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Histoire de la pensée urbaine
par MyNight (BF), le 12/10/2007
Venise a ceci de particulier qu’elle est l’une des rares villes au monde a avoir été entièrement conformée par la main de l’homme, y compris dans sa structure morphologique. De petites îles marécageuses perdues au centre d’une immense lagune vierge, elle est devenue un immense réseau de 160 canaux, formé de 118 îlots tous reliés entre eux par un labyrinthe exubérant de ponts. Le bâti tient comme par miracle grâce à des centaines de milliers de pals en bois profondément plantés dans la terre lagunaire.
Sur Venise on a tout dit et tout écrit. On a décrit ses ors et ses magnificences, sa théâtralité si apte à provoquer les imaginaires romanesques, et même sans la connaître on se figure ses canaux, ses gondoliers, ses palais dorés, sa lumière si claire et si douce qui nimbe le tout comme dans un conte pour enfants et qui joue avec le vert profond de ses eaux troubles.
par Thierry (ThBz), le 15/09/2007
Dans les mois à venir, une opération de rénovation urbaine va tenter de « réparer » les Olympiades (1), quartier de tours construit sur dalle dans le 13e arrondissement de Paris et symbole de l'urbanisme des années 1960.
Vue générale des Olympiades - ©Thierry
Cet urbanisme et cette architecture sont aujourd'hui largement décriés. Il n'est pourtant pas question de tout détruire et de tout reconstruire. Ici comme ailleurs, on va simplement chercher à « réparer ». Le « grand projet de rénovation urbaine » (GPRU) consistera à refaire les escaliers, installer des ascenseurs, ajouter quelques équipements publics. La politique de la table rase ne fait plus partie des outils de l'urbanisme.
Dans les années 1960, pourtant, on n'a pas beaucoup hésité à supprimer des quartiers entiers, rues comprises, afin de fabriquer un nouveau morceau de ville. On a cru à ce moment de l'Histoire que les techniques modernes permettaient à l'homme de mettre en place un nouveau modèle de ville, répondant à des règles d'organisation urbaine jamais vues jusqu'alors.
Afin de mieux comprendre l'esprit de cette époque qui a produit le quartier des Olympiades, j'ai voulu remonter aux sources : d'abord les écrits des architectes, mais aussi les témoignages de la presse de l'époque. Quelles étaient les intentions des concepteurs ? Comment a-t-on présenté ces projets lors de leur construction ? Il ne s'agit pas de présenter une étude exhaustive ni de formuler une théorie définitive sur ce qui s'est passé en ces années-là : on proposera seulement quelques sources que l'on consulte rarement, des documents épuisés depuis longtemps, que l'on ne peut trouver pour la plupart que dans quelques bibliothèques parisiennes. Ainsi qu'un numéro mythique de Paris-Match : celui du 1er juillet 1967.
À chacun de lire ces extraits et d'en tirer les leçons qu'il voudra. J'y vois pour ma part l'ambition des architectes et les erreurs de la prospective. Je note aussi dans ces textes une étonnante familiarité entre les discours des architectes qui ont produit les quartiers sur dalle et les argumentaires de leurs successeurs qui, aujourd'hui, en dénoncent les effets : les uns comme les autres invoquent la tradition parisienne et française, les besoins physiques et psychologiques des êtres humains, l'harmonie avec la nature, les espaces verts, les équipements publics. Tous ont voulu, croient, espèrent construire pour le bien de l'humanité.
Sommaire :
* 1 - Raymond Lopez : l'architecte, seul maître à bord
* 2 - Michel Holley, l'architecte des Olympiades
* 3 - Paris-Match, 1er juillet 1967 : le radieux avenir de Paris
* 4 - Quelques liens
par J.-P. H., le 15/06/2007
Charles Jencks, architecte, paysagiste, et avant tout historien et théoricien de l’architecture, est l’auteur des connus What is Postmodernism (1987) et Postmodernism, the New Classicism in Art and Architecture. Iconic Building (2005) constitue sa dernière référence en date.
Pourquoi aborder, ici, deux ans après sa publication un tel ouvrage? La rencontre d’une critique et d’un questionnement en est la cause. L’émergence du vocable « iconique » est de toute part remarquable. Tous les projets architecturaux sont autant « d’objets iconiques » répondant aux attentes d’audaces architecturales et de visibilité exprimées par les maîtres d’ouvrage. C’est alors que la quête de l’événement (formel) domine sinon encrasse la production.
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