PSS

Christian de Portzamparc

Réalisations et projets

(Cliquez sur les liens pour consulter et modifier les fiches des immeubles)

NomVille / PaysFonction(s)HauteurNiveauxAnnée
Tours Sisters Courbevoie (92400), FranceBureaux, Hôtel229.00 mR+542027
Gare du Bourget RER Le Bourget (93350), FranceTransports17.59 m2026
Pôle Innovation de Sophia AntipolisBiot (06410), FranceBureaux, Éducation18.00 mR+42025
Urban OsmoseClichy (92110), FranceBureaux, Logements, Commerces et activités58.00 mR+152025
ZAC Seguin-Rives de Seine - Partie centrale - Lot 1Boulogne-Billancourt (92100), FranceBureaux, Commerces et activités38.00 mR+82025

#1 28-10-2005 00:54:14

Thierry
Ancien modérateur
Lieu: Séoul
Date d'inscription: 09-03-2005
Messages: 7035
Immeubles: 73
Photos: 326
Site web

Christian de Portzamparc

Christian de Portzamparc est un architecte et urbaniste français né le 5 mai 1944 à Casablanca au Maroc.

Il a été le premier français à remporter le prix Pritzker en 1994. Il a reçu en 2004 le Grand Prix de l'Urbanisme. Son épouse, Élizabeth de Portzamparc, est une créatrice de meubles réputée.

Christian de Portzamparc a étudié aux Beaux-Arts de 1962 à 1969. La découverte des croquis de Le Corbusier l'a poussé à s'orienter vers une spécialisation en architecture. Il s'est toutefois écarté dès cette époque de l'architecture moderniste  inspirée des théories de Le Corbusier, estimant qu'on ne pouvait pas, à Paris, faire table rase du passé.

Par-delà la ville traditionnelle et les grands ensembles

L'une des premières illustrations de ses idées est l'ensemble de logements sociaux des Hautes-Formes, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Au lieu de construire deux tours dans ce quartier où elles sont déjà nombreuses, il crée un petit quartier doté d'une rue traditionnelle et d'une place centrale, bordées d'immeubles de styles homogènes mais sans la standardisation de l'architecture héritée des années précédentes dans le quartier des Olympiades. 

Portzamparc défend le concept de l'îlot ouvert. Il s'agit de rassembler autour d'une rue traditionnelle des bâtiments autonomes. Il met actuellement en ½uvre cette idée dans le quartier Paris Rive Gauche. Chaque immeuble peut être confié à un architecte différent, qui bénéficie d'une liberté importante tout en étant soumis à certaines contraintes afin de préserver une sensation d'homogénéité urbaine du quartier. La hauteur des immeubles est limitée sans être identique d'un bâtiment à l'autre. Les façades sont en général alignées sur rue mais sans continuité d'une construction à l'autre : Portzamparc privilégie les vues sur l'espace intérieur de l'îlot.

Ses conceptions architecturales retiennent de l'haussmannisme une hiérarchisation entre espaces publics, semi-publics et privés, que l'architecture moderniste de tours et de barres sur dalle a perdue en rejetant la rue traditionnelle multi-fonctionnelle. Il ne reprend toutefois pas la rigueur et l'uniformité des façades haussmanniennes traditionnelles, auxquelles il préfère un certain lyrisme, un « bocage urbain » caractérisé par la diversité des constructions.

Principales ½uvres
* 1971-1979 : château d'eau à Marne-la-Vallée
* 1979 : ensemble des Hautes-Formes, 209 logements sociaux, Paris XIIIe
* 1987 : école de danse de l'Opéra de Paris, Nanterre
* 1988-1992 : extension du musée Bourdelle, Paris
* 1989-1992 : immeuble d'appartements, Nexus Workd, Fukuoka (Japon)
* 1990 : résidence Paul Riquet, Nanterre
* 1991-1994 : immeuble de logements, ZAC Bercy
* 1994 : résidence Parc Nord (aka MH51), Nanterre
* 1995 : Cité de la Musique, Paris XIXe (objet du prix de l'Équerre d'Argent)
* 1995 : tour Crédit Lyonnais dans l'ensemble Euralille, Lille
* 1999 : extension du Palais des Congrès, Paris XVIIe
* 1999 : tour LVMH, New York
* 2000 : tribunal de Grasse
* 2000 : bureaux et studios de télévision, Boulogne-Billancourt
* 1996-2003 : nouvelle salle philharmonique, Luxembourg.
* 2000 : Grande Bibliothèque du Québec. Montréal.
* 2002 : ambassade de France à Berlin.
* 2002 : tour Granite pour la Société Générale, Paris La Défense (en construction)
* 2004 : siège du journal Le Monde, Paris XIIIe

Liens externes

* http://www.chdeportzamparc.com : Agence Christian de Portzamparc
* http://archiguide.free.fr/AR/portzamparc.htm : Christian de Portzamparc sur ARCHIGUIDE
* http://www.pritzkerprize.com/portz.htm : présentation de l'architecte sur le site du prix Pritzker

Source : Wikipédia - Christian de Portzamparc - Auteurs - Ce texte est sous licence GFDL.

Hors ligne

 

#2 28-10-2005 00:55:31

Thierry
Ancien modérateur
Lieu: Séoul
Date d'inscription: 09-03-2005
Messages: 7035
Immeubles: 73
Photos: 326
Site web

Re: Christian de Portzamparc

Pour voir des photos et des discussions sur des constructions de Portzamparc dans d'autres threads :

- Tour Granite : https://www.pss-archi.eu/forum/viewtopic … p;return=1

- Cité de la Musique : https://www.pss-archi.eu/forum/viewtopic … p;return=1

- Siège social du Monde : https://www.pss-archi.eu/forum/viewtopic.php?id=35

- Futur siège de Bouygues Immobilier à Issy-les-Moulineaux : https://www.pss-archi.eu/forum/viewtopic.php?id=13409

- Intervention dans le quartier de la place Nationale (Paris 13e) : https://www.pss-archi.eu/forum/viewtopic … 9745#19745

- Philarmonie de Luxembourg : https://www.pss-archi.eu/forum/viewtopic.php?id=23706

Pour voir des bâtiments de Portzamparc à Paris :
- Cité de la Musique, porte de Pantin
- Tour Granite, la Défense, à côté des tours Société Générale
- Hautes-Formes, rue Baudricourt, Paris XIIIe (métro Tolbiac), ainsi que la place Nationale et la rue du Château-des-Rentiers juste à côté
- Paris Rive Gauche, quartier au sud de la rue Neuve-de-Tolbiac et à l'est de l'avenue de France (autour de la rue Goscinny)

Portzamparc est sans doute l'un des architectes les plus novateurs parmi ceux qui ont construit à Paris et dans les environs. J'aime bien sa manière d'intégrer moderne et (relativement) ancien. Il ne manque pas d'imagination, en tout cas.

