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Paris - La question des tours (T1-75)

 
#1
30-12-2004 13:45
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La polémique concernant la construction de tours à Paris est repartie de plus belle avec la «découverte» de tours dans deux projets retenus par la ville de Paris. Mais ce faux débat cache en fait nombre d’idées convenues dans lesquelles se perdent les projets des architectes.

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Alors que le débat concernant les tours à Paris semblait clos depuis le 25 novembre dernier, la polémique a rebondi de plus belle suite à un article du quotidien Le Parisien daté du 24 janvier dernier. En effet, le journal annonçait que depuis le 15 janvier dernier, la ville de Paris avait retenu deux projets d’urbanisme qui envisageaient la construction de tours ; le premier dans le cadre d’un vaste aménagement urbain de 200 hectares entre la Porte de La Chapelle et la Porte d’Aubervilliers conçu par les architectes François Leclerq et Fabrice Dusapin, le second dans le quartier de Clichy-Batignolles conçu par l’architecte François Gréther.

L’information était rapidement reprise par l’AFP, le Journal du Dimanche (JDD) en faisait l’un de ses titres de Une avant que le Figaro n’y consacre trois articles mardi 26. Sans compter un dossier dans le magazine l’Express.

Emoi prévisible à l’Hôtel de Ville où les Verts et l’opposition sont doublement mécontents : d’une part parce qu’ils estiment, à juste titre semble-t-il, ne pas avoir été consultés en toute bonne foi pour le choix des équipes – ils affirment ainsi avoir «découvert» ces tours dans les esquisses retenues - , d’autre part parce qu’ils sont contre les tours (Verts) ou contre Delanoë par principe (Opposition) et qu’ils pensaient comme tout le monde que le débat à ce sujet était clos depuis fin novembre 2003 quand la majorité municipale de Paris (PS, Verts, PCF et MRC) avait décidé de maintenir, dans le futur Plan Local d’Urbanisme (PLU), le plafond maximal de 37 mètres imposé aux constructions depuis 1974 dans la capitale.

En réalité, cette découverte n’est pas si surprenante, les services d’urbanisme de la mairie ayant reçu à l’automne les propositions des équipes d’architectes travaillant sur les plans d’urbanisme de ces terrains (commandés en juillet 2002). Or ils avaient, pour la plupart, proposé des tours dans leurs projets. Bertrand Delanoë, maire de Paris, avait donc sans doute voulu ouvrir le débat en amont afin de préparer les uns et les autres à ces projets. Sauf que le débat avait tourné court.

Cette polémique risque d’ailleurs d’en faire autant puisque Jean-Pierre Caffet, l’adjoint à l’urbanisme, s’est employé depuis la publication des derniers articles à éteindre l’incendie assurant dans le JDD que «nous ne nous amuserons (sic) pas à construire des tours si personne n’en veut».

Cependant, cette nouvelle polémique contribue à obscurcir le débat plus qu’il ne l’était déjà sans que ne soient abordées les vraies questions. Voyons, de quoi s’agit-il ? Concernant le projet de Leclercq-Dusapin, il ne s’agit pas d’immeubles très très hauts – une trentaine d’étages soit environ 100 mètres - et la plus haute tour du projet Gréther compte 110 mètres de haut. Aussi quand Le Figaro titre «Gratte-ciel à Paris», c’est donner à ces tours un statut qu’elles n’auront jamais car des tours de cette hauteur, Paris en compte déjà un grand nombre. «En périphérie, une tour pourrait avoir un sens, si elle se présente sous forme d’une porte d’entrée prestigieuse, d’un joyau architectural», explique ainsi Françoise de Panafieu, maire du XVIIème arrondissement de Paris, citée par notre confrère. Dans le cadre de ces deux projets, elle semble donc en substance regretter d’avance les inconvénients de petites tours sans en avoir les avantages de grandes.

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Là encore, la question n’a pas été explorée. Or, puisque ces architectes n’ont pas tenté de réaliser une tour de prestige à Paris (le rêve pourtant de nombre de grands noms français - Christian de Porzamparc avait lui imaginé une tour de 180 mètres pour le quartier Clichy-Batignolles – alors qu’ils en construisent à l’étranger), il est permis d’imaginer que, dans le cadre de leur travail, Dusapin-Leclercq et Gréther soient arrivés à cette formule architecturale pour répondre à un besoin précis, ou à une fonction, ou à un désir cohérent dans le cadre de leur projet ?

Ecoutons. «Je suis désolé que l’on ne parle que des tours car elles ne sont pas un élément fondateur du projet», déplore François Leclercq. «On a prévu un espace avec beaucoup d’espace vert, d’espace public, des jardins. Ces tours étaient posées contre l’échangeur qui est une infrastructure de grande échelle. De plus il y a déjà Porte de la Chapelle deux tours de logements, un peu trop seules, dans un rôle qui n’est pas le leur. Ces tours de bureaux qui laissent la part belle à une pratique urbaine, aux promeneurs, se sont donc imposées avec une espèce d’évidence».

«Quand j’ai réalisé l’étude de définition, le débat n’était pas amorcé», explique pour sa part François Gréther. «Construire des tours n’est pas une religion, cela dépend des lieux, des circonstances, des enjeux du moment. Dire ‘il faut ou il ne faut pas’ est caricatural», dit-il. En clair, sans dogmatisme, ses deux tours accrochées l’une à l’autre étaient, selon lui, la meilleure réponse aux problèmes posés.

On n’en saura guère plus puisque le débat est toujours «des tours ou pas» et jamais pourquoi faire ? Comment ? Où ? Pour quel usage ? De fait, il semble que le débat soit tronqué avant même d’avoir commencé tant nombre de détracteurs des tours semblent encore penser dans un cadre intellectuel vieux de 30 ans et plus. Comme si depuis 1974, date à laquelle Valéry Giscard d’Estaing a interdit la construction d’immeubles de grande hauteur à Paris (sauf dérogation) les méthodes de construction, d’insertion dans un site, d’entretien n’avaient pas changé.

Quid des tours «écologiques» telle la Commerzbank de Francfort (259 mètres) qui offre lumière naturelle et air frais et dont la prise en compte de critères environnementaux lors de son élaboration a rendu possible un système performant de rendement thermique du plancher ? Les Verts allemands, que l’on sait aux affaires depuis longtemps, n’y ont rien vu à redire. Norman Foster, le brillant architecte britannique, se targue aujourd’hui de construire également des tours écologiques mais les Français seraient les seuls à ne pas le savoir ? «On porte la faute de nos prédécesseurs, c’est un truc terrible», se désole François Leclercq.

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En tout état de cause, les amoureux des tours sont également mécontents. Là où ils rêvent de «joyaux architecturaux» capables de rivaliser avec les tours prestigieuses qui poussent partout dans le monde, chez nos proches voisins y compris, il leur ait fait un faux procès pour des tours de 100 mètres. C’est rageant.

Le plus affligeant est que les architectes eux-mêmes en vont venir à s’autocensurer. De Porzamparc, Nouvel, Perrault vont-ils continuer longtemps à proposer des projets pour Paris qui ne seront pas retenus ? François Leclercq est le premier à préciser que pour sauver son projet, il est prêt à effacer ses tours. François Gréther ose à peine défendre son projet, de peur que ses tours et l’émoi politique qu’elles créent ne se retournent contre lui.

Au final le risque est que la porte vers une réflexion complexe – à l’image des territoires concernés – ne soit bientôt fermée à double-tours.


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30-12-2004 13:46
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Ces propos de J.-F. Blet sont recueillis par Cyberarchi

«L’aménagement de la couronne de Paris, où vivent 200.000 Parisiens, devait être un projet phare de la mandature. L’enjeu de l’aménagement du secteur Paris Nord Est, aujourd’hui en déshérence, et l’opération d’aménagement «Clichy Batignolles» est fondamental pour Paris. Délaissés par les mandatures précédentes, ces territoires vont enfin être requalifiés. Nous nous en réjouissons. Mais quels sont les problèmes posés ? Que découvre-t-on au fil des projets des Grands Projets de Renouvellement Urbain (GPRU) et de secteurs d’aménagement ? Des immeubles résidentialisés et des projets de tours de bureaux.»

«Le programme de l’équipe Dusapin envisage une quinzaine de tours à l’emplacement du stade des Fillettes et une à deux tours près de la gare Dubois, Porte de la Chapelle. Or, le v½u voté en novembre 2003 par le Conseil de Paris précisait que le prochain Plan local d’urbanisme (PLU) respectera la servitude existante de limitation du plafond parisien à 37 mètres. Certes, le projet Dusapin a été rendu avant l’adoption de ce v½u mais, dorénavant, la règle actuelle doit être respectée et non transgressée.»

