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La production d'électricité française est quasi entièrement décarbonée, tandis que le fluide des climatiseurs ne s'échappe pas (une maintenance annuelle existe), la climatisation ne participe pas donc aux émissions de CO2 en France.
Par contre la clim contribue aux îlots de chaleur. Elle n'est pas un bon système pour la diminution des températures.
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Sauf que le problème des îlots de chaleur ne se pose plus si tous les bâtiments sont équipés de climatisation.
à condition, sans doute, qu'aucun humain, en particulier vulnérable, ou autre animal ne s'avise de sortir des dits bâtiments et que nous renoncions à de nombreuses espèces végétales qui, elles, luttent contre les îlots de chaleur ...
Et vous évoquiez le non-sens de mes arguments ... Puis-je me permettre de vous rappeler que le titre de cette discussion : "Zone urbaine - Ilots de chaleur : Solutions pour réduire le phénomène" ? Il ne s'agit donc ni de l'aggraver, ni même de s'y adapter ...
Soyons constructifs...
Pour lutter contre les ilots de chaleur, il faudrait reconstruire ou modifier les bâtiments de telle sorte qu'ils aient moins besoin de clim, voire pas besoin du tout.
Je pense en particulier aux bureaux-serres complètement vitrés. Maintenant, avec le travail sur ordinateur, les gens n'ont plus besoin d'aussi grandes fenêtres. Au contraire : c'est une gène, il faut fermer les stores en permanence.
Un bon exemple de fenêtres de bureaux intelligents nouvelle génération, est cet immeuble récent à la croix de Berny à Antony : de petites fenêtres, munies de pare-soleil qui font de l'ombre l'après-midi :
https://goo.gl/maps/EJbCAkHqirc7Eg4H8
Je constate quelque chose : les grandes villes françaises aiment bien construire des "écoquartiers". Dans presque tous ces écoquartiers, on voit des bâtiments noirs, marron foncé ou gris anthracite. Les couleurs sombres ont tendance à absorber la lumière et la chaleur. Les couleurs claires renvoient davantage de longueurs d'onde et chauffent moins.
Au Maghreb et en Grèce les habitations ont souvent des enduits ou des peintures blanches sur les façades. Au Portugal c'est aussi le cas, même s'il y a aussi de nombreux bâtiments colorés mais avec des couleurs vives. En France, on construit des "écoquartiers" avec des façades noires ou couleur anthracite, et ce alors que ça fait au moins 10 ans que les températures dépassent les 30 degrés une bonne partie de l'été. Ces bâtiments sont non seulement moches, mais en plus ils ont tendance à augmenter les besoins en climatisation.
Concernant le débat sur la pollution de la climatisation, il faut rappeler que ça dépend beaucoup de la source d'électricité. Quand l'électricité est produite avec du charbon ou du gaz, la climatisation est effectivement une source indirecte de pollution. En France, on a presque 70 % de l'électricité qui est produite par le parc nucléaire, donc bas carbone. Le reste, c'est pour beaucoup de l'électricité produite par les barrages. Donc ça n'est pas si polluant que ça par rapport à d'autres pays qui ont une production d'électricité beaucoup plus carbonée.
Les étés vont devenir très compliqués à vivre sans climatisation dans le sud de la France. Cela ne veut pas dire qu'on peut atténuer l'impact écologique de la climatisation. La première chose à faire ça serait d'arrêter de faire des bâtiments noirs qui chauffent trop dans des régions où il fait fréquemment 30 à 36 degrés l'été. Il faut penser à des solutions comme les brises-soleil pour limiter la surchauffe liée au soleil. Les pompes à chaleur réversibles peuvent peut-être une solution envisageable.
C'est clair qu'il va falloir mettre le holà sur la climatisation. La climatisation contribue localement à chauffer l'espace public. Si on veut lutter contre les îlots de chaleur, on est obligé de limiter au maximum (voire interdire) l'utilisation de climatisation. Donc à moins d'interdire l'espace public aux enfants, climatiser des écoles n'améliorera pas leur confort. Donc on s'en fiche de savoir comment est produit l'électricité. Ça ne changera jamais ce problème.
Il existe des solutions bien plus intelligentes liées à la construction des nouveaux bâtiments ou à la rénovation de l'existant, ainsi qu'à l'aménagement des espaces publics. La désimperméabalisation des cours d'école et leur végétalisation sont des solutions bien plus efficaces. Pour refroidir la ville, on n'a pas besoin de clinquant ou de nouvelles technologies qui nous donnent l'illusion que la solution est facile, mais de procédés efficaces.