Les Hautes-Formes (citées dans tous les bouquins d'architecture contemporaine sur Paris, ou presque) :

http://img413.imageshack.us/img413/2631/parisportzamparchautesformes40.jpg

Hors ligne

 

#3 29-10-2005 21:38:32

Stickyesman
Modère-à-tort
Lieu: Paris
Date d'inscription: 25-12-2004
Messages: 10446
Immeubles: 555
Photos: 15
Site web

Re: Christian de Portzamparc

C'est quoi l'originalité des Hautes Formes? Depuis la fac à côté on domine le bâtiment et j'aurais jamais cru que c'était signé Portzy ça.


PSS - Architecture, Urbanisme, Aménagement du territoire
City Forum - Ville 3D

~ Ah tu Voi c pour sa ke Seul les pti bonhomme du Baby on ldroi dShooT - Chandler Friends s06-ep06 ~

Hors ligne

 

#4 30-10-2005 01:39:39

Thierry
Ancien modérateur
Lieu: Séoul
Date d'inscription: 09-03-2005
Messages: 7035
Immeubles: 73
Photos: 326
Site web

Re: Christian de Portzamparc

En effet, on a fait des tas de quartiers comme celui-là dans les années 80 et 90 (souvent avec des bâtiments habillés de carreaux blancs affreux). Sauf que celui-là date des années 70 et que c'est peut-être le premier du genre :

- rue traditionnelle, avec une mini-place ronde au milieu, pour éviter l'effet "dalle immense" et recréer un quartier classique.
- plusieurs bâtiments à taille "humaine", variés aussi de l'un à l'autre que d'un étage à l'autre, pour éviter la production en série des Olympiades. Des tours étaient prévues dans le projet d'origine.

Il faut aussi se rappeler que c'est des logements sociaux, que c'est l'une des premières constructions de Portzamparc et qu'il n'a semble-t-il eu pas le budget pour faire un revêtement autre qu'un simple enduit blanc (la forme du bâtiment entraîne une grande surface de façade).

Bref, l'intérêt des Hautes-Formes est plus d'ordre historique que d'ordre artistique.

Hors ligne

 

#5 30-10-2005 02:25:57

Stickyesman
Modère-à-tort
Lieu: Paris
Date d'inscription: 25-12-2004
Messages: 10446
Immeubles: 555
Photos: 15
Site web

Re: Christian de Portzamparc

Merci pour ces précisions thierry. Il s'agit donc d'un projet précurseur pour l'époque où il à été développé et avec les moyens qu'il avait à sa disposition.


PSS - Architecture, Urbanisme, Aménagement du territoire
City Forum - Ville 3D

~ Ah tu Voi c pour sa ke Seul les pti bonhomme du Baby on ldroi dShooT - Chandler Friends s06-ep06 ~

Hors ligne

 

#6 16-11-2005 09:46:37

tuguesh
Tour EDF
Lieu: Nantes - Copenhague
Date d'inscription: 02-06-2005
Messages: 538

Re: Christian de Portzamparc

vous oubliez la verrue qu'il a produite en plein centre ville de Rennes ... Le nouveau musée de Bretagne, qui a ma connaissance déclenche la colère de chaque habitant de la ville !!

C6

Hors ligne

 

#7 18-01-2006 14:07:59

Thierry
Ancien modérateur
Lieu: Séoul
Date d'inscription: 09-03-2005
Messages: 7035
Immeubles: 73
Photos: 326
Site web

Re: Christian de Portzamparc

Portzamparc donne sa leçon inaugurale le 2 février au Collège de France.

Présentation
La chaire de création artistique, consacrée à toutes les formes de la création artistique,
accueillera chaque année un professeur différent.

Leçon inaugurale
Architecture : figures du monde, figures du temps


La leçon inaugurale aura lieu le jeudi 2 février 2006, à 18 heures,
Collège de France
Amphithéâtre Marguerite de Navarre
11, place Marcelin Berthelot, Paris 5ème

Cours
Architecture : figures du monde, figures du temps


Les vendredis, à 17 heures
Amphithéâtre Marguerite de Navarre

Premier cours le 24 février 2006
Dernier cours le 5 mai 2006

(http://www.college-de-france.fr/site/cre_art/)

J'ai envie d'essayer d'y aller...

Hors ligne

 

#8 22-01-2006 18:20:40

marco
Tour Eiffel
Lieu: Grenoble
Date d'inscription: 03-01-2005
Messages: 3135
Immeubles: 399
Photos: 69

Re: Christian de Portzamparc

Une réalisation à Grenoble, le Carré des Arts :

1ere tranche, 2001 (photo prise en novembre 2004) :
http://img222.imageshack.us/img222/9738/portzamparc31mj.jpg

1ere et 2eme tranche, 2005 (photo prise cet apres-midi) :
http://img24.imageshack.us/img24/2153/portzamparc14lj.jpg

http://img27.imageshack.us/img27/9762/portzamparc26jg.jpg

Dernière modification par marco (22-01-2006 18:30:07)

Hors ligne

 

#9 23-01-2006 00:44:34

Thierry
Ancien modérateur
Lieu: Séoul
Date d'inscription: 09-03-2005
Messages: 7035
Immeubles: 73
Photos: 326
Site web

Re: Christian de Portzamparc

Diversité du bâti d'un étage à l'autre, d'une façade à la suivante, tout en conservant un certain alignement sur rue : pas de doute, ça ressemble bien à du Portzamparc. Merci pour les photos B6

Hors ligne

 

#10 03-02-2006 00:24:58

Thierry
Ancien modérateur
Lieu: Séoul
Date d'inscription: 09-03-2005
Messages: 7035
Immeubles: 73
Photos: 326
Site web

Re: Christian de Portzamparc

J'ai assisté aujourd'hui à la leçon inaugurale de Portzamparc au Collège de France. Enfin, "assisté" est un grand mot, car le grand amphi était réservé aux porteurs d'invitation. Le peuple s'est retrouvé dans un second amphi, plus petit, dans lequel nous n'avons vu que l'image de l'orateur.

Cela n'enlève rien à l'intérêt de la conférence. Les cours auront lieu à partir du 24 février, chaque vendredi à 17h. J'espère trouver parfois le temps d'y aller. Rappel : le Collège de France, c'est gratuit et sans réservation.

Donc de quoi a-t-il parlé ? Un petit compte-rendu (je me compte de recopier à peu près mon blog).

La conférence débute par une projection de diapositives. Choix brillant d'« objets architecturaux » : l'architecture selon Portzamparc, c'est Teotihuacan et La Défense, les favelas de Rio et Las Vegas, l'Égypte antique et les cimetières japonais, Petra, Franck Lloyd Wright, Sao Paulo et le LEM avec lequel les astronautes ont roulé sur la Lune. C'est « le trivial et le grand » : usines, décharges, paquebots.