«Comment justifier le retour des tours à Paris ? L’argumentaire selon lequel «Paris n’est pas assez étendue pour recevoir tous les programmes de logements, d’équipements et d’activités nécessaires à son développement et doit être en phase, en émulation, avec les grandes métropoles internationales sur le plan architectural» est des plus spécieux.»

«Paris a vécu une première phase de construction de tours dans les années 50, 60 et 70. Cette première phase a été très mal perçue par les Parisiens, et plus largement par les Français, qui ont déploré cet urbanisme à dimension inhumaine. Aussi, lorsque Bertrand Delanoë, maire de Paris, évoque la possibilité de revenir sur l’interdiction de construire des tours à Paris, les réactions d’enthousiasme ne furent guère nombreuses si ce n’est chez les architectes, et encore pas tous, et chez les promoteurs avides de profits juteux. Les Parisiens, dans leur grande majorité, sont en effet hostiles aux tours.»

«En guise de concertation, furent organisées il y a trois mois au pavillon de l’Arsenal une exposition publique rendant compte de vagues intentions d’aménagement et une réunion publique où seuls des architectes et urbanistes favorables au retour des tours furent invité0101010101s à s’exprimer. Ce type de concertation bidon est un marché de dupe. Pourquoi n’y a-t-il pas eu de réunions publiques pour montrer les propositions concrètes des architectes ? Selon les comptes rendus du comité de pilotage, cette possibilité fut évoquée mais refusée. De telles méthodes sont révélatrices d’un mépris certain pour la démocratie participative.»

«Par ailleurs, Bertrand Delanoë affirme qu’il n’y aura pas de quartiers de tours. Or, il y a déjà deux tours Porte de la Chapelle. Si l’on n’en rajoute une, deux ou trois, cela fait trois, quatre ou cinq. A partir de combien de tours a-t-on un quartier ? Si l’on voulait réellement requalifier la Porte de la Chapelle, ce n’est pas en ajoutant des tours, c’est en démolissant les tours actuelles et en engageant une véritable opération de renouvellement urbain. Le renouvellement urbain est censé réparer les erreurs du passé, pas les reproduire.»

«Se lamenter sur l’exiguïté du territoire parisien pour justifier la construction de tours n’a pas de sens. Paris est la ville la plus dense d’Europe et l’une des villes les plus denses du monde. Paris a une densité deux fois supérieure au centre de Tokyo. Le 11ème arrondissement avec 40.000 habitants au km² est l’une des zones les plus densément peuplées du monde juste derrière le quartier central de Hong-Kong. Qui plus est, la baisse de la population parisienne est jugulée, certaines hypothèses démographiques envisageant même une hausse de la population pour les vingt prochaines années. En outre, la densité bâtie ne cesse d’augmenter, avec une hausse de la surface bâtie de 4 millions de m² depuis dix ans. Justifier la construction de tours en affirmant qu’elles permettront la réalisation d’espaces verts, équipements et logements relève ainsi d’une falsification perverse.»

«Les tours ne sont pas une réponse à la requalification de la ceinture périphérique. Le périphérique rend effectivement très difficile le traitement et l’utilisation de ses abords immédiats. Le meilleur remède reste la couverture. Un mur continu de constructions aurait également un effet certain mais cela n’est pas souhaitable. Les tours laissent des espaces entre elles. Elles n’isolent ainsi que très partiellement des nuisances du périphérique. Une autre solution fut adoptée sur de nombreux secteurs en implantant des équipements sportifs. Une bande d’une centaine de mètres située en bordure immédiate du périphérique trouvait ainsi une utilité tout en séparant le périphérique des territoires urbanisés.»

«Les emprises disponibles pourraient fort bien accueillir des équipements et des jardins, ce qui permettraient de réaffirmer la vocation initiale de «ceinture verte» de ces espaces. Or, le projet du PLU est de dédier ces espaces à l’activité économique. Ainsi, la seule raison d’implanter des tours Porte de la Chapelle est de rentabiliser les terrains municipaux.»

«Selon le projet Dusapin, 10% des surfaces seulement devraient ainsi être allouées au logement. Certes, la proximité du périphérique restreint les possibilités mais une répartition plus équilibrée entre les différentes fonctions est tout à fait envisageable. Sur Clichy Batignolles, secteur également adossé au périphérique, le projet retenu prévoit de réserver au logement 30% des surfaces. A Paris Nord Est, c’est l’activité tertiaire qui prime. Qui plus est, les projections effectuées ne prennent pas en compte les quelques 100.000 m² de bureaux en construction sur le parc du Millénaire et les 80.000 m² déjà réalisés de l’espace Pont de Flandres, deux opérations situées sur le périmètre du secteur. Si l’on additionne les 380.000 m² de bureaux envisagés sur le secteur Paris Nord-Est, Parc du Millénaire et Espace Pont de Flandres inclus, au 210.000 m² du secteur Clichy Batignolles, on atteint 600.000 m² de bureaux, soit 85 % de la surface de bureaux programmée sur la ZAC Paris Rive Gauche.»

«Pourquoi aller à l’encontre des objectifs de mixité affichés par une des grandes lois fondatrices du précédent gouvernement, la loi SRU ? Comment justifier de telles orientations, qui relèvent du plus archaïque zoning et d’une conception égoïste, parisiano-parisienne de l’aménagement ? Pour des raisons pécuniaires. On développe une offre pour espérer engranger les dividendes de la taxe professionnelle au détriment d’un aménagement équilibré qui prenne en compte la crise du logement sans précédent que connaît Paris. Le chômage parisien touche principalement les emplois peu qualifiés, peu concernés par le développement de l’activité tertiaire. En outre, avec 32 millions de m² de surface, Paris et la petite couronne ont déjà le parc de bureaux le plus important d’Europe devant le Grand Londres et l’un des plus importants du monde équivalent à celui de Manhattan. Le développement massif de l’immobilier de bureaux ne peut être perçu comme une priorité fondamentale pour l’économie parisienne.»

«Construire de nouvelles tours reviendrait en fait à engager Paris sur la voie du conformisme et de la banalisation. Dans toutes les grandes métropoles, on retrouve en effet les mêmes tours réalisées par les mêmes architectes. Tokyo, Pékin, Shanghai, Taïpeh, Londres et Francfort où fleurissent les immeubles de grande hauteur sont-ils des exemples à suivre en matière d’urbanisme et d’architecture ? Devons-nous nous lancer dans une course infantile à la tour et à la verticalité avec ces métropoles pour savoir qui a la plus belle et la plus grande ?»

«En outre, une notion très contemporaine, très moderne, souvent récupérée et dévoyée, est celle de développement durable. De part leur coût de construction, leur coût de gestion et leur coût d’entretien, sans parler de l’ombre qu’elle crée, les tours sont des bâtiments intrinsèquement anti-écologiques. Certes, Norman Foster se targue d’avoir construit à Francfort une tour ‘écologique’. On peut en effet y ouvrir les fenêtres, grand progrès, et le système thermique serait performant. Toutefois, cela reste bien insuffisant pour rivaliser en terme de performances énergétiques avec un immeuble de taille modeste, bien isolé, et utilisant l’énergie solaire.»

«Le comité international olympique qui a le sens de certaines valeurs ne s’y est d’ailleurs pas trompé et refuse que soient implantées des tours sur le secteur du Village Olympique. Les deux tours ne pousseraient ainsi que passée la trêve olympique de 2012. A l’esprit des jeux succèdera le cynisme. La tour est le symbole de la banalisation internationale du paysage urbain, la mondialisation libérale appliquée à l’architecture.»

«Or, une autre architecture, un autre urbanisme sont possibles. Les plus grandes réussites architecturales de ces dernières années, que ce soit le musée Guggenheim de Franck Gehry à Bilbao ou le grand magasin Selfridges de l’agence Future System à Birmingham ou le Millenium de Foster à Londres ne sont pas des tours. A Paris, quelles sont les plus belles réalisations des dernières décennies ? L’Institut du Monde Arabe de Jean Nouvel, la Cité de la Musique de Christian de Portzamparc ou les Folies de Tschumi à la Villette. Autant de réalisations qui respectent la morphologie parisienne. Certes, New York est une ville magnifique mais la verticalité constitue sa spécificité, à l’opposé de Paris qui est universellement apprécié, aimé pour son tissu urbain hérité du XIXème siècle et ses hauteurs modérées. Serait-ce parce que Venise est aussi une ville magnifique que nous devrions remplacer les axes rouges et les Grands Boulevards par des canaux ? Respectons Paris et son histoire. Nous pouvons être modernes sans être conformiste. Enfin, en autorisant la construction de tours, nous ouvririons une brèche dans laquelle ne manquerait pas de s’engouffrer l’ensemble des communes de l’agglomération, ainsi que les prochaines mandatures.»

