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Ouest-France, 15/02/2010
Des paysans de plus en plus cernés par les lotissements
Dans la zone littorale, ils ont de plus en plus de difficultés à exercerleur métier à cause de la pression démographique et foncière.
[...]
http://www.lorient.maville.com/actu/act … 7_actu.Htm
steph35 a écrit:
... sacro-saint et désormais légendaire "aménagement paysager" ?!
)
Pas grand-chose à ajouter à ce débat sur cet article de Telerama, il y a déjà eu beaucoup de choses sur l'étalement urbain en France. Il serait intéressant de plus préciser les points communs et les différences avec l'étalement urbain aux USA. Les causes sont-elles les mêmes ?
Il y a un détail que j'apprécie dans l'article de Telerama, c'est la dernière phrase de ce paragraphe :
"Où que l'on aille, le marché ne sait fournir que des lotissements ... Les plantes des jardins sont achetées en promotion à la jardinerie du coin ; tant pis pour la flore locale et le paysage."
Ils parlent d'un méfait de la périurbanisation déploré par les écologues, mais rencontrant peu d'écho dans la presse : la disparition des plantes sauvages locales dans les les zones pavillonnaires.
De même qu'on voit les mêmes MacDo et autres Norauto a la périphérie de toutes les villes, maintenant, on retrouve partout les mêmes haies de thuyas et de lauriers-cerise, les mêmes palmiers ridicules sur les rond-points, etc. Regardez par exemple en Bretagne : dès que vous quittez la "campagne" et entrez dans la zone périurbaine côtière, vous ne trouverez plus de genêts, ni d'ajonc, typiques de la flore locale, mais plus que des arbustes horticoles exotiques, genre mimosa, etc
C'est regrettable au niveau paysage et de l'identité régionale, et dommageable au niveau écologique, car les insectes et oiseaux n'ont plus rien à manger : pour eux, certaines plantes exotiques n'ont pas plus d'intérêt que des plantes en plastique.
On a des règlements d'urbanismes qui imposent de construire dans le style local (avec des effets pervers bien connus sur ce forum), mais rien pour inciter les gens à planter local.
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yb a écrit:
Ils parlent d'un méfait de la périurbanisation déploré par les écologues, mais rencontrant peu d'écho dans la presse : la disparition des plantes sauvages locales dans les les zones pavillonnaires.
De même qu'on voit les mêmes MacDo et autres Norauto a la périphérie de toutes les villes, maintenant, on retrouve partout les mêmes haies de thuyas et de lauriers-cerise, les mêmes palmiers ridicules sur les rond-points, etc. Regardez par exemple en Bretagne : dès que vous quittez la "campagne" et entrez dans la zone périurbaine côtière, vous ne trouverez plus de genêts, ni d'ajonc, typiques de la flore locale, mais plus que des arbustes horticoles exotiques, genre mimosa, etc
C'est regrettable au niveau paysage et de l'identité régionale, et dommageable au niveau écologique, car les insectes et oiseaux n'ont plus rien à manger : pour eux, certaines plantes exotiques n'ont pas plus d'intérêt que des plantes en plastique.
On a des règlements d'urbanismes qui imposent de construire dans le style local (avec des effets pervers bien connus sur ce forum), mais rien pour inciter les gens à planter local.
Je partage globalement ton avis. J'y ajouterais quelques nuances : certaines espèces exotiques deviennent parfois des emblèmes locaux au bout d'un certain temps. En reprenant le cas de la Bretagne, l'exemple le plus marquant est sans doute l'Hortensia, originaire du... Japon ! Ou bien les agapanthes (Afrique du Sud), devenues le symbole de certaines îles (Batz notamment). Donc se méfier des identités ( ), elles sont bien souvent fluctuantes et varient au cours du temps...
Un des dangers de certaines espèces exotiques est leur caractère envahissant : laurier-palme ou herbe de la Pampa par exemple. Certaines d'entre elles sont d'ailleurs encore en vente en jardinerie...
Un autre aspect dommageable est l'utilisation mono-maniaque d'espèces en haies mono-spécifiques. Et là il est possible d'intervenir en interdisant ce type de pratique dans les règlements.
Dans l'ensemble, la banalité architecturale va de pair avec la banalité paysagère, comme tu l'as souligné...
Bien vu yb !
Ah les plantes ornementales devenues envahissantes ! Parfois on se croirait en plein film d'horreur...