Le champ de la conférence est posé : on va parler de tout. De tous les bâtiments et de tout ce qui entoure les bâtiments. Car Portzamparc ne conçoit pas un bâtiment isolé et détaché de son contexte. Pendant une heure il ne va cesser d'expliquer que la mission de l'architecte est de relier ce que l'explosion des techniques risque de nous faire oublier : la construction n'est pas seulement un défi technique, une ville est aussi une succession d'impressions laissées au cours de la promenade, un modèle informatique ne suffit pas pour comprendre comment un bâtiment va s'insérer dans son contexte urbain.

Il oppose l'architecte à l'artiste. L'architecte est responsable non seulement devant son commanditaire, mais devant la collectivité entière du bâtiment qu'il ajoute dans la ville. L'artiste, lui, n'a de comptes à rendre à personne depuis qu'on le charge simplement d'atteindre l'absolu.

Portzamparc cite Apollinaire : « Je ne voudrais jamais cesser d'être étonné par une locomotive. » L'architecte doit savoir poser un regard neuf sur la ville, aussi bien sur les bords de la Seine que les villes chinoises en pleine explosion urbaine.

Il cite aussi Churchill : « Un chameau, c'est un cheval dessiné par une commission. » L'architecte doit respecter des règles et des normes, subir des contrôles, répondre aux demandes les plus diverses sur le plan esthétique, fonctionnel, environnemental. Pourtant sa liberté créatrice n'a jamais été aussi grande. Contrairement aux époques passées, il n'est plus contraint par une esthétique précise. Peut-être Portzamparc est-il ici un peu naïf : chaque époque croit être libérée des codes du passé ; pourtant la génération suivante identifie toujours très bien le style de celle qui l'a précédée.

Il cite la tour Eiffel. Lorsqu'on regarde les pieds de la tour Eiffel, on constate que l'espace qui les sépare est inscrit dans des arcs circulaires métalliques. C'est une commission d'esthétique qui a impose la mise en place de ces arcs inutiles à Gustave Eiffel : car il fallait encore, en 1889, sacrifier quelque chose sur l'autel de la tradition. Il cite les colonnes, les arches, les frontons qui pendant des siècles ont satisfait à cette obligation de « piété » à l'égard des traditions architecturales.

Il cite les voitures, les avions, les maisons de Franck Lloyd Wright qui, au contraire, consacrent le règne du vrai. Le respect de la tradition n'est plus une nécessité, ce n'est même plus une valeur : l'innovation permanente est le nouveau modèle. Il cite Renzo Piano : après la catastrophe de la Seconde Guerre mondiale, la reprise économique crée un monde dans lequel on vit chaque année un peu mieux que l'année précédente. Les bâtisseurs construisent des cités qui répondent avec efficacité aux problèmes de logement. La construction semble être devenue une discipline objective. A-t-on encore besoin de l'architecture ? Portzamparc, étudiant dans les années 60, se pose la question.

Il trouve la réponse au cours de la décennie suivante. Aucun technicien ne peut traiter l'« espace » : il faut que quelqu'un imagine les surprises qui apparaîtront au cours d'un parcours dans le quartier. Les angles, les ouvertures, les effets que le bâtiment offrira au promeneur, à l'habitant. Avant l'analyse, vient l'impression.

Il parle de l'espace. Aligne quelques banalités sur la discontinuité de notre perception du monde : nous ne communiquons plus exclusivement avec nos voisins, mais nous utilisons les réseaux pour établir des relations avec des personnes et des lieux lointains. « Le quartier, la rue ne sont qu'une part de notre imaginaire. » Je songe aux forums de pss-archi.eu : on s'y passionne pour les constructions de gratte-ciels à Dubaï, où on n'ira évidemment jamais.

L'architecture elle-même, depuis les grottes de la préhistoire jusqu'aux satellites artificiels, tend à se séparer de son environnement. Comme si une formule architecturale pouvait s'élaborer indépendamment du territoire dans lequel le bâtiment va se mettre en place. C'est la production en série, permise par le développement des techniques. La modélisation informatique, le GPS offrent des représentations alternatives du territoire et des constructions. Pourtant la perception directe d'un bâtiment dans son environnement urbain ne peut pas être complètement éliminée : des cas particuliers finissent toujours par surgir et l'architecte doit savoir les affronter.

Il cite ses propres constructions. Ainsi la Cité de la Musique. Pas celle de Paris qui lui a valu le prix Pritzker mais celle qu'il vient de construire à Rio. Il lui a demandé, au-delà de sa simple fonction d'équipement urbain, de participer à la perception d'une partie de ville sans unité : point de repère visible de loin, mais aussi terrasse permettant de mieux observer et comprendre la ville.

Il mentionne enfin, assez rapidement, sa théorie des îlots ouverts, dans lesquels il organise la diversité architecturale dans le cadre des rues traditionnelles afin de faciliter le mélange des types de bâtiments, la cohabitation des logements et des bureaux, l'évolution de la ville par reconstructions ou extensions.

Et il conclut en regrettant, comme d'autres, la tendance actuelle au « passéisme rassurant ».

Hors ligne

 

#11 03-02-2006 09:38:58

Boris_F
Hermitage plaza
Lieu: Boulogne-Billancourt
Date d'inscription: 28-12-2004
Messages: 14742
Immeubles: 217
Photos: 280
Site web

Re: Christian de Portzamparc

Merci Thierry  B6

une ville est aussi une succession d'impressions laissées au cours de la promenade... [...] « Le quartier, la rue ne sont qu'une part de notre imaginaire. »

C'est vraiment cette vision phénoménologique de la ville qui reste l'un des champs les moins explorés par les urbanistes ou les archis,  et qui me paraît un point clef pour que la ville soit appropriée par ses habitants. J'ai toujours aimé Portzamparc  A5  A7


Visitez mon blog et mon album photos

Hors ligne

 

#12 03-02-2006 11:36:50

Thierry
Ancien modérateur
Lieu: Séoul
Date d'inscription: 09-03-2005
Messages: 7035
Immeubles: 73
Photos: 326
Site web

Re: Christian de Portzamparc

Oui, il a beaucoup insisté sur ces aspects. Ce n'est pas par hasard qu'il a été choisi pour une chaire qui va bien au-delà de l'architecture puisqu'il s'agit de création artistique dans son ensemble. Les augustes professeurs du Collège ont coopté quelqu'un qui est un peu plus qu'un bâtisseur...