«Paris reste, dans la majorité de ces quartiers à l’exception notoire des quartiers de grands ensembles, une ville agréable car elle a su conserver un tissu urbain constitué et cohérent et non céder aux sirènes d’une pseudo modernité symbolisée par les tours ; ces tours qui déstructurent l’espace urbain en niant cet élément intégrateur, vecteur de lien social, qu’est la rue. Toutes les études l’attestent : on vit mal dans les tours. Les sentiments d’anonymat, d’enfermement et de relégation y sont exacerbés. En outre, les coûts d’entretien sont faramineux, faisant ainsi peser des charges extrêmement lourdes pour les locataires. Le surcoût est de 30%.»

«Si l’urbaniste et philosophe Paul Virilio considère le retour des tours comme une catastrophe, c’est qu’il estime que «partout, dans les grandes cités mondiales, nous assistons à des tours de plus en plus élevées qui s’élèvent au milieu des bidonvilles». Et il ajoute, prophétique : «si on a envie de faire la même chose à Paris, on n’a qu’à continuer comme ça».»

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Edité le 30/12/2004 à 13:47 par MyNight


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30-12-2004 13:52
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Cyberarchi, 3 décembre 2004

«L’architecture n’intéresse pas le grand public» aiment répéter à l’envie ceux qui aiment l’architecture. Pourtant, si on en juge par les réactions outrées suscitées par les propos de Bertrand Delanoë, maire de Paris, qui a tenté d’ouvrir le débat concernant la construction en hauteur à Paris, le grand public ne manque pas d’avis.

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En effet, soit le grand public s’y intéresse puisque les associations d’habitants, par la voix de Marc-Antoine Rendu, président du collectif d’associations Ile-de-France Environnement, estiment qu’il s’agit d’une provocation (c’est une provocation en France que d’ouvrir un débat) soit ils ont raison de ne pas s’y intéresser puisque le débat est clos avant d’avoir été véritablement ouvert.

Qu’a donc déclaré le maire de Paris ? Prenant bien soin de préciser en préambule qu’il n’y aurait pas de «forêt de tours» en plein c½ur de Paris et que le débat n’était pas «tranché», Bertrand Delanoë a estimé en substance, jugeant le débat «utile»:

      1) Que la hauteur des bâtiments pouvait être une réponse au déficit gigantesque de logements à Paris
      2) Que la hauteur pourrait offrir des espaces de travail dans le tertiaire, premier secteur économique à Paris
      3) Que la construction de tours pourrait être le signe d’un dynamisme architectural
      4) Que Paris pourrait peut-être ainsi retrouver une place dans le concert des villes européennes
      5) Que ces tours pourraient s’inscrire en périphérie de Paris.

«Je considère qu’il est du devoir de tout élu de penser la ville à vingt ans. Une génération peut-elle considérer qu’elle ne lègue rien en terme d’architecture ? Je préfère être battu aux prochaines élections plutôt que de ne pas poser les questions qui méritent d’être débattues», a-t-il notamment expliqué (cité par Libération du 26 novembre 2003).

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En fait de débat, il n’y eu rien d’autres que jeux politiciens et amalgames en tous genres. Jeux politiciens ? La droite s’est opposée sans surprise bien que dans une tribune courageuse (Le Figaro du 1er décembre), Françoise de Panafieu, maire UMP du XVIIème arrondissement de Paris, estimait que le «futur aménagement [des 40 hectares disponibles dans son arrondissement] est une chance que Paris doit saisir, de manière innovante et ambitieuse, si elle veut figurer de nouveau au rang des grandes métropoles européennes». Elle notait d’ailleurs à cette occasion que Paris ne fut pas invité0101010101e à l’exposition Internationale de Sao Paulo tandis que «Berlin et Rome y représentaient le dynamisme de l’Europe».

Jeux politiciens encore puisque le groupe des Verts, allié du maire, n’a pas hésiter à évoquer un «casus belli» à ce sujet, estimant que la priorité (en résumé) doit être donnée aux espaces verts.

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Amalgame également de la part des associations qui ont aussitôt poussé des cris d’orfraies. «Dans l’ensemble, les Parisiens ont toujours été hostiles aux tours, parce qu’elles s’intègrent mal dans les quartiers existants», a estimé pour sa part Jean-Marin Rondeaux, président de la plate-forme d’associations parisiennes d’habitants. Car, en effet, de quelles tours parle-t-on ? De celles dont Jean-Louis Borloo, ministre de la ville, a programmé la démolition ? Ou des tours léchées allègrement reprises dans les publicités qui montrent la ville moderne ? (ville moderne, soit dit en passant, que les Français téléphages seraient bien en peine de trouver chez eux).

Pour rappel, c’est d’ailleurs cette notion même de modernité qu’a invoqué l’Etat en 1958 quand fut décidé la création à Paris d’un «quartier moderne de bureaux». Où en serait Paris aujourd’hui si La Défense n’avait pas été construite ? Alain Riou, président du groupe des Verts à Paris n’a pas pu répondre à cette question puisqu’elle n’eut pas le temps d’être posée.

Cette caricature de débat ne fait que reproduire la caricature d’un «Paris à visage humain» promis par tous ceux qui s’opposent, a priori, aux Immeubles de grande hauteur (IGH). Car, pour les 100.000 français à la recherche d’un logement à Paris, logements par ailleurs largement plus petits et deux fois plus chers que dans le reste du pays, ce «Paris à visage humain» est une vue de l’esprit. De même pourrait-on parler des ces institutions bancaires ou autres qui ont leurs bureaux à La Défense mais le siège social à une «grande adresse» parisienne.

Si les architectes sont eux-mêmes divisés quant à l’opportunité de construire en hauteur à Paris, à écouter les arguments des détracteurs des tours, un sentiment se dégage. Ainsi, disent-ils en substance, les architectes français seraient incapables d’imaginer des tours qui s’insèrent dans un quartier ? De répondre à un besoin autrement que par des stéréotypes ? Et ils n’auraient tiré aucune leçon des constructions des années 60 ?

Il est vrai que (est-ce ainsi par dépit ?), les architectes français, et non des moindres, vont faire ailleurs, en Chine notamment, ce qu’ils ne peuvent pas faire ici sans autre forme de réflexion. De fait, la valeur de modernité de grandes tours n’échappe qu’aux français en France puisque Pudong à Shanghai, dessiné par Jean-Marie Charpentier, promet aux Chinois le cauchemar en terme de circulation dont les américains ont fait l’expérience depuis plus de trente ans pourtant.

Il est vrai également qu’en terme d’utilisation du foncier, la tour n’est pas forcément la panacée puisque, selon des architectes, 30% de surface supplémentaire aurait pu être créés là où s’élève la tour Montparnasse, statue à jamais solitaire à laquelle les Parisiens ont pourtant fini par s’habituer. Il est vrai aussi que lorsqu’on monte en hauteur à Paris, par dérogation pour faire la grande bibliothèque de François Mitterrand, le symbole utilisé est celui du livre ouvert, un symbole tourné vers le passé s’il en est. Et peut-être aussi les architectes en France n’ont jamais su retrouver le souffle, la spiritualité qui a conduit à l’érection des cathédrales dont on serait bien en peine de trouver un PLU qui en autoriserait la construction.

Mais fallait-il jeter le bébé avec l’eau du bain avant toute discussion sérieuse ? Ainsi les millions d’habitants de Manhattan qui tous, loin s’en faut, ne sont pas riches, devraient ainsi être plaints, les pauvres n’habitant pas dans une ville à taille humaine ? Les habitants de Tokyo, ville chaotique s’il en est, seraient donc voués à l’inconfort ? A Sydney, Australie, n’en parlons pas, la qualité de vie y est détestable. Quand aux habitants des deux tours de Charles Murphy à Chicago au bord du lac Michigan, des inconscients ou des imbéciles sans doute.

Il n’est venu à l’idée de personne que l’un des aspects qui limite le plus la véritable portée symbolique d’une tour est la réglementation française de sécurité qui en interdit tout «mix-use» (usage mixte), pour utiliser le terme anglo-saxon (nous y sommes bien obligés puisque ce sont eux qui inventent). Le consulat de France à Chicago, pour ne donner qu’un seul exemple, est au 44ème étage de la Water Tower, qui compte cinémas, restaurants et commerces sur ses premiers étages, de fait un lieu de shopping de la ville parmi les plus courus, des bureaux de prestige et des appartements qui le sont tout autant. Or, quand l’expérience est enfin tentée, comme le cinéma MK2 près de la bibliothèque Mitterrand justement, le succès est indéniable.