Introducing la Jussie :
Ici en août dernier sur l'île de Nantes, à l'est du palais de la Région, sur un (ex ?) marécage formé par la Loire :
Honnêtement au premier regard j'ai cru à un aménagement des services de la ville, tout juste trouvais-je que les plantes choisies dénotaient par rapport aux abords du palais
Ci-dessous, le marécage en 2007 (deux ans avant !) :
http://local.google.com/maps?f=q&so … k&z=18
En bonus, un petit inventaire (faune et flore) en Brière : http://www.parc-naturel-briere.fr/index.php?id=11113
*** Skyscraper Spirit Wonder Llama ***
yb a écrit:
Il serait intéressant de plus préciser les points communs et les différences avec l'étalement urbain aux USA. Les causes sont-elles les mêmes ?
Je ne suis pas un expert, loin de sans faut, et je vous conseil de prendre mes propos avec un certain recul.
D'après ce que j'ai pu lire et comprendre de ci de là, je peux dire que le débat sur l'étalement urbain est somme toute assez semblable en France et aux US. Le problème est certes plus aigu aux US qu'en France. Il suffit pour s'en convaincre de regarder une ville comme Fresno, California, qui compte ~500.000 habs et dont le tissu urbain n'est constitué que de maisons individuelles, de strip malls et de zones d'emplois sans densité (du moins pour ce que l'on peux en voir sur les images satellites). Mais, les évolutions sont aujourd'hui comparable. Le danger en France, c'est que la population n'a peut-être pas encore conscience de l'importance du phénomène, les centres-villes étant comparativement beaucoup plus dense que ceux existant aux US.
Pour ce que j'en ai compris, l'étalement urbain US a fini par trouver une pérennité dans les réglementations générales d'urbanisme et de construction à partir des années 70. Il serait aujourd'hui impossible, ou alors très difficile, de produire de la densité aux US. J'ai par exemple entendu dire que les règlements imposaient des largeurs de voiries totalement démesurées par rapport à ce qui serait réellement nécessaire pour écouler les flux et qu'ils rendaient les construction d'immeuble hautement (voir trop) contraignante.
Le zoning, comme chez nous, fait des ravages en instituant des zones mono-fonctionnelles.
Et là-bas, comme chez nous, les décisions relevant de l'urbain sont décentralisées au niveau local, "communal" avec les même effets pervers de concurrence entre chaque "commune" ou partie d'une même agglomération. Surtout que, ici comme là-bas, la terre est relativement abondante et peu cher en périphérie des villes.
Il n'y a donc pas (ou peu) d'incitation économique et politique à re-construire la ville sur elle-même, à la densifier. Cela, serait de toute façons très difficile.
Et même les villes qui tentent de se tourner vers un développement plus harmonieux ne semble pas vraiment y arriver. J'ai en tête l'exemple de Portland qui, malgré ses investissements répétés dans des moyens de transports en commun dit structurants (plusieurs lignes de "light rail", une de "street car" et une ligne suburbaine plus classique) et la création de TODs (transport oriented development - des axes ou l'arrivée d'un TC est sensé permettre la densification du tissu urbain), n'a pas vu une augmentation franche de la part modale des TC. Ce qui est, il faut bien le dire, assez troublant pour la ville US considérée comme étant l'emblème emblématique de la vague d'urbanisme plus respectueux de l'environnement.
Le seul exemple américain (re)connu et probant de l'application des politiques de maîtrise de l'urbanisation se trouve au Canada : c'est la région métropolitaine de Vancouver, où même certaines municipalités de banlieues semblent suivre le dynamisme de la ville centre.
Et pour en revenir à mon premier point, si les origines du problèmes se trouvent être légèrement différentes entre les deux pays les solutions recommandées sont plutôt similaire:
- abandonner les pratiques de zoning mono-fonctionnel,
- repenser la voirie et les règlements urbains,
- réorienter le développement urbain vers des formes favorisant les transports en commun et les déplacements doux,
- organiser la politique urbaine à une échelle plus globale.
J'ai suivi des cours d'urbanisme au Québèc il y a 3 ans. La fin du "zonning" commençait à être évoqué. ça m'a bien fait rigolé quand ils disaient que c'était une nouvelle approche. Le tout avec une méthode portées sur des coefficients attribués à chaque type de construction (suivant la nuisibilité,...) pour savoir si ces différents type de construction pouvait cohabiter. Une géographie très quantitative en fait.
le renard a écrit:
Bien vu yb !
Ah les plantes ornementales devenues envahissantes ! Parfois on se croirait en plein film d'horreur...![]()
Introducing la Jussie :
Ici en août dernier sur l'île de Nantes, à l'est du palais de la Région, sur un (ex ?) marécage formé par la Loire :
La vente des jussies est interdite en France depuis peu, après des années de revendication assidue des gens qui gèrent les étangs. (il faudrait que je retrouve la source, j'en ai eu vent par le forum tela-botanica).
Coté plantes envahissantes, la France a beaucoup de retard. Sans tomber dans la paranoia Khmer Vert et interdire les plantes exotiques et les haies de thuya, une politique plus volontariste ne ferait pas de mal.