(et en plus, il cause très bien)

Hors ligne

 

#13 03-02-2006 23:36:31

Thierry
Ancien modérateur
Lieu: Séoul
Date d'inscription: 09-03-2005
Messages: 7035
Immeubles: 73
Photos: 326
Site web

Re: Christian de Portzamparc

De larges extraits de la conférence dans Le Monde d'aujourd'hui : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 … 467,0.html

Hors ligne

 

#14 03-02-2006 23:42:08

Boris_F
Hermitage plaza
Lieu: Boulogne-Billancourt
Date d'inscription: 28-12-2004
Messages: 14742
Immeubles: 217
Photos: 280
Site web

Re: Christian de Portzamparc

Merci Thierry.  B6

Christian de Portzamparc
"Toute architecture engage une vision de la ville"
LE MONDE | 03.02.06 | 13h29  •  Mis à jour le 03.02.06 | 13h29

************************
    Christian de Portzamparc

L'architecte est né à Casablanca (Maroc) en 1944, il est notamment l'auteur d'ouvrages architecturaux destinés à l'art : le conservatoire de musique Erik-Satie (Paris, 1981-1983) ou la Cité de la musique (Paris, 1990-1995). Architecte de la tour Bandaï à Tokyo en 1994 et de la tour LVMH à New York l'année suivante, il reçoit en 1995 le Pritzker Price, la plus haute distinction en architecture. Parmi ses dernières réalisations : l'ambassade de France à Berlin et le nouveau siège du Monde (2004).
**************************************************************
   
Cherchant à dire ce qu'est l'architecture, ce qu'elle transforme, cherchant à cerner quel est le territoire de la pensée qu'elle soulève, je voudrais évoquer tout ce vaste champ qui nous est accessible et s'ouvre à notre regard sur la surface de la Terre... Là où nous sommes apparus, là où nous marchons, respirons et oeuvrons. Ce champ qui nous rend visibles toutes choses, celles qui étaient déjà là et celles que nous produisons, nos habitats, nos objets, nos millions d'objets disséminés sur les plaines au milieu des arbres et des fleuves. Tout cet espace que nous modelons sans cesse, ce milieu sensible, transformé, produit par l'homme sur la planète, est un artefact, un double artificiel de la nature, fait pour nous servir. Et il nous échappe de plus en plus. C'est un révélateur du monde honnête, implacable même s'il faut savoir regarder. Pour moi c'est bien cette production, ce dialogue incessant de l'homme avec son milieu qui définirait notre intérêt pour l'architecture.

Je n'envisage pas l'architecture comme pensée sans comprendre cette condition urbaine élargie dans son entier. (...)
Il n'y a pas une seule vérité en architecture. Il suffit aujourd'hui, lors d'un concours d'architecture, de regarder les projets proposés. Nous sommes frappés de découvrir que face à un problème complexe, précisément posé, conditionné par les mêmes facteurs, il peut y avoir plusieurs bonnes réponses. Rien ne se ressemble. (...) L'incertitude est la vérité. Elle entoure tout projet d'architecture. Les bons architectes se sentent responsables de ce qu'ils ont fait d'un programme et d'un site. L'artiste n'a pas de comptes à rendre — l'architecte si. Certains pensent qu'ils ne sont responsables que devant celui qui les paye. Défaut grave d'éthique, ou de passion... Car la responsabilité dont je parle, nous ne la vivons pas comme un lourd fardeau que nous assumons avec un bel altruisme ; il y a certes de l'engagement civique, politique, mais il y a aussi la passion du jeu créatif, de la vie, de la ville et je vais employer un mot qui est un tabou : de la beauté. Et, de plus en plus, les promoteurs, face à des sites et à un environnement sensible et au questionnement redouté du public, commencent à considérer que l'architecte doit être le garant de cette responsabilité civique.

A l'époque moderne, et j'appellerai l'époque du mouvement moderne celle du XXe siècle, il y avait une doctrine, comme à toutes les époques antérieures, qui par périodes successives ont eu leur style admis par tous. Aujourd'hui, il n'y en a plus. C'est le trait majeur de notre nouvelle modernité : il n'y a plus de doctrine partagée. Il n'y a plus de conventions, de méthode, de style légitime d'époque. A l'ère de la technique et après toutes les visions déterministes du monde qui l'ont fait advenir, le maître d'oeuvre du bâtiment, enlacé d'un corset de règlements et de normes, est absolument libre sur toute la Terre de suivre son idée, son caprice, son génie ou son ignorance sans qu'aucun modèle désigné et aucune autorité ne puissent atténuer ce vertige. N'est-ce pas magnifique ! c'est aussi très problématique. Certes il y a des explications, des présentations devant des associations d'habitants, des avis, des refus donnés par des commissions qui sont certes nécessaires. Mais on sait comment Churchill définissait le chameau : "C'est un cheval dessiné par une commission."

(...) La production du bâti répond à un marché important et n'a pas l'angoisse de la page blanche. A-t-elle besoin de l'architecte ? Pratiquement non. Les plans d'une grande part de ce qui se construit dans le monde depuis cinquante ans sont faits par des bureaux techniques où il n'y a pas à proprement parler d'architecte au sens où j'ai parlé de celui qui se porte responsable devant la collectivité et l'esprit du temps. La construction courante mondiale reproduit depuis quelques décennies des formules rentables ; elle étale le plus souvent, couche après couche, ce que Rem Koolhaas, sous le titre "junk space", a caractérisé comme des sommes de décisions non prises. La machine productive, en effet, avance toujours. (...) Et la croissance des villes s'est poursuivie, chaque décennie apportant ses contradictions, ses nouveautés, et se heurtant aux précédentes. Pourquoi l'agrégation ne se fait-elle plus facilement ? Est-ce l'esprit de géométrie ou l'esprit de finesse qui a manqué ? Je suis de ceux qui pensent que c'est le second. Mais c'est surtout le temps, le temps pour les idées de mûrir. Dans un premier temps ces appels de l'architecte ont permis de préparer les esprits et les méthodes. Les efforts de planification, de production ont été considérables et ils ont répondu à des besoins urgents. Mais la réalité a résisté. Avec la ville, le rêve de la technique s'est heurté à un obstacle spatial, social et matériel.

Il y a une crise latente avec l'espace humain, une incessante inadaptation. Un retard ou un laissé-pour-compte ? Parler de cette crise, après les événements du mois de novembre, fera penser à son enjeu, et invitera à rappeler qu'il n'est pas tout entier spatial comme a semblé l'imaginer Le Corbusier, l'espace étant tout de même, in fine, une preuve, ce par quoi ça se concrétise : là où ça se voit et s'exprime violemment. Cette crise incessante, en évolution, semble définir notre condition moderne, avec ses thèmes en échos, les croissances ultrarapides des mégapoles, celles ahurissantes des villes chinoises, la menace sur le climat et sur l'eau. (...)