En tout état de cause, le débat est clos. Le 25 novembre dernier, la majorité municipale de Paris (PS, Verts, PCF et MRC) a décidé de maintenir, dans le futur Plan Local d’Urbanisme (PLU) le plafond maximal de 37 mètres imposé aux constructions depuis 1974. Voilà au moins une nouvelle qui nous rajeunit.

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Paru dans Le Monde du 8/11/2003




De récentes déclarations de Bertrand Delanoë, selon lesquelles "ce n'est pas la hauteur qui pose problème, mais l'esthétique -des constructions-", ont relancé le débat. La Ville met en avant les besoins en logements, mais les Parisiens demeurent hostiles aux immeubles de grande hauteur.
Comparée aux grandes métropoles du monde, Paris possède peu de tours, et souvent de faible hauteur. Le point culminant de la capitale, exceptée la tour Eiffel à 324  m, est la tour Montparnasse, à 209  m. Et aucune tour du quartier de la Défense n'outrepasse 200  m. Rien à voir avec les gratte-ciel de plus de 400  m à Shanghaï, les tours Petronas à Kuala Lumpur, en Malaisie, ou la tour Taïpeh  101 à Taïwan (508  m, la plus haute du monde).
En langage administratif français, on ne parle d'ailleurs pas de tour mais d'immeuble de grande hauteur (IGH), avec des règles particulières de sécurité incendie qui s'appliquent à partir de 50  m pour les habitations, soit une quinzaine d'étages, et dès 28  m lorsqu'il s'agit de bureaux. "Nous considérons que les précautions doivent être plus draconiennes lorsque les utilisateurs ne connaissent pas le bâtiment et toutes ses issues, ce qui est le cas des bureaux", explique Laurent de Galard, sous-directeur de la sécurité du public à la préfecture de police de Paris. Selon les critères de cette administration, la capitale compte donc 158  immeubles de grande hauteur, dont 67 d'habitations, 70 de bureaux et 21 à usage mixte.
La Ville de Paris, qui élabore en ce moment son nouveau plan local d'urbanisme, veut faire évoluer les règles limitant, aujourd'hui, la hauteur des constructions à 25  m dans le centre-ville et à 37  m dans les zones périphériques. Pour faire face au problème du logement, elle se pose la question de relancer ou non ce type d'urbanisme.
A la différence des Américains et des Japonais, qui considèrent comme un signe de prestige le fait d'habiter en hauteur, les Français nourrissent toujours la nostalgie du village et le rêve de la maison individuelle de plain-pied avec son jardin. Les habitants des tours ont un tout autre point de vue et sont souvent très attachés à ce mode de vie. "J'habite la tour Super Italie depuis trente ans, les appartements sont très lumineux, avec une vue magnifique et un niveau de confort inégalé. Nous disposons, par exemple, de deux piscines privées au dernier étage, qui sont des réserves d'eau mobilisables en cas d'incendie", raconte Fernand Champavier, président du conseil syndical de la copropriété. Antoine Bour, directeur général adjoint de l'Office public d'aménagement et de construction (OPAC) de la Ville de Paris, témoigne de la satisfaction des locataires  : "Ce sont des immeubles où la mobilité des locataires est plus faible qu'ailleurs, et je constate que, plus ils habitent les étages élevés, plus ils restent longtemps."
Les gestionnaires et les habitants de ces immeubles reconnaissent cependant que leur taille entraîne des surcoûts d'exploitation. Selon la Confédération nationale des administrateurs de biens, les charges des IGH parisiens atteignaient, en 2002, 39,40  euros par mètre carré et par an, contre 24,9  euros, en moyenne, dans les autres copropriétés. Le nombre élevé d'ascenseurs, les équipements spécifiques et les contraintes de sécurité qui imposent, par exemple, la présence continue de deux gardiens, jour et nuit, en sont responsables. Outre ces frais de fonctionnement, les habitants se voient imposer de fréquentes mises en conformité des dispositifs anti-incendie. "Pour l'installation d'alarmes, j'ai un devis de 600  000  euros pour une tour de 300  logements, ce qui signifie que chaque copropriétaire devra payer 2  000  euros pour ce seul poste", raconte Dominique Peker, du cabinet d'administration de biens Loiselet-Daigremont.
COÛT D'ENTRETIEN EXORBITANT
Devant ces coûts difficilement supportables, les copropriétaires en IGH sont tentés de repousser d'année en année les échéances, jusqu'à parfois se voir menacés par la commission de sécurité de la préfecture de police d'arrêtés de péril, d'une interdiction d'occupation des lieux ou d'un blocage de toute vente par une information appuyée auprès de la chambre des notaires. Une vingtaine d'immeubles sont actuellement dans le collimateur de cette commission.
Mais certaines tours construites dans les années 1970 accumulent les handicaps  : elles sont bourrées d'amiante, raccordées au coûteux chauffage urbain et implantées sur d'immenses dalles qui ont leurs propres inconvénients. Ainsi, au Front de Seine, dans le 15e  arrondissement, aux Olympiades, dans le 13e, ou à la Défense, les dalles entraînent-elles des complications de gestion entre les copropriétés qui se les partagent, un surcoût d'entretien d'environ 30  % par rapport à une voirie ordinaire, selon l'Etablissement public d'aménagement de la Défense. "Ce qui nous pose problème, c'est le pied de l'immeuble, surtout lorsqu'il donne sur une dalle, qui subit des dégradations importantes dues à un trafic élevé et au fait que les habitants s'en sentent moins responsables que dans des immeubles classiques", souligne M.  Bour.
"Une tour est un objet architectural très particulier, qui fait changer l'échelle de la ville, marque le ciel et le paysage, et est un fort symbole des valeurs collectives, à l'image du clocher de village", analyse Bertrand Lemoine, architecte et historien d'architecture. "Il y a quelques très belles réalisations, mais beaucoup de médiocres ou d'incongrues, comme, à mon avis, la tour Montparnasse, qui est peut-être bien dessinée mais n'a pas de signification dans son environnement", ajoute-t-il.
Le Bruxellois George Binder, administrateur général de Buildings Data, une banque de données qui rassemble des informations sur les tours du monde entier, fait remarquer que les très grandes tours qui font parler d'elles sont toujours le fruit d'une volonté un peu irrationnelle de leurs promoteurs, d'un désir presque enfantin d'être plus haut, plus remarquable que les autres. "A l'exception de l'Asie, elles sont rarement motivées par des économies de terrain", précise-t-il. Les Twin Towers, par exemple, furent construites à l'initiative de l'Etat du New Jersey et de la ville de New York, avant d'être cédées au privé en juillet 2001 et de connaître, deux mois plus tard, le sort tragique que l'on connaît.





Les plus hauts édifices de la capitale

13e arrondissement
La tour Croulebarbe est un des premiers immeubles de grande hauteur bâtis à Paris. Conçue par l'architecte Edouard Albert et l'ingénieur Jean-Louis Sarf et achevée en 1960, elle mesure environ 65  m et compte 110  logements sur 21 étages. Elle a été inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1994.Les Olympiades ont été mises en service en 1972. Comprenant 7 tours de 32 à 34 étages et 3 barres de 15 à 18 étages, elles accueillent 3  100 logements. Le quartier Italie-Masséna compte une vingtaine de tours, de 90  m à 113  m de hauteur, datant des années 1970. La bibliothèque François- Mitterrand, achevée en 1997, est composée de quatre tours, hautes de 80  m et dessinées par l'architecte Jean Nouvel.


14e arrondissement
La tour Montparnasse, un chantier lancé en 1969 et achevé en 1973, totalise 78  000  m2 de bureaux sur 58 étages. Haute de 209  m, elle a été conçue par les architectes Eugène Beaudouin, Urbain Cassan, Louis de Hoym de Marien et Jean Saubot.


15e arrondissement
Le Front de Seine, réalisé à partir de 1967, abrite environ 3  500 logements répartis dans 20 tours, des bureaux, un hôtel, un centre commercial. La dernière tour (Dexia) a été inaugurée en 1990.


17e arrondissement
L'hôtel Concorde-Lafayette, haut de 137  m, a été achevé en 1974.


19e arrondissement
Les Orgues de Flandre (1979), architecte Martin Van Trek, sont un ensemble de quatre tours d'habitation, de 90  m à 132  m.


La Défense
Le quartier a été lancé en 1969, avec la tour Nobel (107  m), et le dernier chantier s'achèvera en 2007. Il abrite 34  tours, dont les plus grandes de l'Ile-de-France  : Areva (184  m) et TotalFinaElf (187  m).


