau de radioactivité est tout-à-fait normal (entre 0,15 et 0,30 microsievert par heure), mais on peut d'un seul coup entrer dans une zone où la radioactivité est 10 fois, 20 fois, 100 fois supérieure à la normale (ce qui reste sans danger, à moins de vouloir s'installer durablement dans ces lieux... au moment de la catastrophe la radioactivité était des milliers, voire des millions de fois supérieure à la normale dans certaines zones de la centrale).
Le compteur Geiger permet donc de donner corps à la réalité de cette contamination, et le sentiment d'étrangeté est renforcé par le fait que tout ça demeure invisible... en apparence tout est normal, mais il y a ce mal invisible qui est tout de même présent. Les bip-bip des compteurs Geiger permettent de matérialiser cette menace. Bref, ça fait partie de l'expérience en quelque sorte.
Dernière modification par GM (07-01-2019 21:24:14)
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59- C'était un supermarché :
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72- Alors là, c'est radioactif !
Dernière modification par GM (07-01-2019 23:25:17)
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Merci pour ce reportage fort intéressant, oui, parce que je me dis toujours comment nos infrastructures et nos villes vont elles évolués après l’extinction de l'être humain.
Cette ville abandonnée montre sur la durée, comment la ville se métamorphose après son abandon, la nature revient en force, des animaux reviennent sur ces lieux, j'ai vu une photo d'un cerf dans un immeuble d'habitation, et le bâti finit par se détruire par manque d'entretien, tout cela après 32 ans d'abandon (finalement peu !), mon age quoi ! (né en 1986, bien longtemps après la catastrophe décembre)).
Je remarque sur tes photos, que la roue de la fête foraine, les nacelles sont toujours solidement accrochées à la roue, je me dis qu'un jour ou l'autre, ça se décrochera !
Par contre dans le supermarché, je vois que les inscriptions sur plaque bleu toujours elles aussi solidement fixées sur le plafond, alors que le plafond, laisse apparaître l'ossature métallique bien usé et rouillé !
Je ne sais pas si tu as fais un tour du côté de la piscine, paraît que ça vaut le coup de voir les bassins vident, et en plus elles sont profondes paraît-il !
Merci pour ce reportage !
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73- C'était un terrain de football. Maintenant c'est une forêt :
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77- L'autre côté :
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83- On s'aventure dans une tour d'habitations :
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87- La machinerie des ascenseurs :
88- La vue depuis le toit (avec le sarcophage du réacteur au loin) :
89- Un autre "urban explorer" sur le toit :
90- Le sarcophage :
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À suivre...
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C'est la ville la plus verte que je vois en photo, comment la foret a pris le dessus sur la ville en 30 ans !
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Le radar "Duga" près de Tchernobyl était un des deux du genre opérés par l'Union Soviétique durant les années 1970 et 1980. À cette époque, c'était évidemment un lieu gardé secret (ces radars étaient utilisés pour la défense antimissile de l'URSS). L'endroit est gigantesque, et aussi abandonné que les autres structures dans la zone d'exclusion de Tchernobyl.
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99- On se dirige vers la salle des commandes :
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Dernière modification par GM (12-01-2019 23:02:49)
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106- Dans la salle de formation des jeunes officiers en charge d'opérer le radar "Duga":
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109- Une maquette de la ville construite à côté du radar pour abriter les soldats qui travaillaient sur le site :
110- À l'intérieur d'un appartement :
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114- Une aire de jeux :
115- Un avion en bois pour les enfants :
À suivre...
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Dans une école :
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138- Un cinéma :
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142- Un gymnase :
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145- Un cimetière de vieux appareils électroniques :
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Une colonie de vacances :
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156- À côté des réacteurs 5 et 6 qui ne furent jamais terminés :
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161- Poissons radioactifs :
162- Renard radioactif :
163- Une statue devant la centrale :
164- Devant le sarcophage du réacteur numéro 4. Les niveaux de radioactivité ne sont pas si élevés comme vous pouvez le lire sur le compteur (1,34 microsievert par heure, sachant que le niveau de radioactivité normale en Ukraine se situe entre 0,15 et 0,30 microsievert par heure) :
À suivre...