L'architecture dit le temps. Et j'entendais, dans cet échange de discours, à quel point cette signification, cette vision qu'elle donne du temps est sa raison d'être. "Ça fait très années 1930", "c'est XIXe", "il y a un côté égyptien", entend-on dès qu'il s'agit de style ; "style", c'est justement le mot que les modernes ne voulaient plus entendre. L'architecture est l'enjeu d'une lutte constante qui passe du théâtre de la raison à celui du goût, de la passion égoïste au sacré. On sent que les querelles des Anciens et des Modernes n'ont rien de frivole. Secrètement, la question est de savoir si, au-delà de la mort, nous nous reconnaissons un destin commun.

Dans le milieu des années 1960, en opposition à l'esprit de l'Ecole des beaux-arts, nous étions épris de méthode et de savoir, et il nous semblait que la doctrine en vigueur, le fonctionnalisme, devait être moins primaire et qu'il fallait la pousser plus loin. Obsédés d'objectivité, nous nous méfiions à ce moment-là de l'art et du talent individuel. La doctrine fonctionnaliste, son esprit de simple réponse aux besoins dans l'honnêteté de la vérité technique correspondait bien à l'époque. Elle était en phase avec l'industrie. Le credo fonctionnaliste avait été une rhétorique de combat, il avait donné à l'architecture un nouveau rôle dans l'ère de la technique et grandissait cette dernière en rejetant les masques décoratifs et ce qui avait été appelé les "pâtisseries viennoises". (...)

Les premiers modernes avaient tranché : l'architecture ne serait plus un décor ajouté. Elle serait la révélation de la beauté technique. Et la simplicité d'une poutre de métal, d'un voile de béton et d'une géométrie constructive restait notre sol sensible. La vérité et la beauté de la construction, c'était bien, mais était-ce tout ? La vie, comment imaginer la vie ? Pouvait-on évaluer les causes spatiales de l'angoisse et les effets des mauvais espaces, devait-on inclure dans le programme le rêve ou l'impalpable sensation d'intimité au milieu de la foule que procurent certains lieux ? Est-ce que le beau pourrait s'écrire ? Et l'art des surprises au long d'un parcours ? Et le schéma mental subtil selon lequel on s'approprie une ville, pouvait-on le saisir seulement par l'écrit sans qu'il ne s'appauvrisse ?

(...) Je parlais de cet effet de présence du bâti évidente et muette, par lequel il échappe d'abord au langage si on veut l'appréhender. Et c'est l'espace, et non le langage, qui me revenait, comme le propre de l'architecture. C'est une notion qui reste d'une vaste généralité, d'une prodigieuse richesse sémantique et imaginaire : l'espace. L'architecture nous fait imaginer d'abord, sans effort, de l'espace. L'espace comme perception, comme vécu, n'entrait pas dans le langage admis alors dans l'ère technique. (...)

Jean-Jacques Rousseau écrivait qu'il regrettait la géométrie de sa jeunesse, avec ses raisonnements sur des figures, le progrès des mathématiques à son époque commençant à se passer de ces tracés pour privilégier l'analyse et progresser. Faire l'économie de l'épreuve sensorielle, s'affranchir de la gangue des sensations physiques, de l'illusion des sens, c'est l'invention du langage. Echanger le mot montagne contre l'épreuve du voyage jusqu'à la montagne pour la montrer, c'est plus qu'un gain de temps, c'est aller du concret singulier à l'abstrait universel et comprendre par un mot, une formule, un chiffre, c'est pouvoir ainsi mémoriser et combiner des informations. C'est la grammaire, ce sont les mathématiques, c'est l'informatique. Pour l'architecture, il faut voir pour connaître. Le médium "espace" semble avoir des performances de communication d'un autre monde. Lorsque je fais un projet d'architecture, je sais que je ne me sers pas systématiquement du langage. Des moments essentiels de la pensée se font sur des figures, des maquettes, des croquis, sans aucune formulation pour faire avancer cette pensée même si les étapes, après coup, sont partiellement explicables. L'architecture met donc bien en jeu, comme la peinture et la sculpture, une pensée qui ne passe pas par le langage ? Nous avons parlé beaucoup de cela avec Philippe Sollers dans un dialogue appelé Voir Ecrire (Calmann-Lévy, 2003). Au contraire, disait-il : "Plus j'écris, plus je vois." Alors, y a-t-il une pensée visuelle ? Oui. Mais, sans le langage, elle n'existerait pas. Lorsque l'on cherche à créer un espace, on travaille sur des questions de perception. (...) Des mots nous ont été dits, qui nous ont aidés à percevoir des phénomènes subtils qu'il a fallu des générations pour reconnaître, puis à classer les perceptions et à distinguer les nouvelles qui reçoivent d'ailleurs des noms, le plus souvent utilisés pendant le travail. Avec l'espace nous entretenons une activité permanente dans laquelle on s'aperçoit que voir, percevoir, et nommer ne se séparent pas. La capacité sensorielle, réellement devenue consciente par la transmission, ne s'est développée, ne se développe que lorsque les phénomènes, les relations, les observations sont à un moment dites ou dessinées et mémorisées.

Les mots servent à voir ; encore faut-il qu'on le cherche vraiment. Et on a de moins en moins besoin de voir, la performance moderne d'information, le code, le réseau fléché nous invitant à ne pas voir, à ne pas spatialiser, à ne pas élaborer ce schéma mental classique.

Notre culture perd ici ce qu'elle gagne là. C'est au sein de ce processus général que l'on pourrait nommer "dé-spatialisation" que les sites, les programmes à construire, nous posent chacun leur question. Une question d'espace. Cette dé-spatialisation permet de comprendre en quoi, aujourd'hui, le fonctionnement logique et rentable des forces qui construisent une extension de ville de plusieurs millions de nouveaux habitants à Rio de Janeiro, le long de la mer, à Barra, a pu se faire en oubliant toute considération spatiale sur 14 kilomètres, et en préservant toutefois merveilleusement les lagunes et les manguiers. Le long d'une voie rapide définie par Lucio Costa il y a trente ans, on a zoné d'un côté ce qui est habitat ou bureaux, en condominiums fermés, et de l'autre ce qui est shopping. On ne sait jamais à quel endroit on est. A Barra, les habitants sont dans de grandes tours ou des maisons, ils ne peuvent rien sans voiture, ils ont Internet, ils ont aussi la plage sans fin. Mais, sur cette ligne si longue, dans cette partie immense de la ville poussée en quinze ans, on perd toute notion de distance. C'est là que, pour installer une cité de la musique, je l'ai alors élaborée comme un grand repère urbain. J'ai conçu la Cidade da Musica pour qu'elle soit visible de loin, comme une présence tutélaire flottant sur un jardin sur 200 mètres, et pour que depuis sa terrasse, à 10 mètres de hauteur, on découvre toute l'étendue de la ville. C'est l'idée d'un symbole public que la municipalité veut réaliser. (...)