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#5
10-01-2005 12:05
Phil
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Paru dans les echos.
http://www.lesechos.fr/patrimoine/immob … 036314.htm

A qui la tour ?

Vues de l'extérieur, les tours ne font pas l'unanimité. Mais une fois dans les lieux, on devient vite « accro ». Cependant, les occasions de résider en altitude ne sont pas si fréquentes. Et puis, attention à ne pas vivre au-dessus de ses moyens.
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Les tours parisiennes font à nouveau parler d'elles. Erigées pour la plupart dans les années 1965 à 1972, elles ont été adulées ou bannies pour leur architecture détonnante dans une ville où la verticalité restait rare. Elles sont à nouveau sur le devant de la scène (et de la Seine !). Alors qu'elles ne vieillissent pas toutes bien, de nouvelles pourraient être construites : autour des boulevards des maréchaux, qui mobilise déjà les antitramway, dans les secteurs Batignolles, Masséna, Seine-Rive gauche. Pas forcément en logements d'ailleurs, mais en bureaux. Cet éventuel retour aux tours déclenche une véritable polémique au sein du Conseil de Paris.
Certains groupes craignent une nouvelle tour Montparnasse, dont, selon leurs dires, les 209 m de hauteur et les 58 étages ont défiguré un 14e arrondissement. D'autres redoutent une architecture trop avant-gardiste dans un paysage classique. D'autres enfin revendiquent surtout un habitat à visage humain, consentant toutefois une tour de faible hauteur à condition qu'elle ne soit pas un « phare » mais un haut lieu cumulant logements et activités. Pas question de rivaliser avec la tour Taipei 101, à Taiwan, la plus haute du monde (508 m), ou avec les « twin towers » de Kuala Lumpur. Et d'ailleurs, les Français restent attachés à l'habitat horizontal, et notamment à celui de la maison, qui reste le rêve. Rien qui prédispose donc à habiter dans des tours comme celles du Front de Seine (15e arrondissement), du quartier Italie-Masséna, dans le 13e, de celui de l'avenue de Flandre, avec les fameuses « Orgues », dans le 19e.[...]


ÉLISABETH LELOGEAIS


Pff...

#6
11-01-2005 11:56
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Le Parisien, 11/01/2005


Non aux trop grands immeubles

COMME il fallait s'y attendre, le projet de plan local d'urbanisme (PLU) dont veut se doter la Ville de Paris suscite de nombreuses observations. L'association Monts 14 vient ainsi d'écrire à Bertrand Delanoë pour s'inquiéter notamment de modifications juridiques qui pourraient permettre la construction de bâtiments de quatre ou cinq étages dans les rues du Couédic et de la Gaîté (XIV e ) où les immeubles n'ont qu'un ou deux étages. « Si le nouveau PLU est voté le 31 janvier en l'état, l'association ne manquera pas de s'y opposer par tous les moyens, y compris les voies juridiques.
»

F3 ... J'habite tout à côté de ces rues ! Il n'y a vraiment rien de spécial à sauvegarder, et de plus,  contrairement à ce qui est dit, ces endroits sont cernés d'immeubles de 5 à7 étages, et même d'une tour d'une vingtaine un peu plus loin...  B10


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#7
03-02-2005 20:56
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La question vue par Roland Castro
Architecte, urbaniste et professeur d’architecture à Paris-La Villette

"Une tour bien imaginée et bien conçue n’enlaidit pas un quartier, elle l’identifie".

Des tours dans Paris, c’est possible ! Mais pas n’importe lesquelles et pas n’importe où. Le débat qui a eu lieu au sein du conseil municipal était très mal engagé. Quand le maire, Bertrand Delanoë, a proposé la construction de tours dans Paris, beaucoup d’élus, dont les Verts, ont immédiatement pensé à certains immeubles affreux de la capitale. Or, il ne s’agissait pas de cela. On aurait pu construire de belles tours, à l’image des gratte-ciel new-yorkais des années 1930. Il faut faire attention aux idées reçues. Une tour n’est pas nécessairement un empilement de lieux de vie, avec des parties communes toutes petites, des ascenseurs en panne, l’impression d’être entassé. Je défends l’idée que l’on puisse vivre agréablement dans une tour. Un logement en hauteur peut être formidable si l’on aménage correctement les locaux. Habiter le ciel, quoi de plus beau !

Cependant, je ne suis pas tout à fait d’accord avec un argument du maire (qui invoquait un manque de place croissant, NDLR) ; les tours ne doivent pas densifier un quartier, mais l’identifier. En effet, contrairement aux villes plates qui, architecturalement parlant, sont parfois ennuyeuses, les tours, elles, donnent de la vie à un quartier. Elles créent des pôles d’intensité. Et Paris en a besoin, ou plus exactement la périphérie parisienne. L’est et le nord de la capitale ne sont pas très attractifs. Y construire en hauteur permettrait de leur donner une identité. La hauteur est un facteur naturel d’attractivité. Voyez Montmartre. C’est naturellement que ce quartier s’est forgé une identité. Mais Dieu n’est pas le seul à pouvoir modeler la géographie. Nous pouvons aussi créer des paysages urbains. A condition que ces tours s’intègrent au paysage et soient conçues en fonction de leur environnement.

Dans la périphérie, il existe déjà des tours, mais l’ensemble est chaotique, peu harmonieux.
Il ne me semble pas nécessaire de tout raser. Parfois, il suffit de transformer, de remodeler ces immeubles pour embellir et redynamiser un quartier. Dans tous les cas, une tour bien imaginée et bien conçue n’enlaidit pas le paysage. Au contraire, elle apporte un plus. N’ayons pas peur du changement et soyons audacieux !

La question vue par Jean-Claude Garcias
Urbaniste et professeur à l’Ecole spéciale d’architecture (ESA) de Paris

"Paris est une ville d’histoire. On ne change pas une "cocotte" du XIXe siècle
en top model".


De quelles tours parle-t-on ? Des tours de bureaux ou des tours de logements ? La confusion règne, et pourtant, la différence est de taille !

Pour commencer, les réglementations ne sont pas les mêmes, notamment en ce qui concerne les distances à respecter entre deux tours. Quand il s’agit de bureaux, les
tours peuvent être très proches. Le quartier de la Défense en est un bon exemple. Les tours d’habitation, en revanche, sont obligatoirement espacées les unes des autres ou bien placées de telle sorte que l’on ne puisse pas lorgner chez les voisins d’en face. Ainsi, penser que construire des tours de logements permettra de pallier le manque de place est faux ; on gaspille plus de terrain au sol que l’on n’en gagne en hauteur.

D’un point de vue financier, on n’imagine pas le coût nécessaire à la construction et à l’entretien d’une tour : le bassin d’eau situé au dernier étage en prévention des incendies, les gaines d’évacuation et de renouvellement de l’air, une éventuelle équipe de sécurité présente 24 heures sur 24, les ascenseurs... Tout cela coûte cher, sans compter qu’il faut financer les infrastructures autour des tours de bureaux : un parking, voire une gare ou une bretelle d’autoroute.

Bertrand Delanoë dit manquer de place pour loger tous les Parisiens. Quid des logements vacants ? N’y aurait-il pas dans la capitale de nombreux appartements qui ne sont utilisés que quelques jours par an ? Une municipalité de gauche pourrait peut-être chercher de ce côté...

Historiquement, Paris est une ville royale, où la hauteur était signe de pouvoir : pouvoir religieux (tour Saint-Jacques), militaire (forteresse de la Bastille), bourgeois (beffroi de l’Hôtel de Ville). Mais de nos jours, les tours n’ont plus aucune signification symbolique. Comme l’affirmait l’écrivain et essayiste allemand Walter Benjamin en 1939, "Paris est la capitale du XIXe siècle". C’est maintenant une ville d’histoire, et croire que la construction de nouvelles tours va faire entrer Paris dans la modernité est une ineptie. C’est comme si l’on voulait transformer une “cocotte” du XIXe siècle en top model du XXIe siècle.


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#8
03-02-2005 21:00
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Des témoignages de ci de là glanés dans différents journaux

Il est certainement préférable de construire en hauteur, à condition que l'espace d'emprise au sol ainsi gagnée serve à l'aménagement d'espace vert et de stationnements publiques gratuits. Cela agrémenterait et faciliterait la vie du citadin. Les stationnements publiques gratuits auront également l'avantage de dynamiser le petit commerce local et l'emploi !!! Prévoyons les villes de demain ; plus d'espace au sol pour améliorer le cadre de vie la circulation et le stationnement. Ne soyons pas démagogues, mais plutôt pragmatiques ; Si financièrement on veut dégager de la surface au sol, il faudra la gagner en hauteur !!!

