Église Saint-Luc1

Typique de l'agitation féconde qui secoue l'architecture religieuse des Trente Glorieuses¹, l'architecture hors-norme de cette église est le résultat d'une histoire singulière. Initialement, une dame lègue un terrain dans le quartier de l'Île Verte, alors en pleine expansion moderniste², pour y implanter une nouvelle paroisse.

Mais l'évêché refusant cette possibilité, une solution de financement fut trouvée par l'architecte André Béhotéguy contacté par le comité en charge de l'édification du lieu de culte : construire sur la même parcelle un immeuble d'habitation dont les usufruits permettraient de payer l'église³.

L’exiguïté du trapèze à front de place ronde engendra la superposition des deux bâtiments avec une prédominance de l'habitat sur le religieux : exit la monumentalité triomphante, visant le firmament, retour à une catéchèse humble, se terrant presque au plus près des fidèles... Quel revirement pour l'église catholique d'alors !

Autre fait intéressant, celui du montage technico-juridique : afin d'assurer l'indépendance foncière et structurelle des deux entités, l'église sera conçue en bois lamellé-collé se déployant sous les pilotis de l'immeuble dont l'emprise au sol reste en pleine propriété.

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