Au contraire de la recherche de présence, de visibilité depuis l'extérieur, nous cherchons souvent dans la ville actuelle à apporter le calme, à préserver un sens de l'intériorité, à créer une oasis. Dans un contexte de bureaux et d'institutions de la Communauté européenne, pour les salles de concerts de la Philharmonie de Luxembourg, j'ai répondu à cela par une façade filtre, permettant de voir ou de ne pas voir à travers pour éviter la claustrophobie et donner un sens lumineux de l'espace intérieur avant d'entrer dans les salles de concerts. Un projet peut ainsi souvent se définir comme une invention pour répondre à une question de vie qui est un phénomène spatial, un facteur négatif, à transformer. (...)

Aujourd'hui plus que jamais, l'esthétique architecturale est de nouveau l'enjeu de la lutte entre deux aspirations. Celle qui est cherchée, le refuge dans les images du passé, est aujourd'hui, en douceur, de plus en plus répandue. Une certaine régression se porte bien. Il faut dire que les fenêtres sur l'avenir sont floues. C'est l'ambiance rassurante qui forme le cadre décoratif de beaucoup de nos institutions, ce passéisme d'Etat bien installé se double de son modernisme bâtisseur et inspirateur de renouveau car il y a l'autre aspiration : c'est celle qui par miracle a maintenu, de décennie en décennie, l'architecture en lui donnant sens parce que certain espéraient toujours d'elle quelque chose d'important. L'architecture doit produire des espaces heureux, certes, mais ce que l'on attendra d'elle à la fin, ce qui lui donnera sens, c'est qu'elle ouvre une route du temps.

Une architecture, surtout un projet public, est une petite utopie qui s'est réalisée, un morceau de futur qui est advenu aujourd'hui, à une époque où il n'y a pas de doctrine qui donne forme au temps. C'est ce que je ressens. Cette idée d'une petite route possible, à chaque fois, un nouveau chemin ouvert au temps. Rien de moins frivole que cette envie de savoir si nous aimons le même futur. En un temps où cet avenir nous est à peu près caché, c'est ce qui nous rend l'architecture importante.

Christian de Portzamparc
Extrait de l'article paru dans l'édition du 04.02.06


Visitez mon blog et mon album photos

Hors ligne

 

#15 04-02-2006 00:27:18

Thierry
Ancien modérateur
Lieu: Séoul
Date d'inscription: 09-03-2005
Messages: 7035
Immeubles: 73
Photos: 326
Site web

Re: Christian de Portzamparc

Lu sur le site du Collège de France :

Monsieur de Portzamparc sera interviewé sur RFI (Radio France International)
en direct, par Pascal Paradou, dans l'émission :
"Culture - Vie" le jeudi 9 février 2006 de 17h10 à 18h00.

Christian de Portzamparc sera interviewé dans "Les matins de France
Culture" par Nicolas Demorand le jeudi 9 février 2006 (entre 7h30 et 9h).

Et une image de la Cidade da Musica de Rio, mentionnée dans sa conférence (voir plus haut) :

http://www.thbz.org/images/divers/cidadedamusica.jpg

Hors ligne

 

#16 09-02-2006 18:09:31

Stickyesman
Modère-à-tort
Lieu: Paris
Date d'inscription: 25-12-2004
Messages: 10446
Immeubles: 555
Photos: 15
Site web

Re: Christian de Portzamparc

Le Moniteur 08-02-2006

La leçon de Christian de Portzamparc
Titulaire pour un an de la nouvelle chaire de "création artistique" du Collège de France, l'architecte y donnait le 2 février sa leçon inaugurale.

"L'architecture doit produire des espaces heureux [...]. Une architecture [...] est une petite utopie qui s'est réalisée, un morceau de futur qui est advenu aujourd'hui, à une époque où il n'y a pas de doctrine qui donne forme au temps. [...] En un temps où cet avenir nous est à peu près caché, c'est ce qui nous rend l'architecture importante" a conclu, après une heure et demie, le nouveau professeur devant ses pairs conquis.

"Architecture : figures du monde, figures du temps", au Collège de France.
Tous les vendredis à 17 h (du 24 février au 5 mai 2006).
Accès libre.

http://www.lemoniteur-expert.com/depech … mp;acces=1


PSS - Architecture, Urbanisme, Aménagement du territoire
City Forum - Ville 3D

~ Ah tu Voi c pour sa ke Seul les pti bonhomme du Baby on ldroi dShooT - Chandler Friends s06-ep06 ~

Hors ligne

 

#17 12-04-2006 01:03:59

Thierry
Ancien modérateur
Lieu: Séoul
Date d'inscription: 09-03-2005
Messages: 7035
Immeubles: 73
Photos: 326
Site web

Re: Christian de Portzamparc

Parce que j'y pense, voici quelques notes prises au cours des cours de Portzamparc au Collège de France. J'ai assisté à deux ou trois cours en plus de la leçon inaugurale dont je parle plus haut.

Les Hautes-Formes
- concours en 74
- Il était prévu deux tours qui devaient répondre à la Fac, dans le même axe que les autres tours du quartier. La fin des tours en 74 fait renoncer à ce projet (donc ce n'est pas Portzamparc qui aurait rejeté les tours)
- maître d'ouvrage: RIVP
- propose une rue transversale (et non une impasse)
- plusieurs immeubles et non un seul
- joue sur les vides pour améliorer la perception (mot-clé chez Portzamparc) : placette, ouvertures sur la ville
- terrain complexe : il faut donc réfléchir à chaque appartement et non les faires tous sur le même plan (de même, dans les villes anciennes, chaque appartement est distinct en fonction de sa position). Il insiste pour avoir des fenêtres variées, malgré les réticences des constructeurs. Il fait tout de même des séries, mais limitées.
- bâtiments plus bas au sud-ouest afin de laisser la lumière arriver à ceux qui sont au nord
- but : ne pas "sentir" qu'il y a 210 appartements et 1000 fenêtres.
- il faut que l'on voit autant les vides entre les bâtiments que les bâtiments eux-mêmes : ouvrir des "verticales de ciel" (cf. rues droites de Manhattan qui descendent vers la rivière)

L'assemblage d'îlots
- 20e siècle : capacité à maîtriser le grand nombre : production en série, véhicules rapides, tours...
- retour à Hilberseimer : la répétition joue un rôle idéologique (ordre, égalité) et présente un aspect esthétique. Cela nous paraît aujourd'hui laid, voire totalitaire.
- estime qu'on n'économise que 2 à 3% sur le coût total d'un grand projet si on fait des bâtiments variés plutôt qu'une série identique (raison : les coûts de construction, si le projet est assez important, ne sont pas accrus significativement s'il y a plusieurs modèles différents)
- qualité de la grille de routes ou de rues à l'américaine, très différente de la répétition : car la grille « est un espace, un tracé et non un produit matériel » comme la répétition de bâtiments. La grille est « un espace interprétable, dans lequel peut s'installer la liberté d'un désordre ».
- alignement des tours et barres du 13e indépendant des rues (idée : nouveau plan de Paris)
- qualité du plan traditionnel : adaptabilité aux changements de fonction
- privatisation de certains quartiers (dans deux sens : soit des riches s'enferment dans un quartier sécurisé, soit on entoure un quartier pauvre d'un grillage afin de maîtriser les entrées et sorties) vs. municipalisation de l'espace libre dans les grands ensembles (pas tout à fait clair à mon avis : cf. la dalle des Olympiades)

L'open planning se révèle finalement moins adaptable que la ville traditionnelle, car il aboutit à la création de quartiers trop vastes et orientés autour d'une seule fonction (dans le cas des quartiers fermés).