GD - Hyères (83)

    Seuls peuvent décider les habitants des quartiers concernés, pour qui la présence de tours va changer le paysage et peut-être le mode de vie. Pourquoi les dénigrer alors que les tours peuvent faire du bien en terme d'économie, de paysage urbain et de gain de place ? A l'inverse, personne ne peut les imposer si elles ne sont pas souhaitées... Personnellement, je regrette que des quartiers style la Défense ne se développent pas au sein d'ilots prévus dans un aménagement global. Ce sont des repères géographiques exceptionnels ! Nous sommes en retard par rapport à certains pays... C'est franchement dommage.

JP - Pontoise (95)

    L'accès à l'information est pour moi un droit que nous devons tous avoir. Tout comme l'accès au logement, à la santé, à l'éducation ou au travail, l'information doit être accessible au plus grand nombre. Elle fait partie de notre vie sociale sachant que l'accès à la connaissance de l'information ne doit pas être le privilège de certains. Une information de qualité permettant de se faire sa propre opinion à partir de plusieur sources, c'est donner le maximum d'info pour mieux voir. L'information par Internet est déjà gratuite et de qualité alors vive la démocratisation de l'information.

PC - Poissy (78)

    Comme l’affirmait l’écrivain et essayiste allemand Walter Benjamin en 1939, "Paris est la capitale du XIXe siècle". C’est maintenant une ville d’histoire, et croire que la construction de nouvelles tours va faire entrer Paris dans la modernité est une ineptie." Hmm, je pense qu'au vu de la manière dont a évolué l'urbanisme depuis une cinquantaine d'années, surtout à l'apres-guerre, se référer à une citation d'un livre datant de 1939 n'est pas forcément très convaincant. On parle toujours de ne pas défigurer le Paris Hausmanien. Soit, mais avant le Paris Hausmanien, il y avait quoi ? Bref il a bien fallut y faire des transformations, et je ne pense pas que quelques tours soient un probleme. A condition bien entendu de ne pas faire n'importe quoi comme ce fut le cas dans les années 70. La construction sur dalle est une erreure, alors construisons directement sur la rue, comme ca se fait dans le reste du monde. Je vois pas où est le problème.

A - Marseille (13)

    Habiter les étages élevés est un privilège pour la qualité de vie.Les bons architectes devraient être capables de bâtir des IGH de beaux volumes et de les intégrer dans un environnement harmonieux et convivial.

RC - Paris (75)

    Favorable aux tours qui permettent de liberer plus d'espace au sol.

GG - Palaiseau (91)

Je suis personnellement contre. Quant on voit la Défense, on sait que ce sont des bureaux, donc, on ne se pose pas de questions. Mais quand on voit se qui se passe dans la banlieue avec ces fameuses tours, on a peur. Il n'y a pas de voyous partout, et heureusement. Cependant, les formes de vandalisme diverses rendent certains immeubles hideux, alors que les habitants sont charmants. Paris est une belle ville, enfin, dans les endroits où les "vieux" bâtiments sont respectés. Autant réhabiliter ce qui peut l'être, au lieu de vouloir faire du neuf. Parce que pour faire du neuf, il faut casser du vieux, mais qu'ira-t-on casser pour faire ces tours ? Qui ira-t-on déloger, quels commerces fermeront ? Le coût est important lui aussi. Alors arrêtons de vouloir toujours faire du neuf: rénovez les bâtiments, mettez des gens dedans... c'est tout ce dont on a besoin !

SH - Massy (91)
   
    Les tours ont de nombreux inconvénients :
- elles gachent la vue des riverains,
- elles favorisent la prolifération de cafards
- elles posent des problèmes de stationnement (même si des parkings sont prévus dans les immeubles qu'en est il des visiteurs ?)
- combien d'écoles et de commerces sont crées en contrepartie ?

Personnellement j'habite une tour à Toulouse, nous souffrons d'importantes nuisances sonores, les ascenseurs sont très souvent en panne, le courrier arrive rarement (il faut impérativement mettre le n° de l'appt pour que le facteur veuille bien déposer le courrier), il n'y a pas de stationnement prévu pour chaque appartement, lorqu'il y a du vent nous ne pouvons pas ouvrir la porte de l'appartement, le vent passe sous les fenêtres (récentes , double vitrage pvc) et les personnes agées vivent certaines semaines avec leur manteau sur le dos car le vent empêche la bonne chauffe de l'appartement, d'autre part, les gens fument dans l'ascenseur ce qui fait que les personnes souffrant d'insuffisance respiratoire le prenne au péril de leur vie, car lorsque l'on habite un étage élevé et que notre santé est fragile il n'est pas possible d'emprunter l'escalier. Enfin, ce qui m'avait séduite à Toulouse c'était la vue du ciel d'ou que l'on soit, et ces tours dénaturent la vue et empêchent leurs voisins de voir le ciel. Pourquoi ne pas favoriser les transports communs rapides des banlieues vers Paris

MLR - Toulouse (31)
   
    CONTRE !!
On aime paris pour sa petite taille, malgres sa densité d'habitants, les touristes viennent a paris voir tout ce qui a plus de 100 ans, ls boulevard haussmaniens, le quartier latin, montmartre, etc... et non pas la defense ou crimée !! On aime Paris pasque paris devait toujours etre paris... et non pas New york ou singapour... Je pense que les parisiens n'ont pas à subir les folies de grandeurs du Maire que je n'ai pas elus... voilà !!

FH - Bondy (93)
   
    Paris est une ville très spécifique et chargée d'histoire.
Les tours n'y ont pas leur place.

AM - Fréjus (83)
   
    Et pouquoi pas des tours entre les pyramides? Paris surpeuplé et pollué en journée.

MA - Besançon (25)

M. Delanoë aurait dû parler des tours pendant sa campagne ! Paris est déjà très dense et c'est suffisant ainsi. Le fait qu'une tour soit belle ou non n'est guère intéressant. L'important est l\'impact sur le quartier et ses habitants. Et une tour ou un grand ensemble çà n'est jamais bien humain.

MAC - Paris (75)


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#9
07-02-2005 08:46
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Le Parisien, 7/02/2005

Architecture
« Paris a besoin d'audace »

IL A CONÇU le Musée juif de Berlin et sera l'architecte en chef de la Freedom Tower, qui s'élèvera sur le site des tours jumelles de New York, une immense flèche de verre et d'acier au-dessus de « Ground Zero ». Dans le monde de l'architecture, l'américain Daniel Libeskind est une star. En tournée européenne pour la sortie de son livre, il a accepté de nous livrer sa vision, à la fois amoureuse et critique, de l'urbanisme parisien.
Paris est-elle en train de devenir une ville musée ? DANIEL LIBESKIND. Oh, I love Paris ! C'est bien la plus belle ville du monde. Il y a eu ici de formidables inventions urbaines qui ont été une source d'inspiration architecturale pour tous. De Notre-Dame aux boulevards créés par Haussmann, de la tour Eiffel aux projets Mitterrand. Cela dit, pour rester « compétitive », cette ville doit continuer son essor, comme elle a su le faire par le passé. Le poids de l'histoire ne doit pas l'empêcher d'être ambitieuse. Sans ambition pour le futur, elle court effectivement le risque de devenir une ville musée.
« Les tours ne sont pas réservées aux Etats-Unis » Quel grand projet verriez-vous pour Paris ? Précisément, je ne sais pas. Mais il y a une demande. Partout, on sent que les gens ont envie de grands projets, de nouvelles idées excitantes pour transformer les vieilles images que l'on se fait de la ville. L'architecture contemporaine doit répondre à de nouveaux besoins, dans la banlieue notamment, pour les loisirs, le logement... Le nouveau règlement d'urbanisme parisien interdit la construction de tours. Qu'en pensez-vous ? Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. On ne peut pas limiter, par décret, l'évolution d'une ville. C'est sa vitalité et son économie qui déterminent la vie d'une cité. Mais si tout devient trop rigide et formel, elle cesse de se développer. Vous savez, les tours ne sont pas réservées aux Etats-Unis. Au coeur de Milan, nous sommes en train de construire un complexe qui abritera les immeubles les plus hauts d'Italie. Il y a une raison, une logique à cela. C'est la réponse à de nouveaux besoins de logements, de lieux de travail... En architecture, comme dans tout, il faut trouver un équilibre entre l'histoire et les nouvelles opportunités. Avez-vous suivi le dossier de la transformation du forum des Halles ? Oui, j'ai vu qu'il y avait des projets vraiment très étonnants en concurrence. Il n'a pas été possible d'en choisir un ? Peut-être, mais ce n'est pas fini. Il y a toujours un avenir pour tout. Vous savez, en matière d'architecture, il faut avoir beaucoup de chance pour déterminer le bon projet au bon moment. Selon vous, l'urbanisme parisien fait-il encore preuve d'audace ? Récemment non. Et pourtant, Paris en a besoin. En architecture comme en finance, il ne suffit pas d'avoir un capital dont on se sert. Il faut aussi remettre des choses à la banque. Et ce qu'on y remet doit être imprévu, audacieux, dramatique, dynamique... pour ouvrir la ville et maintenir son intérêt. La vie continue dans toutes les autres disciplines et l'architecture ne peut pas rester en retrait. C'est important de savoir prendre des risques. Je cite dans mon livre l'exemple de la tour Eiffel. A sa construction, elle a été très violemment critiquée. Aujourd'hui, c'est l'image de Paris.