Lambig a écrit:
C'est clair qu'il va falloir mettre le holà sur la climatisation. La climatisation contribue localement à chauffer l'espace public. Si on veut lutter contre les îlots de chaleur, on est obligé de limiter au maximum (voire interdire) l'utilisation de climatisation. Donc à moins d'interdire l'espace public aux enfants, climatiser des écoles n'améliorera pas leur confort.
Ton affirmation est d'une absolue mauvaise foi. Tu vas dans n'importe quelle endroit où il faisait plus de 30 degrés à l'ombre en juin, tu demandes aux gosses s'ils veulent suer comme dans un sauna toute la journée et pas pouvoir se concentrer ou avoir la climatisation, ils vont te dire qu'ils aimeraient bien avoir la climatisation. Tu prends les employés de bureaux qui ont des bureaux non climatisés où ils transpirent excessivement des jambes parce qu'il fait au moins 30 degrés à l'intérieur, ils vont te dire qu'ils aimeraient bien avoir la clim. N'importe quelle personne qui a travaillé dans des bureaux sans clim en été et dans des bureaux avec clim sait à quel point la différence sur le confort et la productivité sont importants.
Si on prend des pays chauds et humides et pas trop pauvres, presque tous les bâtiments d'habitation et de bureaux ont la clim. Même quand l'espace autour est végétalisé. Parce que sans clim, ces endroits seraient juste beaucoup trop inconfortables à vivre. Et même sans aller dans des pays du sud, on voit les problèmes arriver aussi en France. En août il y a une histoire qui a fait du bruit. Un père avait son enfant hospitalisé à Bordeaux. Il faisait plus de 30 degrés dans la chambre. 30 degrés pour accueillir un bébé malade. Le père est venu installer un climatiseur mobile pour que ça soit supportable. Il y a des endroits où des températures de 40 degrés ou plus ont été relevées. Un délégué syndical avait relaté que des soignants se trimballaient avec des pains de glace sous leurs blouses pour éviter de crever de chaud.
Il y a beaucoup de gens dont les problèmes de santé s'aggravent quand il fait plus de 30 degrés à l'intérieur. 30 degrés ou plus dans un service de pédiatrie qui accueille des enfants malades, ça n'est pas acceptable. Avoir des soignants qui sont obligés de trouver des solutions de bricolage pour se rafraîchir et pouvoir exercer, ce n'est pas normal. Quand un soignant s'occupe des patients, il doit pouvoir être concentré et pas en état d'hyperthermie et de déshydratation.
Concevoir intelligemment les bâtiments pour améliorer le confort thermique et moins dépendre de la climatisation en été et du chauffage en été, c'est oui. Interdire la climatisation par idéologie, c'est non. Les températures supérieures à 35 degrés sont en train de devenir de plus en plus fréquentes, et celles supérieures à 40 degrés aussi. Tu peux végétaliser les cours d'écoles et les rues, ça fera baisser la température ressentie, mais lors des pics de chaleur en été, ça ne sera pas suffisant.
Je ne pense pas que Lambig dise qu'il faut stopper toute forme de clim dès maintenant.
Plutôt qu'il faut faire le maximum pour trouver des alternatives afin de limiter son usage tout en conservant dans le même temps la même température qu'avec.
Et si, à l'extérieur, le confort est bel et bien réduit si réchauffement urbain il y a.
A l'intérieur évidemment que non en l'absence desdites alternatives.
bizigu a écrit:
Je ne pense pas que Lambig dise qu'il faut stopper toute forme de clim dès maintenant.
Plutôt qu'il faut faire le maximum pour trouver des alternatives afin de limiter son usage tout en conservant dans le même temps la même température qu'avec.
Et donc, il ne faut pas se contenter d'ajouter une clim à des bâtiments mal conçus qui captent trop la chaleur.
Si on veut climatiser, il faut faire ça à l'occasion d'une rénovation plus en profondeur, associées à d'autres dispositifs de lutte contre la chaleur, genre toits végétalisés, auvents etc.
Des moyens de se passer de climatisation, quand c'est possible (et je sais que ce n'est pas toujours possible), dans Ouest-France :
https://www.ouest-france.fr/environneme … d981c2f823
https://www.ouest-france.fr/environneme … d981c2f823 (pour les abonnés à Ouest-France)
Il ne faut pas oublier une autre pollution engendrée par les climatiseurs : le bruit permanent qu'ils émettent, dedans et dehors.