Déjà il faudrait que les collectivités locales donnent l'exemple en plantant du local et en communicant dessus.
Mais pour cela il faudrait que les élus et les employés aient un minimum de connaissance. Qui n'a pas vu une commune fière de sa "jachère fleurie" pleine de fleurs mexicaines ou californiennes ?
20 Minutes Paris, 26/02/2010
La ville grignote les champs franciliens
AGRICULTURE - Etat des lieux des exploitations franciliennes à la veille du Salon de l’agriculture...
[...]
http://www.20minutes.fr/article/387362/ … iliens.php
Bon, ça enfonce un peu des portes ouvertes tout en découvrant l'eau chaude pour ceux qui s'y connaissent un peu, mais c'est assez fouillé comme mise en perspective historique grand public pour que la somme soit assez pertinente.
Comment la France est devenue moche
"Echangeurs, lotissements, zones commerciales, alignements de ronds-points… Depuis les années 60, la ville s’est mise à dévorer la campagne. Une fatalité ? Non : le résultat de choix politiques et économiques. Historique illustré de ces métastases périurbaines.
[...]"
Xavier de Jarcy et Vincent Remy, in Télérama n° 3135
Architecte et urbaniste, bref, citoyen !
Chéricutz a écrit:
Bon, ça enfonce un peu des portes ouvertes tout en découvrant l'eau chaude pour ceux qui s'y connaissent un peu, mais c'est assez fouillé comme mise en perspective historique grand public pour que la somme soit assez pertinente.
Comment la France est devenue moche
"Echangeurs, lotissements, zones commerciales, alignements de ronds-points… Depuis les années 60, la ville s’est mise à dévorer la campagne. Une fatalité ? Non : le résultat de choix politiques et économiques. Historique illustré de ces métastases périurbaines.
[...]"
Xavier de Jarcy et Vincent Remy, in Télérama n° 3135
En effet, on en a déjà parlé quelques posts plus haut (à partir d'ici).
Je regrette les amis, j'étais abonné à Télérama bien avant d'être abonné à ce topic
Architecte et urbaniste, bref, citoyen !
Une interview qui n'est pas toute récente mais dont le contenu reste d'actualité. Annie Fourcaut, historienne de la ville, retrace l'histoire de la construction de la banlieue parisienne (et française, par mimétisme) au XXème siècle, notamment de la banlieue pavillonnaire.
Annie Fourcaut
par Thierry Paquot
"Ses thèmes concernent des femmes et des hommes, leurs rêves et leurs peurs, leurs espoirs et leurs malheurs. Elle raconte calmement, avec un grand souci d’exactitude, l’exode des citadins en une banlieue inachevée, boueuse, rurale encore."
...
http://www.urbanisme.fr/issue/guest.php?code=322
*** Skyscraper Spirit Wonder Llama ***
J'ai découvert ceci ce weekend et je ne m'en lasse pas : http://www.ifen.fr/bases-de-donnees/car … hique.html, c'est un outil de visualisation géographique à l'échelle de la France.
Une donnée a particulièrement retenue mon attention, c'est l'impermeabilisation des sols en 2006, qui représente avec exactitude les zones artificialisées. Voici donc les nappes urbaines des principales agglomérations à même échelle en 2006 :
PARIS
LYON
MARSEILLE
LILLE/DOUAI-LENS/VALENCIENNES
TOULOUSE
NICE
BORDEAUX
Très intéressant. Merci pour ces cartes.
2 remarques :
- la "tache" parisienne n'est finalement pas si grande que cela comparée à d'autre agglo beaucoup moins peupleés.
- la "tache" de bordeaux à l'air plus grande que celle de Toulouse (elle est probablement moins dense)
Bonjour, et merci pour ce site, il va même pouvoir me servir pour le boulot
PAr contre, après recherche rapide, je n'arrive pas à retrouver les cartes que tu as publié, où se cachent-elles ?
R.T. a écrit:
Bonjour, et merci pour ce site, il va même pouvoir me servir pour le boulot
![]()
PAr contre, après recherche rapide, je n'arrive pas à retrouver les cartes que tu as publié, où se cachent-elles ?
Derien , les cartes n'étaient pas préconçues, il suffit de choisir les données qu l'on souhaite visualiser !
Hallucinant comme on voit bien les zones inondables urbanisées à outrance ! (en tout cas pour les villes que je connais)
Passsionnant ! On pourrais faire 10 conférences avec comme base l'analyse thématique de ces cartes. Vivement la suite
Architecte et urbaniste, bref, citoyen !
remarquable.
On voit bien la différence entre les régions "à villages" (p ex Alsace) et les régions "à hameaux" (p ex Bretagne).
... ainsi que l'urbanisation pavillonnaire des bords de mer et du midi méditerranéen.
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