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Les renards sont plus farouches habituellement... Les animaux de Tchernobyl auraient-ils développé un autre rapport à l'homme, devenu ici une "espèce en voie de disparition" ?
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Il n'y a pas de chasseurs dans la zone, et les seuls êtres humains que les renards croisent doivent être des touristes qui cherchent à les prendre en photos ou à les caresser... donc oui, ils sont devenus peu farouches.
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156- Visite d'une ancienne cheminée de refroidissement :
157- Les niveaux de radiations du sol à l'entrée de la cheminée de refroidissement sont très élevés :
158- Ils sont assez élevés dans l'air également :
159- Je dois dire que c'était le moment le plus étrange et le plus lugubre de toute ma visite de la zone.
Le son des compteurs Geiger qui accélérait et se répercutait en écho contre les parois de la cheminée, ça donnait le sentiment d'une catastrophe imminente (à voir à la fin de la vidéo que j'ai postée en début de fil) :
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163- Quand on quitte la zone, on doit passer plusieurs contrôles de radioactivité, comme celui-ci :
C'est fini !
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GM a écrit:
Il n'y a pas de chasseurs dans la zone, et les seuls êtres humains que les renards croisent doivent être des touristes qui cherchent à les prendre en photos ou à les caresser... donc oui, ils sont devenus peu farouches.
Il me semble que les renards sont une espèce protégée, car le secteur est classé zone naturelle pour la nature et les animaux, donc ces renards ne peuvent pas être chassés et donc peu farouche à l'humain.
Merci pour ce reportage, si interessant ! ET aussi d'avoir été un peu vaillant d'y avoir été sur place
Par ailleurs, Sciences & Vie a fait un numéro spécial, il y a quelques années, et même fait un documentaire sur Tchernobyl, j'ai pu le voir, et effectivement, c'est un endroit très surprenant, rien qu'à voir en photos et vidéos, je n'ose pas imaginer cette sensation bien surprenante sur place !
Cette ville est devenue une ville forêt.
Merci et bravo
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Prypiat vu de haut (drone) :
Cette photo exceptionnelle prise au drone permet d’observer la quasi totalité de la ville de Prypiat. Située à 3km de la centrale nucléaire de Tchernobyl (au fond à gauche sur la photo), la ville accueillait à l’époque 50 000 habitants.@FrancoisCalvier pic.twitter.com/jSGhoZUDRN
— Mamytwink (@mamytwink) April 7, 2019
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Ces derniers temps à Tchernobyl, il y a une hausse du nombre de touristes, grâce à la série "Chernobyl", il y a 30-40% de hausse de fréquentation
https://www.francetvinfo.fr/monde/europ … 91509.html
J'ai regardé la série sur internet ce weekend, j'ai aimé la narration, même si tout n'est pas fidèle à la réalité, mais à 85-90% de la réalité.
Ce que j'ai le moins aimé dans cette série, c'est l'épisode 3, d'ailleurs, sans le savoir je m'en suis voulu de l'avoir vu un soir avant de me coucher, tellement marqué par l'état de brûlure, et de les voir se transformer en sorte de "zombie vivant" est assez éprouvant ! D'ailleurs j'ai mis du temps à m'endormir....
Cette série montre surtout le fait que l'ensemble des personnes ont été un peu pris de cours, et une forme de panique même au Kremlin, sur la gestion de crise de cette catastrophe, il faut dire, que c'est une première, et c'est très difficile, car inédit pour l'époque ce type de catastrophe.
Pour finir, cette série m'a forgé un peu mes convictions sur la production d'électricité via les centrales nucléaires
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Un compte Twitter sur l'histoire de Tchernobyl :
https://twitter.com/TchernobylFR
Si ça vous interesse et que vous avez un compte Twitter, il y a pas mal de photos d'archives sur la ville Pripiat et la centrale nucléaire
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xouxo a écrit:
merci. Et il n'y même pas besoin d'avoir de compte twitter pour consulter les twitts et les images!
Oui, autant pour moi, effectivement, il est accessible à tout public, même sans compte
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