- New York : musicalité de la grille qui laisse la place à des îlots tous différents (phrases assez lyriques sur la poésie d'une traversée de NY).
- Atlanpôle, projet semble-t-il avorté à Nantes : création d'une nouvelle ville-satellite avec toutes ses fonctions, basée sur une grille.

Les îlots ouverts à Masséna (Paris 13e)

Il montre deux images en vis-à-vis : le boulevard Saint-Germain qui s'écarte de la Seine et la longe à quelque distance ; l'avenue de France qui suit le même tracé à Paris-Rive-Gauche.

La SNCF a refusé de déplacer la gare d'Austerlitz vers le périphérique, où elle aurait pourtant été plus facile d'accès.

Comparaison entre les trois types de blocs (graphique perso d'après un diagramme projeté sur l'écran) :
http://img132.imageshack.us/img132/893/400pxtroisblocs0ls.png

A Masséna, Portzamparc a fixé les règles du jeu, mais pas les plans-masse. Il a participé à une partie seulement des jurys. Il estime que ce système favorisera une transformation ultérieure des bâtiments. Le principe de l'îlot ouvert convenait aussi à l'université Paris VII qui ne souhaitait pas un campus mais des bâtiments séparés au milieu d'un quartier.

Principes de l'îlot ouvert :
- une part de façade
- pas de mitoyenneté, ce qui permet d'avoir des ouvertures sur plus de côtés
- luminosité
- disposition des bâtiments en quinconce

Remarque : l'informatique aide considérablement à calculer les plans-masse.

D'où la création d'un "paysage de rue" :
- caractère commun dans la variété : alternance de hauteurs, de couleurs, de matériaux (métaphore de la nature morte)

L'îlot ouvert (d'après un diagramme projeté sur l'écran) :
http://img132.imageshack.us/img132/2185/ilotouvert7ly.png

Il a bien sûr évoqué de nombreux autres sujets : Le Corbusier, la Cité de la Musique, Vitruve...

Hors ligne

 

#18 13-10-2006 22:34:58

Ici Londres
Notre Dame
Lieu: Londres SW5
Date d'inscription: 28-04-2005
Messages: 167
Immeubles: 2

Re: Christian de Portzamparc

Pour ceux qui voyagent: une petite entrevue avec Christian de Portzamparc dans Air France magazine d'octobre 2006, où il évoque l'idée intéressante de faire de la "couronne du périphérique" un centre annulaire pour l'Ile-de-France...

Hors ligne

 

#19 13-10-2006 22:37:09

Phil
Administrateur
Lieu: Nord
Date d'inscription: 03-12-2004
Messages: 6304
Immeubles: 204
Photos: 49
Site web

Re: Christian de Portzamparc

(Juste pour dire que tu viens de poster le 66666ème post du forum, un vendredi 13, j'espère que tu n'es pas superstitieux  C7 )


Pff...

Hors ligne

 

#20 15-10-2006 22:59:26

Ici Londres
Notre Dame
Lieu: Londres SW5
Date d'inscription: 28-04-2005
Messages: 167
Immeubles: 2

Re: Christian de Portzamparc

D9  C7  C8

Halloween approche, je me mets au diapason...

B5

Hors ligne

 

#21 28-12-2006 01:27:33

Stickyesman
Modère-à-tort
Lieu: Paris
Date d'inscription: 25-12-2004
Messages: 10446
Immeubles: 555
Photos: 15
Site web

Re: Christian de Portzamparc

Le Moniteur 26-12-2006

Christian de Portzamparc récompensé aux Pays-Bas

http://www.lemoniteur-expert.com/depeches/picto/D37RFBBOWalmerer%E9elle1.jpg

Le prix d'architecture qui récompense trente années d'architecture à Almere (Pays-Bas) a été décerné le mois dernier à l'architecte français Christian de Portzamparc pour "La Citadelle".

Il s'agit d'un complexe bâti superposant 45.000 m2 de commerces à rez-de-chaussée, et 18.000 m2 d'habitations bordées par une prairie et situées à dix mètres au-dessus du sol. Quarante et un projets étaient nominés.

http://www.lemoniteur-expert.com/depech … mp;acces=1


PSS - Architecture, Urbanisme, Aménagement du territoire
City Forum - Ville 3D

~ Ah tu Voi c pour sa ke Seul les pti bonhomme du Baby on ldroi dShooT - Chandler Friends s06-ep06 ~

Hors ligne

 

#22 01-02-2007 17:33:22

Stickyesman
Modère-à-tort
Lieu: Paris
Date d'inscription: 25-12-2004
Messages: 10446
Immeubles: 555
Photos: 15
Site web

Re: Christian de Portzamparc

http://www.cyberarchi.com/dossier/chron … icle=10597

CyberArchi 25-01-2007

Portzamparc, l'homme avec qualités

C'est à Rio de Janeiro que nous avons rencontré Christian de Portzamparc. Lequel nous a reçu avec une humilité désarmante pour nous faire visiter la “Cidade da Musica”, un ouvrage de 25.000 m² de surface utile (pour 90.000 de surface construite) au coeur d'un parc urbain de 100.000 m². Chronique brésilienne d'un Steve Carpentier aux anges.
publié le 25/01/2007

Rio de Janeiro - Livrable en juin 2008, la “Cidade da Musica” est le plus grand chantier de construction d'un équipement culturel au Brésil et l'un des plus importants au monde. Excusez du peu.

http://www.cyberarchi.com/images/articl … 7_01_z.jpg

C'est amusant cette réputation que traînent les grands architectes d'être de sales types. C'est une singulière idée tout de même de croire que le succès leur monte à la tête comme le ferait la “Star Ac”. L'on croit d'évidence que cet Artiste là n'a pas les pieds sur terre et, qu'ainsi fait, il a peu envie de se contraindre aux basses oeuvres et causer à la piétaille. C'est compréhensible. Si d'aventure j'étais architecte et si, en sus, j'avais en ma possession le Pritzker Prize, très franchement, mais vraiment très franchement, je ne sais pas mais bon, ce ne serait pas beau à voir.(...)

