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Construit
≈12,00 m
Le 17 mai 1741, l'armateur Jean-André Roux achète pour 38 718 livres un terrain constitué de trois parcelles d'une superficie totale d'environ 3 400 m² dans le sud de la ville de Marseille, entre la rue Armény au sud et la rue Mazade (actuellement rue Montgrand) au nord. L'hôtel particulier y est construit entre 1743 et 1745.
Il est attribué par l'historien Raoul Busquet aux frères Charles et Joseph Ignace Gérard (ou Girard) en raison de la parenté de l'édifice avec l'hôtel Daviel qu'ils ont construit entre 1743 et 1747. Ici, ils conçoivent le plus grandiose des hôtels particuliers de Marseille de l'époque, sur le modèle des hôtels « à la française » du faubourg Saint-Germain à Paris, entre cour et jardin. Son allure néo-classique annonce le style Louis XVI avec une génération d'avance.
Jean-André Roux décède le 23 août 1751 et son frère Georges Roux (appelé Roux de Corse) hérite de son hôtel de la rue Mazade. Élu échevin en 1744 puis marquis en 1750, il organise dans cet hôtel de fastueuses réceptions durant lesquelles aurait été servie pour la première fois en France de la mayonnaise. Ruiné par la guerre de Sept Ans, il loue passagèrement son hôtel.
Il décède en 1792, et sa fille Marie de Roux, baronne de Glandevès, hérite de l'hôtel mais ne peut s'en prévaloir car émigrée hors de France à la Révolution. En 1793, le bâtiment est réquisitionné pour y installer des bureaux puis, dès le 26 mars 1794, le Collège national de Marseille. En 1796, la mairie du Midi, une des trois nouvelles que compte alors la Ville, occupe l'édifice. Le 11 juillet 1801 il est rendu à François Pierre de Glandevès, fils de la baronne, décédée le 25 octobre 1800. Au rétablissement de la mairie unique en 1805, le préfet Antoine Claire Thibaudeau impose à la Ville l'acquisition de l'hôtel pour y installer sa résidence. Glandevès vend donc l'hôtel à la Ville le 29 avril 1805 pour 220 000 francs. Après des années de travaux de restauration de l'ensemble et de création d'un nouveau décor ayant coûté 574 000 francs au total, le préfet prend possession des lieux le 1er novembre 1811.
En 1866, avec l'inauguration de la nouvelle préfecture, l'hôtel est rendu à la Ville. Il est d'abord affecté à des cours secondaires publics de jeunes filles dès 1867 puis à l'État-Major de la Garde nationale entre 1870 et 1876. C'est ensuite le Commandement militaire qui l'occupe. En 1877, il est loué à la Ville par la Société des Amis des Arts qui s'y installe en 1878. Devenue Le Cercle artistique, elle y organise des expositions de peinture et de sculpture. En 1890, les locaux accueillent le premier collège de jeunes filles de Marseille.
En 1er octobre 1891, le premier lycée de jeunes filles de France hors Paris s'y installe, comme annexe du lycée de garçons de Marseille (actuel lycée Thiers). L'hôtel est alors surélevé d'un étage.
Aujourd'hui, l'hôtel est toujours intégré au lycée, devenu le lycée Montgrand, et en accueille l'administration. En 1996, dans le cadre du plan « lycée-réussite », il est l'objet d'une vaste opération de restauration menée par l'architecte Yvan Pierre Gouirand.
Par arrêté du 13 janvier 1997, il est inscrit partiellement au titres des Monuments historique. Sont ainsi protégés les façades et les toitures, l'atrium, la cage de l'escalier d'honneur, les cheminées et les décors intérieurs du XVIIIe siècle et des deux premiers tiers du XIXe siècle.
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