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Détruit
≈50,00 m
Antoine-Mathieu Pitrat, entrepreneur en maçonnerie, a fait fortune en construisant notamment des immeubles pour les canuts. La légende prétend qu'il rêvait de construire une tour de cent mètres... pour voir Marseille, sa ville natale, et la mer. Plus prosaïquement, l'édifice serait le plus visible de la ville. En homme d’affaires, Pitrat en fait d'ailleurs une attraction pour la bourgeoisie lyonnaise, invitée moyennant trois francs à visiter durant le chantier la partie achevée1.
Il entreprend la construction de sa tour d'observation en 1827, sur un domaine lui appartenant. Mais elle s'effondre le 27 août 1828, après avoir atteint cinquante mètres environ. Le sinistre cause la mort d'une fillette et d’importants dégâts matériels.
L’événement donne lieu à une chanson populaire :
Babolat, sais-tu la nouvelle ?
La tour Pitrat vient d’abouser !
Bah ! Je crois que tu veux te gausser,
N’y a qu’un moment j’étais sur elle
Où je voyais le soleil de près,
Et comment qu’il avait le nez fait.
En dépit de ce drame, la tour est reconstruite sur ses bases, mais dans une version plus modeste. L'édifice, de vingt-cinq mètres environ, est d'abord envisagé par Pitrat comme relais de télégraphe optique Chappe. Mais le projet se heurte à la volonté du gouvernement de faire des communications un monopole d’État.
La tour est rachetée en 1845 par M. Fournier, négociant en produits exotiques, pour en faire "un établissement culinaire de premier ordre". A côté s'élève un restaurant, Les Délices de Beauregard, qui sera en réalité... une maison close.
L'ancien domaine d'Antoine Pitrat est repris en 1856 par les Sœurs de Saint-François d'Assise, et la tour est détruite en 1874 pour laisser place à de nouveaux bâtiments.
Réputée, la Tour Pitrat laissera son nom à un journal, parution éphémère de 1865, mais aussi à une école maternelle et élémentaire privée : Saint Nizier - Tour Pitrat2.
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