Donc, il aime ce pays qui le lui rend bien puisqu'il a été choisi par la municipalité de Rio pour être le maître d'oeuvre de la “Cité de la Musique”, et ce, s'il vous plait, sans concours, la loi brésilienne autorisant à s'en passer s'il s'avère que l'architecte est reconnu internationalement comme un "spécialiste ès équipements culturels". Il va sans dire que Portzamparc n'a rien à prouver en la matière ; en vertu de quoi, depuis 2002, il s'est attelé à ce chantier titanesque.(...)

Sauf que Portzamparc, il a pris ce gigantesque terrain type parc de La Villette du temps d'avant la Cité des Sciences pour y mettre un ouvrage tout en béton blanc et faire la nique à une zone sans lieu directeur. Etiré sur 220 m de long et 85m de large, le bâtiment comprend cinq parties : une grande salle d'opéra de 1.800 places convertible en salle plus petite, des salles d'enseignement, les salles de cours de la Philharmonique, une salle de musique de chambre de 500 places, une cinéma avec trois salles dont une de 300 places et deux de 150 places, sans compter une partie médiathèque et une partie restauration.

Pour réussir à livrer à temps, 600 ouvriers travaillent en 3/8, soit en moyenne 400 personnes s'activant en permanence sur le site. La rénovation du parc devrait débuter cette année avec une forte présence aquifère.

http://www.cyberarchi.com/images/articl … 7_04_z.jpg

Evidemment, Christian de Portzamparc n'a pas déménagé au Brésil pour autant et sur place, c'est Nanda Eskes, chef de projet de l'agence, qui gère la boutique. A voir sa décontraction et à savourer sa gentillesse, on pourrait croire qu'elle a en charge la construction d'un kiosque à journaux ou d'une quelconque sanisette. Très franchement, mais vraiment très franchement, si j'avais a gérer autre chose que moi même, je ne sais pas mais bon... Mais Nanda est d'un calme et d'une sérénité au milieu de cette fourmilière ouvrière…. Magique. Pendant deux heures, Christian de Portzamparc s'est prêté au jeu de la visite de presse. En tournage pour une chaîne d'information, nous lui avons demandé de poser, de marcher, de répondre, de descendre, de monter, de se mettre face à la lumière, en retrait, un peu plus loin, de parler, de répéter, de refaire des prises, bref, si l'on m'avait demandé le même cirque…
(...)

Steve Carpentier est journaliste, correspondant permanent au Brésil de plusieurs titres de la presse française

http://www.cyberarchi.com/images/articl … 7_06_z.jpg

http://www.cyberarchi.com/images/articl … 7_07_z.jpg

http://www.cyberarchi.com/images/articl … 7_08_z.jpg

http://www.cyberarchi.com/images/articl … 7_09_z.jpg

L'intégralité de l'article sur:
http://www.cyberarchi.com/dossier/chron … icle=10597


PSS - Architecture, Urbanisme, Aménagement du territoire
City Forum - Ville 3D

~ Ah tu Voi c pour sa ke Seul les pti bonhomme du Baby on ldroi dShooT - Chandler Friends s06-ep06 ~

Hors ligne

 

#23 09-11-2007 11:51:47

Stickyesman
Modère-à-tort
Lieu: Paris
Date d'inscription: 25-12-2004
Messages: 10446
Immeubles: 555
Photos: 15
Site web

Re: Christian de Portzamparc

Christian de Portzamparc choisi pour le musée des Oscars à Hollywood

LIBERATION.FR : jeudi 8 novembre 2007


L’Académie des arts et des sciences du cinéma, organisatrice des Oscars, a annoncé jeudi avoir choisi l’architecte français Christian de Portzamparc pour concevoir son musée à Hollywood, le quartier historique du 7e art à Los Angeles.

[...]

http://www.liberation.fr/actualite/inst … 050.FR.php


PSS - Architecture, Urbanisme, Aménagement du territoire
City Forum - Ville 3D

~ Ah tu Voi c pour sa ke Seul les pti bonhomme du Baby on ldroi dShooT - Chandler Friends s06-ep06 ~

Hors ligne

 

#24 09-11-2007 12:16:55

Le Bruxellois
Administrateur
Lieu: Wavre
Date d'inscription: 22-11-2005
Messages: 24387
Immeubles: 828
Photos: 2071

Re: Christian de Portzamparc

Portzamparc est aussi l'architecte du nouveau musée Hergé, à Louvain-la-Neuve :
http://img228.imageshack.us/img228/9459/img1574aw5.jpg

--> https://www.pss-archi.eu/forum/viewtopic … 79&p=4

D2


PSS a besoin de vous pour assurer son existence et son développement futur --> https://fr.tipeee.com/pss-archi

Dernières photos : Construction du ZIN - Rénovation du Centre Monnaie - Bourse de Bruxelles rénovée

Hors ligne

 

#25 20-01-2009 14:02:15

Le Bruxellois
Administrateur
Lieu: Wavre
Date d'inscription: 22-11-2005
Messages: 24387
Immeubles: 828
Photos: 2071

Re: Christian de Portzamparc

La Libre Belgique, 20/01/2009 :

Architecture

De Portzamparc : réenchanter la ville
Guy Duplat

Mis en ligne le 20/01/2009

Rencontre avec Christian de Portzamparc, un des plus grands architectes actuels. Il achève à Louvain-la- Neuve le musée Hergé et à Rio, la cité de la musique.

Christian de Portzamparc est au cœur de l’actualité : le 22 mai prochain, on inaugurera à Louvain-la-Neuve son musée Hergé et à Rio, dans une ambiance de polémique carioca, il achève sa grande cité de la musique. Il était jeudi soir, l’invité des grandes conférences catholiques. Nous l’avons rencontré en marge de cet événement.

[...]

http://www.lalibre.be/culture/arts-visu … ville.html


PSS a besoin de vous pour assurer son existence et son développement futur --> https://fr.tipeee.com/pss-archi

Dernières photos : Construction du ZIN - Rénovation du Centre Monnaie - Bourse de Bruxelles rénovée

Hors ligne

 



Dernières photos ajoutées

photo photo photo photo photo
Green Office Quartz
© Q_DC
Place du Grand Ouest - Hôtel
Creative Commons LicenseQ_DC
Le Dueo
© Sinha
Tour Eria
© Q_DC
Espace Lumière
Creative Commons LicenseQ_DC

Pied de page du Forum

Powered by FluxBB

Copyright © 2006-2024 PSS
Mentions légalesQui sommes-nous ?Contact