Pour rester dans le sujet de la climatisation, un article intéressant dans Médiacité sur la climatisation naturelle à Lyon:
À Lyon, les promesses d’une « climatisation écologique » pour affronter les futures canicules
Les réseaux de froid qui maillent les quartiers de Gerland et de la Part-Dieu offrent une alternative vertueuse aux climatiseurs classiques, très énergivores. Mais cette technologie coûteuse peine à être développée à grande échelle, notamment dans les immeubles d’habitation.
Je ne peux copier tout l'article, mais voilà l'idée, qui est d'utiliser de l'eau souterraine issue du Rhône pour rafraichir des bâtiments à usage tertiaire dans les quartiers de Gerland et de la Part Dieu à travers un réseau de froid urbain (RFU):
[...]de l’eau prélevée dans la nappe d’accompagnement du Rhône, masse d’eau souterraine voisine et reliée au fleuve, permet de produire du froid. Il est ensuite livré dans un quartier de Gerland en pleine mutation, à travers un réseau de canalisations de quatre kilomètres.
Adaptation au réchauffement climatique : six choses à retenir du rapport de la Cour des comptes
3 - Les villes ont commencé à s'adapter "tardivement"
Outre les logements, les espaces urbains doivent aussi s'adapter à l'augmentation des températures. Les îlots de chaleur, qui transforment les villes en fournaises, deviennent un problème croissant. Le rapport souligne ainsi que Paris "est la capitale européenne la plus exposée en cas de canicule".
"Alors qu'elles sont obligatoires depuis une dizaine d'années, les intercommunalités urbaines n'ont adopté que tardivement des stratégies d'adaptation", déplorent les auteurs du rapport. En outre, l'évaluation du coût des mesures d'adaptation à la hausse des températures reste "lacunaire".
"Les données disponibles montrent (…) que le montant des dépenses engagées demeure à ce jour limité."
La Cour des comptes dans son rapport
Le rapport salue cependant les mesures prises en faveur de la végétalisation des villes, "une solution émergente" qui vise à limiter les effets des vagues chaleur, mais qui doit "s'inscrire dans une trajectoire plus large". Le développement des espaces verts et la plantation d'arbres "ne permettent pas de répondre à tous les enjeux associés aux épisodes de canicule" et doivent "s'articuler avec des mesures plus efficaces à court terme". Sur ce sujet, elle appelle à davantage de coordination entre les différents "acteurs, dont les communes".
https://www.francetvinfo.fr/monde/envir … 17889.html
Avatar : Rame CAF Urbos 3 sur le pont Battant à Besançon du réseau Ginko
Lien du site internet sur la chronologie des TCSP en France sauf Paris :
https://chronologie-tcsp-france.fr/
Crues dévastatrices en Isère : l’urgence de mieux s’adapter aux risques naturels
On tend à l’oublier, et pourtant : la planète est en activité géologique constante. Pas seulement à travers les spectacles terrifiants du volcanisme et des séismes, mais également à travers l’érosion et la sédimentation. Des mécanismes dont l’eau est un vecteur et qui sont tellement banals qu’on leur prête peu d’attention, sauf peut-être lorsqu’il est question du recul du trait de côte. Ou lorsque des événements météorologiques soudains occasionnent inondations, crues torrentielles ou glissements de terrain.
[.....]
L’indispensable adaptation au risque naturel
Trop souvent on entend l’alibi : « C’est la faute au réchauffement climatique ! », qui permet de se défausser. Il ne faut pas que cela occulte un questionnement crucial : l’ouvrage aurait-il pu être construit à un endroit moins exposé ? Chacun peut réfléchir à la façon dont son habitat ou ses installations, sont exposés. Pour cela, on peut non seulement suivre les prévisions météorologiques, mais aussi et surtout observer les sites d’implantation.
Et trois évidences s’imposent :
- Ne rien construire de nouveau dans des zones dont on sait qu’elles sont exposées par nature, sauf en développant, en connaissance de cause, pour un aménagement (surélévation, digues…) dont l’enjeu est crucial pour la collectivité : une usine qui ne peut être placée ailleurs par exemple, mais pas un lotissement !
- Commencer à déplacer ou à repenser les aménagements anciens qui sont épisodiquement affectés de nos jours,
- Hors des zones habitées, autant que faire se peut, tenter de restaurer les procédés qui permettent de ralentir les ruissellements, de favoriser l’infiltration et de retenir au maximum l’eau de pluie au plus près de son point de chute,
De telles consignes permettraient, avec de la constance, de faciliter l’adaptation de nos descendants au changement climatique. Ils ne vont guère avoir le choix : les climatologues prévoient, dans ce monde plus chaud, des épisodes pluvieux plus violents.
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Lien du site internet sur la chronologie des TCSP en France sauf Paris :
https://chronologie-tcsp-france.fr/
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