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#10
11-02-2005 08:39
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20 minutes, 11/02/2005

Entretien avec le maire de Paris
Bertrand Delanoë
Vendredi 11 février 2005
[...]

On a beaucoup parlé de tours en 2004. Ce débat est-il clos ?

Non. J’ai été combattu par ceux que j’appelle les conservateurs de droite et de gauche. Et une majorité de Parisiens a dit non, du moins parmi les 120 000 qui ont répondu à notre questionnaire, à l’exception notable des jeunes. Je suis un démocrate, donc j’écoute et je prends acte. Mais ma conviction reste intacte. Et, jusqu’à ce que je convainque, je continuerai de plaider en faveur de constructions pouvant exceptionnellement dépasser 37 m, pour des activités économiques ou culturelles. Savez-vous qu’avec la règle actuelle, Paris ne pourrait accueillir ni le Guggenheim de Franck Ghery à Bilbao, ni Beaubourg... ni même Notre-Dame ! Je reviens de Barcelone : Joan Clos, son maire, était sidéré d’apprendre qu’il est impossible d’ériger le moindre immeuble de grande hauteur à Paris ! Certes, je comprends que les Parisiens soient traumatisés par la laideur des tours, modèles années 1970. Nous allons d’ailleurs en détruire certaines, comme la tour Bédier, dans le 13e arrondissement. Mais dans la ville du xxie siècle, il est possible de réconcilier hauteur et beauté.
[...]

Recueilli par Frédéric Filloux et Mickaël Bosredon


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#11
11-02-2005 11:22
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NB : la tour bédier est une vieille tour (c'est plutôt un immeuble d'ailleurs) qui est pile en bordure du périphérique, vers la porte d'Ivry, juste après le mur anti-bruit. C'est l'un des immeubles les plus crasseux que je connaisse (vitres cassées, façade noire), et il est inhumain que des gens puissent habiter un tel monstre qui donne véritablement sur le périphérique...


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#12
22-02-2005 14:42
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Vues de l'extérieur, les tours ne font pas l'unanimité. Mais une fois dans les lieux, on devient vite « accro ». Cependant, les occasions de résider en altitude ne sont pas si fréquentes. Et puis, attention à ne pas vivre au-dessus de ses moyens.
.....)

#13
22-02-2005 15:13
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Tout-à-fait d'accord, Edenel (et re-bienvenue parmi nous A7). Le turn over des résidents en IGH est d'environ 30% moindre que dans un habitat plus traditionnel...
Il est vrai que les charges (maintenance machineries, sécurité, gardien, nettoyage des vitres de las échéant) est par contre relativement onéreux par rapport à un type d'habitat plus tradtionnel. Mais c'est un choix de vie tout à fait intéressant ! Si j'en ai l'occasion un jour, je n'hésiterai pas.

En tout cas, l'habitat à grande hauteur me paraît une manière rationnelle d'aménager le territoire si cela est fait dans des lieux qui ne concurrencent pas l'existant. C'est une manière idéale de densifier un quartier sans trop d'emprise au sol, de rationnaliser les services de proximité en les regroupant, de faire des économies d'énergie et de transport substantielles, et de redonner de la vie à un quartier puisque la densité de population appelle non seulement la densité des équipements, mais aussi la densité des commerces.

Il faudrait réfléchir à un nouveau type d'habitat à la française, un peu comme la Défense qui pour le tertiaire est une adaptation très particulière des downtowns à l'américaine. Ce nouveau type d'habitat pourrait, à l'échelle d'un quartier ou même d'un micro quartier, proposer quelques IGH HQE enourés d'espaces verts et particulièrement intégrés dans leur environnement. A proximité, on trouverait des crèches, écoles, commerces, services, restaurants. Même dans les tours, pourquoi pas, Le Corbusier ne proposait pas autre chose dans ses cités radieuses, où les couloirs devenaient des rues, et où les derniers étages proposaient des écoles intégrées. Le tort du Corbusier était sans doute un système d'habitat trop centré sur lui-même...

En tout cas, un jour ou l'autre, ce problème d'urbanisme se reposera nécessairement.


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#14
17-03-2005 08:45
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20 minutes, 17/03/2005

Architecture L’exposition « Nouveaux Paris » ouvre aujourd’hui au Pavillon de l’Arsenal
Dominique Alba
Jeudi 17 mars 2005

Directrice du Pavillon de l’Arsenal, centre public d’information et d’exposition sur l’architecture à Paris.

La question de l’architecture apparaît de plus en plus dans le débat public parisien, comment l’expliquez-vous ?

C’est vrai qu’on parle beaucoup plus architecture qu’il y a dix ans. D’abord parce que les élus s’y intéressent à nouveau. Mais aussi parce que les gens sont incités à s’occuper des projets au sein des conseils de quartier. Ils demandent à mieux connaître.

L’architecture suscite souvent la polémique. Celle-ci n’entraîne- t-elle pas souvent l’abandon des projets ?

Paris est la ville la plus dense d’Europe. Il n’y a plus beaucoup d’espaces libres. Cela explique le déchaînement de passion pour chaque projet. Pour autant, ceux-ci voient quand même le jour. Les gens ont tendance à oublier un peu vite que Beaubourg, la pyramide du Louvre, la Bibliothèque nationale de France, ce n’est pas si vieux. Paris a une grande capacité à absorber les choses contemporaines, c’est peut-être pour ça qu’on les oublie.

Concernant les tours, le projet a été vite balayé, alors qu’on en construit à Londres ou Barcelone...

Les tours, au départ, ce n’était pas un projet mais juste un sujet de débat lancé ici. On parle des projets de tours à l’étranger mais si vous regardez bien, ceux-ci sont rarement dans le coeur historique des villes. Seulement, avec une superficie de 105 km2, Paris est tout petit. Si on élargit un peu ce périmètre à la banlieue, des tours, il s’en construit tous les jours ! Paris reste l’une des villes les plus « architecturées » d’Europe. C’est Haussman, la tour Eiffel... Et aussi beaucoup de choses contemporaines. Les deux tiers des bords de Seine ont été construits au xxe siècle.

Le poids des riverains,

des règlements, des monuments n’est-il pas devenu trop important pour les architectes ?

Beaucoup d’entre eux pensent que Paris est une ville difficile d’un point de vue réglementaire. Notre rôle est de les mettre en confiance. La concertation avec les riverains intervient au stade du programme. On se met d’accord sur l’aménagement de l’espace. Une fois ce stade terminé, il faut laisser les architectes travailler. Ce n’est pas aux riverains de choisir la couleur d’une façade, la taille d’une fenêtre. La concertation, c’est difficile. C’est pourquoi il faut choisir les gens les plus talentueux de la planète.

« Nouveaux Paris », l’exposition qui ouvre aujourd’hui, pose la question « Que faire quand tout est déjà construit ? »...

On s’est demandé comment adapter les bâtiments existants à la problématique du développement durable. Des étudiants en architecture expliquent comment transformer un toit en terrasse, comment créer un espace public dans un immeuble. Dans le 15e, par exemple, quelque 459 000 m2 de terrasses pourraient être plantées ! J’espère que cela donnera des idées aux visiteurs. Au départ, ce sont des utopies. Et pourtant, certaines sont déjà en oeuvre dans des projets en cours.

Recueilli Grégory Magne


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#15
17-03-2005 11:05
Thierry
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MyNight a écrit:

Il faudrait réfléchir à un nouveau type d'habitat à la française, un peu comme la Défense qui pour le tertiaire est une adaptation très particulière des downtowns à l'américaine. Ce nouveau type d'habitat pourrait, à l'échelle d'un quartier ou même d'un micro quartier, proposer quelques IGH HQE enourés d'espaces verts et particulièrement intégrés dans leur environnement. A proximité, on trouverait des crèches, écoles, commerces, services, restaurants.

Oui, la densification permet d'avoir des commerces et des transports en commun à proximité, et de se passer de voiture.

