Le profil de la tour T1 pointe à la Défense
En chantier depuis 2005, la tour T1 grimpe au rythme d'un étage tous les quatre jours et pointe le bout de son nez rond derrière le CNIT.
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La silhouette enroulée en proue de la T1, première tour à profil décroissant élevée à la Défense, se dresse à la verticale en regard du site quand le méplat de sa face nord tournée vers la banlieue s'incurve progressivement et se termine au sommet par une coiffe métallique arrondie.
La réalité n'est pas toujours en phase avec l'actualité. Alors que le quartier d'affaires de la Défense pavoise avec l'annonce d'une nouvelle génération de tours de 300 mètres de haut programmées pour 2011 et 2012 (tour Generali et tour Phare d'Unibail), la tour T1 pousse en silence derrière le CNIT, pointant le bout de son nez à la hauteur du plafond actuel matérialisé par les tours Areva (ex-Fiat) et Elf. En ce début janvier, la construction menée par Bouygues atteint son 28e étage sur un total de 38 construits au-dessus de quatre niveaux de sous-sol.
« Haute de 185 mètres, T1 fait partie du bouquet des grandes tours de la Défense », plaide son architecte, Denis Valode, qui l'a conçue entre 2001 et 2002, en plein traumatisme du World Trade Center de New York. Par ailleurs auteur de la future tour Generali, l'agence Valode & Pistre vante l'originalité du dessin de la T1, première tour à profil décroissant élevée dans le ciel de la Défense. Sa silhouette enroulée en proue se dresse à la verticale en regard du site quand le méplat de sa face nord tournée vers la banlieue s'incurve progressivement et se termine au sommet par une coiffe métallique arrondie. Orientée et profilée en fonction du contexte, la T1 se présente ainsi différemment selon l'angle de vue, de front, de travers ou de l'arrière depuis l'esplanade ou Courbevoie. « Chacun peut y voir ce qu'il veut, la voile d'un bateau de l'America's Cup, le Cervin ou un phare dans la nuit », risque Denis Valode dans un équivalent de la tirade du nez de Cyrano.
Dans la série, il mentionne le célèbre Flat Iron Building de New York, autre image de référence qui parle à ses clients, l'américain Colony Capital et le canadien SITQ, investisseurs relayés par Hines pour la maîtrise d'ouvrage opérationnelle.
« L'imaginaire qu'elle suscite permet à chacun de s'approprier l'objet », poursuit l'architecte dont le projet s'est imposé devant celui de l'agence américaine SOM, mais aussi ceux de Foster, KPF, Portzamparc, Vasconi... (dix concurrents en 2001). « Le profil décroissant concilie l'efficacité interne, la performance constructive et l'environnement, reprend le concepteur, il diminue la prise au vent du bâtiment et génère une offre diversifiée pour accueillir différents types d'organisation ».
Les plateaux passent ainsi de 2.000 mètres carrés à 1.200 mètres carrés et de 4,93 mètres de hauteur entre dalles sur les neuf premiers niveaux à 3,91 mètres au-delà. Restaurant, cafétéria et salles de marché trouvent ainsi à se loger en partie basse de la tour, les bureaux aux étages courants, du 10e au 36e, et les espaces club au sommet. « En contrepartie, le profil décroissant et dissymétrique de la tour induit des descentes de charges inégales qui rendent les études plus complexes », commente Eric Quinard, directeur des travaux pour l'entreprise Bouygues.
« Toute en béton armé, la construction profite d'un sol qui travaille de manière très homogène et repose sur le banc de calcaire de la Défense par un radier de 2 mètres d'épaisseur sous le noyau central et une paroi moulée de huit niveaux et 20 mètres de profondeur à l'aplomb des voiles périphériques, explique l'ingénieur, ces travaux d'infrastructures ayant accaparé près d'une année sur les trois d'un chantier programmé de février 2005 à février 2008. »
Le gros oeuvre bientôt achevé avance au rythme d'un niveau tous les quatre jours, tiré par le coffrage autogrimpant du noyau central spécialement conçu pour l'opération. Cet outil spécifique de 360 tonnes arrivera au bout de sa tâche en 47 levées courant mars. Le béton haute performance utilisé a été spécialement formulé pour être pompé depuis le niveau du sol et offrir une résistance suffisante pour permettre la reptation du coffrage par vérinage tous les quatre jours. Les planchers suivent dans la foulée, coulés en coffrage traditionnel ou sur des prédalles alvéolaires précontraintes selon la géométrie.
Une empreinte française
Quelque 140 compagnons impulsent le rythme au chantier depuis ce coeur d'ouvrage, réalisant une performance double de la norme habituelle tout en respectant l'arrêt nocturne imposé de 19 heures à 8 heures par l'environnement réglementaire. Les façades en panneaux de double vitrage sérigraphié progressent à quinze niveaux de distance, entraînant derrière elles le ballet des 35 entreprises sous-traitantes du second oeuvre. Au plus fort, le chantier comptera jusqu'à 600 personnes.
Implantée de l'autre côté du boulevard circulaire, sur Courbevoie, la T1 bénéficie d'une emprise relativement confortable, élargie d'un parvis circulaire qui facilite la logistique des approvisionnements. « Elle échappe ainsi à la dalle et vient au contact du sol naturel pour nouer une vraie relation avec la ville dans une accroche sans ambiguïté », se félicite Denis Valode. De plain-pied avec la ville, solidement fondée et calée sur une courbe, la T1 poursuit sa trajectoire avec élégance, allant jusqu'à se fondre dans le ciel par sa coiffe en résille. Son profil singulier bientôt couronné marquera pour cinq ans le dynamisme du quartier d'affaires d'une empreinte française, de la conception à la construction, en attendant le phare d'Unibail développé par l'agence californienne Morphosis.
FRANÇOIS LAMARRE
La T1 en chiffres
D'une capacité de 70.000 mètres carrés
(5.000 postes de travail), la tour T1 s'élève sur 185 mètres et 38 étages. Elle s'accompagne d'une construction annexe de 15 étages et 22.000 m2 (1.700 postes de travail) disposée en regard du parvis circulaire.
Un socle commun de parking s'étend sous cette place sur huit niveaux de sous-sol
(581 places + livraisons)
et se double d'un parking public (Renaissance, 485 places)
sous le jardin public attenant.
Spécialement conçu, le coffrage autogrimpant du noyau central (360 tonnes) assure la réalisation d'un niveau en quatre jours.
Il aura permis la mise en oeuvre par pompage de 15.500 mètres cubes de béton haute performance sur un total de 50.000 m3 et de 2.173 tonnes d'armatures acier
sur un total de 5.500 tonnes.
Réalisé par Bouygues, le gros-oeuvre représente à lui seul 250.000 heures de travail. Quelque 35 entreprises sous-traitantes interviendront
au total sur le chantier.
L'enveloppe représente
une superficie de 30.000 m2
de façade vitrée.
Le coût des travaux est de 155 millions d'euros HT.
La livraison est programmée
pour février 2008.
Tour T1 
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je viens de voir sur un autre forum un rendu de T1 avec des jardins et des petits batiments au extrimité de ses jardins mais je ne vois pas ou ils seraient?
imaginez les effort que peuvent reprendre les dalles 