MyNight a écrit:

Même dans les tours, pourquoi pas, Le Corbusier ne proposait pas autre chose dans ses cités radieuses, où les couloirs devenaient des rues, et où les derniers étages proposaient des écoles intégrées. Le tort du Corbusier était sans doute un système d'habitat trop centré sur lui-même...

J'ai visité l'Unité d'habitation de Marseille. Le bâtiment n'est pas laid , l'environnement est agréable et les appartements doivent être beaux. Mais la "rue intérieure" au 3ème étage, ça ne marche pas bien. La plupart des commerces intérieurs étaient fermés (j'y étais un samedi vers 11 h du matin).

Ce n'est pas rationnel sur le plan économique de mettre des commerces dans un étage d'un immeuble. Il n'y a pas assez de gens dans un immeuble (même une tour) pour faire vivre des commerces vraiment diversifiés. Les gens seront de toute manière obligés de sortir pour un produit ou pour un autre. D'ailleurs, qui a vraiment envie d'avoir tout sous la main ? C'est chouette de sortir de son immeuble au moins une fois par jour pour faire les courses.

Quand à la terrasse, elle était déserte et sinistre, malgré un temps de printemps magnifique, mais elle a au moins le mérite d'exister.

#16
25-03-2005 18:43
Stickyesman
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Un sondage sur ArchiCool:
[...]/cgi-bin/presse/pg-newspro.cgi?id_news=462


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#17
25-03-2005 22:00
R
rocky
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R
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Stickyesman a écrit:

Un sondage sur ArchiCool:
[...]/cgi-bin/presse/pg-newspro.cgi?id_news=462

F7

#18
13-04-2005 18:11
B
Boris_F
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J'ai aujourd'hui reçu une réponse de la mairie de Paris concernant les futurs projets d'IGH dans la ville intra muros. Je vous la livre in extenso.

Monsieur,



Vous avez bien voulu exprimer à M. Bertrand DELANOË, Maire de Paris, vos remarques sur la question de la hauteur des bâtiments. Le Maire de Paris m’a chargé de vous remercier de votre témoignage fondé sur la culture démocratique ouverte et transparente à laquelle il est très attaché.

Le débat ouvert dans le cadre de la révision du plan local d’urbanisme offre l’opportunité de poser toutes les questions pour répondre à tous les enjeux d’une "ville pour vivre" et le Maire de Paris a souhaité, à cette occasion, que les Parisiennes et les Parisiens expriment leurs attentes et leurs propositions.

Au cours de la consultation lancée à l’été 2004 pour le projet de PLU, sur les 120 000 réponses au questionnaire distribué et à l’exception notable des jeunes, une majorité de Parisiennes et de Parisiens s’est exprimée contre l’éventuelle construction d’immeubles de grande hauteur orientés vers l’activité économique et situés en dehors du centre historique de Paris. Par conséquent, le Maire de Paris et son équipe ont pris acte de cette position et dans le projet de PLU révisé, arrêté par le Conseil de Paris le 1er février 2005 et soumis à enquête publique au cours des mois de juin et juillet prochains, les plafonds de hauteur actuels ont été maintenus.

Dans l’esprit du Maire de Paris toute augmentation éventuelle de la hauteur de construction ne pourrait relever que d’une logique d’exception, à l’occasion de projets concrets de très grande qualité, essentiellement localisés sur les territoires disponibles de la couronne de Paris, répondant à une vraie demande et à un souci d’esthétique.

Une telle évolution ne pourrait, de toute façon, se concrétiser qu’au-delà de l’adoption définitive de la révision du PLU au cours du premier trimestre 2006 et, en tout état de cause, après une nouvelle enquête publique.

En vous remerciant de vous être exprimé, je vous prie de recevoir, Monsieur, l’assurance de ma considération distinguée.


Le Chef du Cabinet du Maire de Paris
Loïc Rousseau


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#19
01-05-2005 09:21
V
vive les tours
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V
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J'aimerai lencer un messages à nos amis verts. Ils sont contre les tours, ça c'est clair, alors que proposent-ils, qu'els sont leur argument exepter le simple opposition politique? Que faire, construire des tours, rationnaliser la ville, voire démolir un Km2 de lotissement par tour (une démarche écologique, une vraie!). Ou alors continuer la ville en dehors de la ville, mitter le resttant de nature encore verte, étaller la bêtise humaine à coup de palette de parpings dans nos belles forêts??? Que penser de la classe verte Française si ce n'est en retenir l'anti écologisme d'opposition à un maire qui décide d'ouvrir les yeux. Je sais qu'il ne faut pas faire de politique sur ce site mais l'urba sans polotique ne se réalise pas. Il y a quelqu'un aux manette et c'est sur lui que repose le pouvoir de décsision. Ne pas s'ouvrir à la verticalité dans nos villes serait une très très grave érreur stratégique en matière d'aménagement du territoire. C'est dailleur un peut tard je trouve mais au cour de son histoire la France, le vraie à montrer que le retard n'est qu'un petit fossé à franchir mais le problème est de penser à le franchir. N'oublions pas que Paris il y a 200 ans n'était qu'un taudis puant, promis à l'asfixi total et dans un état centralisé, la mort économique et culturelle da tout un pays alors ne tenton pas le diable, prenons le TGV de la modernité avant le dernière gare, ne restons pas en rade du monde. Pour ceux qui ne voudrais pas d'un avenir prometteur , je m'engage à construire suffisament haut pour que les générations futures ne soit pas obligé de voir notre belle planête seulement en photos. De toute façon depuis la forêt on ne peut pas voir tours, il y a les feuilles. Je les rassure.

Alors déclarons les tours d'intérêt public, arrêtons le couture urbaine à deux balles qui ennuient la perspective d'une France qui s'impose au monde et non qui implore le monde.

J'espère que le maire de Paris à conscience d'un tel site.?

#20
01-05-2005 12:34
B
Boris_F
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Argh Vive les Tours, en voilà un plaidoyer !

Je suis d'accord sur plusieurs points, surtout sur le fait qu'en effet, les tours de bureau sont bin plus écologiques que l'étalement et le mitage. Ceci dit, les Verts ne sont pas les seuls à vouloir limiter les hauteurs de toit, il y a aussi la population, sans doute par ignorance et parce qu'elle est marquée par les échecs des années 60-70...

Je pense que plutôt que d'y aller frontalement, il faut faire de la pédagogie, ne pas prendre la population à revers mais montrer et démontrer, faire prendre conscience... Ca viendra sûrement !

Pour répondre à ta dernière question, le Cabinet du Maire de Paris connaît en effet notre site A7


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#21
01-05-2005 15:58
Phil
Administrateur
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Franchement, je crois que les verts font simplement du populisme et vont la ou le vent les pousse, et la ou ils auront quelques voix de plus, meme si ca n'a rien d'ecologique. Il est interessant de voir que les verts d'autres pays sont pro-tours, car ils sont effectivement pro-ecologie... enfin b0on, fin de la parenthese politique  B5


Pff...

#22
01-05-2005 19:59
marco
Tour First
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vive les tours a écrit:

J'aimerai lencer un messages à nos amis verts. Ils sont contre les tours, ça c'est clair...

En tout cas, pas a Grenoble où ils sont pour densifier la ville tout en augmentant la surface des espaces verts. Je pense que tout comme moi tu auras compris que la solution est de construire en hauteur et ici nous avons l'habitude des immeubles plutot élévés (+ 10 étages) : c'est l'encaissement de la ville qui l'oblige...
Si je prends l'exemple de la caserne de Bonne (http://ladefense.nuxit.net/Forum/forum_ … turn=1#top) ou il est prevu de construire 850 logements, les verts grenoblois (http://www.ades-grenoble.org/ades/elus/ … 11022.html) etaient plutot pour y construire plus de 1100 logements.

Donc je pense que chaque situation est particuliere et qu'il faut eviter toute generalisation : meme si les verts parisiens font beaucoup parler d'eux, ils ne representent pas toutes les franges de l'ecologie (le bobo est essentiellement parisien).

#23
14-05-2005 16:29
Stickyesman
Modère-à-tort
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Quelles tours iraient comme un gant à la Capitale?

Moi je propose le Shangaï World Financial Center à La Défense à l'emplacement du vieil immeuble en brique prêt à être démoli devant Défense Plaza, derrière Ariane.

http://stickyesman.free.fr/images/ldskylinetraficotagewifshangai1.jpg


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#24
14-05-2005 18:03
V
virtual
Grande Arche
V
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C'est vrai qu'il donnerait  tres bien, sauf pour la couleure par contre,  le rose au milieu de la defense, sa ressemble pas a grand chose je trouve

#25
14-05-2005 18:05
Spoudzzi
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d'après certain echos cet immeuble sera rénové et non détruit qui en c'est davantage

 

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